La Nation Bénin...
Les professionnels de la santé «demandent plus de temps pour l’étude de la proposition de loi portant exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales au Bénin». Ils l’ont fait savoir hier, lundi 23 février, à la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont animée à Cotonou.
Les ordres et associations professionnels de la santé portent des réserves sur la «proposition de loi portant exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales au Bénin». C’est le but de la sortie médiatique qu’ils ont organisée hier, à Cotonou. A la tribune, neuf différentes associations professionnelles du secteur de la santé, réunies pour attirer l’attention de l’opinion publique sur ce sujet d’ordre national. Il s’agit, entre autres, des associations nationales des infirmières et infirmiers diplômés d’Etat, des cliniques privées du Bénin, des techniciens supérieurs d’ophtalmologie opticien lunettiers du Bénin, des orthophonistes, des chirurgiens dentistes du Bénin.
La proposition de loi ‘’querellée’’ est un document de 175 pages, réparti en 203 articles.
Elle concerne neuf corporations et émane du député Epiphane Quenum.
Les conférenciers dénoncent la précipitation qui encadre le vote de cette loi. Selon leurs explications, ils n’ont été officiellement informés de ladite proposition de loi que le mardi 3 février dernier. Date à laquelle, ils recevaient la consigne de l’Assemblée nationale de l’étudier en l’espace de 48 heures afin de donner l’avis direct. Ce qui n’est pas de leur goût. Ils estiment que si l’erreur est permise dans les autres disciplines, en médecine une petite faute professionnelle peut être fatale à un patient. Pour eux, la proposition de loi ne saurait donc être votée en l’état actuel, car il exclut une frange importante des Ordres et associations professionnels du Bénin.
Eviter la va-vite
Pour le président de l’Association des infirmières et infirmiers diplômés d’Etat, Jean-Baptiste Elias, «une telle proposition ne saurait aller à la va-vite étant donné qu’elle touche un secteur très sensible et très réglementé». A sa suite, les représentants des autres Ordres et associations ont également apporté des éléments d’appréciation sur le sujet. Ce qu’ils dénoncent également, c’est que la proposition de loi telle que présentée apparaît comme «une mauvaise réponse à un véritable problème».
Pour eux, le texte contient des incohérences et des contradictions. Dans son état actuel, il violerait par endroits des principes chers à la démocratie béninoise et risque de reculer le Bénin de quatre décennies.
Ce qui frappe dans ce document serait la dépendance des professionnels de santé, dénonce pour sa part la présidente de l’ordre des chirurgiens dentistes du Bénin, Paulette Agboton Migan.
Selon la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Bénin, Moutiatou Tidjani Toukourou, la notion d’Ordre est universelle et le texte proposé par l’honorable Epiphane Quenum va à l’encontre de cette assertion.
A en croire la présidente du Conseil national de l’Ordre des Sages-femmes Philomène Sansuamou, «les ordres et associations de santé ont une mission de service public au profit de la population».
Raison pour laquelle, les conférenciers exigent par conséquent, plus de temps pour l’étude de ladite proposition de loi.
Avant de faire une telle proposition de loi, il aurait fallu un débat national autour du concept de l’Ordre et de la nécessité d’avoir des Ordres professionnels au Bénin, ont-ils souligné.
Pour eux, les irrégularités contenues dans le document doivent être prises en compte pour ne pas mettre la vie de tout un peuple en péril.
Au regard du principe qui a guidé la proposition de loi, les conférenciers ont souhaité une pause pour revoir le texte dans son ensemble. Tout en remerciant le député Epiphane Quenum pour son initiative, ils estiment que l’on ne saurait faire une proposition de loi sans tenir compte de tous professionnels de la Santé