La Nation Bénin...
Conçu
pour accompagner les plus vulnérables à l’autonomie, le programme de filets de
protection sociale productifs (Gbessoke) traduit la vision d’un social repensé
et productif. Il marque un tournant décisif dans la politique de solidarité du
Bénin. Au lancement officiel hier jeudi 16 octobre à Cotonou, populations,
bénéficiaires et élus locaux se sont mobilisés pour applaudir un programme dont
l’impact sur les ménages à très faibles revenus n’est pas des moindres.
Le
Programme de filets de protection sociale productifs (Gbessoke) ambitionne
d’améliorer durablement les conditions de vie des ménages en situation
d’extrême pauvreté à travers tout le pays. Soutenu par la Banque mondiale à
hauteur de 100 millions de dollars, ce dispositif consacre une nouvelle
approche du social, centrée sur la dignité, la transparence et l’autonomisation
des plus pauvres. Pour les cent cinquante mille ménages bénéficiaires du
programme Gbessoke, le temps est donc venu de sortir de l’extrême pauvreté à
travers des transferts monétaires, des formations et la création d’activités
génératrices de revenus. Grâce à un ciblage numérique et des transferts directs
et sécurisés, le programme Gbessoke illustre la modernisation de la gouvernance
sociale au Bénin. Un modèle d’efficacité salué, symbole d’un nouveau souffle
pour l’inclusion sociale au Bénin.
Noutaï
Rodrigue Honkpehedji, coordonnateur de la Cellule d’appui à la mise en œuvre du
Programme (Camo), également coordonnateur du programme Gbessoke, a présenté à
l’occasion du lancement, les trois axes essentiels qui en constituent
l’ossature. Le premier axe, a-t-il expliqué, concerne le renforcement du
système de protection sociale et l’intégration des services offerts.
Actuellement, le pays compte 85 Guichets uniques de protection sociale (Gups)
répartis sur le territoire. Le programme prévoit leur réhabilitation, leur
équipement et la construction de 35 nouveaux guichets, pour un total de 120
structures modernisées et dotées de ressources humaines qualifiées.
Le deuxième axe vise le développement des capacités adaptatives du système de protection sociale à travers la promotion d’activités génératrices de revenus. Dans ce cadre, le programme soutiendra cent cinquante mille ménages pauvres extrêmes dans les 77 communes du Bénin, avec des transferts monétaires mensuels de dix mille francs Cfa pendant neuf mois consécutifs, ainsi que deux transferts additionnels de cinquante mille francs Cfa aux sixième et neuvième mois pour appuyer la création d’activités économiques. « Nous ciblons des ménages qui, aujourd’hui, peinent à s’offrir un repas chaud par jour,» a précisé le coordonnateur. Pour lui, ces transferts, associés à des formations et à un accompagnement de proximité, doivent leur permettre de franchir un palier vers l’autonomie.
Fort impact
Le
troisième axe, a-t-il poursuivi, concerne la capacité de réponse du système
social en cas de chocs, notamment climatiques. Le programme interviendra, par
exemple, en situation d’inondations ou de crises humanitaires, pour soutenir
les familles affectées. Pour la phase pilote, menée dans douze communes,
Gbessoke a déjà touché 20 621 bénéficiaires, dont 85 % de femmes. Deux
transferts ont déjà été effectués pour les mois de septembre et octobre. Au
total, près d’un million de Béninois, grâce à des transferts monétaires non
remboursables assortis d’un suivi rapproché, des appuis au développement
d’Activités génératrices de revenus pour stimuler l’autonomie économique, sont
impactés.
Les
prochaines étapes incluent la poursuite des transferts dans les autres
communes, le démarrage des formations, la construction des nouveaux Gups et la
réalisation des études techniques et environnementales pour la réhabilitation
des guichets existants.
Dans
sa marche pour un social à visage humain et à fort impact, le Bénin est soutenu
par la Banque mondiale. L’institution se veut le partenaire de référence du
social béninois. En son nom, Césaire Ahanhanzo a salué la vision du
gouvernement et réaffirmé l’engagement de son institution à accompagner le pays
dans la transformation sociale engagée depuis 2016. « La Banque mondiale est
fière de soutenir un programme social phare du gouvernement pour un montant de
100 millions de dollars, » a-t-il déclaré. «Gbessoke s’inscrit dans la
continuité de nos interventions au Bénin et vient renforcer la capacité du
système national de protection sociale à soutenir les ménages pauvres et à
faciliter leur accès aux services de base », poursuit-il, rappelant les succès
du projet Access clôturé en 2022. Il a par ailleurs insisté sur la continuité
et la cohérence de la stratégie sociale béninoise. Les résultats observés dans
les douze communes pilotes démontrent l’impact positif de ces initiatives,
apprécie-t-il. Grâce à la digitalisation du ciblage et des paiements, le Bénin
figure désormais parmi les pays modèles en Afrique de l’Ouest dans la mise en
œuvre d’un système de protection sociale intégré et productif.
Le préfet du Littoral, Alain Orounla, a pour sa part souligné la portée de ce programme qui illustre la dimension hautement sociale du Programme d’action du gouvernement. « Le hautement social, ce n’est pas seulement la solidarité. C’est la capacité de mobiliser des ressources, de les distribuer de manière rationnelle pour élever les couches les plus défavorisées. Gbessoke, c’est véritablement un ascenseur social », a-t-il affirmé.
Modèle social en marche
«
Il y a moins de dix ans, le visage du social au Bénin portait les stigmates
d’une gestion politisée et parfois désordonnée,» rappelle la ministre Véronique
Tognifodé, retraçant l’évolution du social béninois depuis 2016. « Aujourd’hui,
grâce à la vision du président Patrice Talon, le social n’est plus une faveur,
c’est un droit garanti par l’Etat, un instrument de dignité et d’espoir »,
apprécie-t-elle. La ministre a mis en avant les réformes structurantes engagées
notamment la digitalisation des transferts, le ciblage objectif à travers le
Régime social unique, la professionnalisation de l’action sociale et la mise en
réseau des acteurs locaux comme des éléments à succès. Le programme Gbessoke,
a-t-elle souligné, illustre une transformation profonde. Celle d’un social
béninois qui ne se distribue plus par émotion, mais s’investit dans les
personnes. Plus de deux milliards francs Cfa sont déjà injectés à cet effet. Et
elle invite à y voir, non pas de l’assistanat, mais un investissement dans le
capital humain. Aux nombreux acteurs du terrain à la base de ce succès, ainsi
qu’aux partenaires et bénéficiaires, elle a témoigné sa reconnaissance. « Vous
êtes les visages du changement que nous voulons pour notre pays. Utilisez ces
ressources avec sagesse, transformez-les en opportunités durables. Votre
réussite sera la plus belle preuve que la politique sociale du gouvernement est
une réussite collective », a souhaité pour finir la ministre.
Avec
Gbessoke, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son système
de protection sociale. En inscrivant le social dans la productivité, la
transparence et la durabilité, le pays conforte son statut de référence
régionale en matière de gouvernance sociale. Un modèle qui allie efficacité
technique, équité sociale pour ne laisser aucun citoyen en marge du progrès.
Avec Gbessoke, le Bénin franchit une nouvelle étape dans la consolidation de son système de protection sociale