La Nation Bénin...
Le
programme d’aménagement des routes cotonnières progresse, en dépit des retards
importants dans la livraison des chantiers. Des mesures correctives sont proposées
pour pallier le faible niveau d’exécution des travaux qui s’affiche à seulement
32 % après six ans de mise en œuvre.
Les travaux de réhabilitation et de bitumage de l’axe Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara sont à un taux d’exécution physique global de 32 %, avec des progrès inégaux selon les lots. Le lot 1, qui couvre la section Djougou-Péhunco, est actuellement le moins avancé, avec un taux d’exécution de 27 %, détaille le Rapport sur l’état d’exécution et sur les résultats (Eer), en date du 21 novembre 2024, publié par la Banque africaine de développement (Bad), principal partenaire financier du projet.
Le lot 2 concernant la section Péhunco-Kérou affiche un taux d’exécution de 28 %, selon Ibrahim Boubacar, ingénieur des transports supérieurs et chargé de projet. Ce segment fait face à des retards similaires, notamment en raison de défis administratifs et logistiques.
En
revanche, le lot 3 reliant Kérou à Banikoara est le plus avancé, avec un taux
d’exécution de 42 %. Ces chiffres illustrent l’engagement dans la réalisation
des infrastructures, même si les retards restent préoccupants par rapport aux
objectifs initiaux.
Par
ailleurs, des initiatives sociales et économiques ont été mises en place dans
le cadre du projet. Au nombre de celles-ci, il y a la formation de 110 jeunes
dont 33 femmes, dans les métiers du bâtiment et des travaux publics. Cette
action favorise l’employabilité locale et prépare les communautés à entretenir
les infrastructures en cours de construction. De plus, les procédures
d’acquisition progressent pour l’installation d’écoles, de centres de santé, de
forages et de hangars de marché.
Défis
et mesures
Le projet enregistre des retards significatifs dans les décaissements, avec seulement 17,98 % des fonds débloqués et 19 % des montants engagés, un niveau bien inférieur aux attentes après six ans de mise en œuvre, indique le rapport. Ces retards sont principalement attribués à des lenteurs administratives, notamment dans l’approbation des avenants nécessaires pour mobiliser des ressources additionnelles. Les indemnisations des populations affectées par le projet (Pap) tardent également, freinant ainsi l’avancement sur certains tronçons.
Pour
surmonter ces obstacles, une accélération des travaux routiers est préconisée
ainsi qu’un suivi renforcé des entreprises et une augmentation des moyens
déployés sur les chantiers. La finalisation des indemnisations des Pap
constitue une priorité, tout comme l’approbation des avenants et l’accélération
des acquisitions essentielles. Ces actions visent à améliorer les performances
globales du projet, notamment en termes de taux d’engagement et de
décaissement.
Malgré
ces défis, les objectifs du programme demeurent pertinents et atteignables,
selon le rapporteur. Avec la prorogation de la date de clôture à décembre 2027,
le Bénin dispose d’un cadre temporel élargi pour concrétiser les impacts
attendus.
Lancé en 2018, le programme d’aménagement des routes cotonnières vise à renforcer la compétitivité du secteur agricole, en particulier celui du coton, tout en favorisant l’intégration régionale et en améliorant les conditions de vie des populations rurales. Il représente un levier essentiel pour désenclaver les bassins cotonniers dans le Nord-Bénin, stimuler les échanges commerciaux et améliorer les infrastructures dans les zones rurales du pays■