La Nation Bénin...
La clôture de l’atelier de formation des évaluateurs externes, hier mercredi 19 novembre, marque une étape majeure dans la mise en œuvre du dispositif national de sécurité des patients. Avec 75 évaluateurs désormais opérationnels, le Bénin s’engage dans une nouvelle ère d’appréciation objective de la qualité des soins.
Le Bénin vient de franchir un tournant décisif dans l’amélioration continue de son système de santé. Après plusieurs mois de travail technique, l’atelier de formation des évaluateurs externes, pierre angulaire du dispositif de sécurité des patients, s’est achevé, ce mercredi 19 novembre. Une étape que les autorités sanitaires considèrent comme stratégique, tant pour la qualité des prestations que pour la crédibilité du système auprès des partenaires financiers.
Dès le lancement du processus de réforme, la question de l’évaluation des soins s’est imposée comme un préalable incontournable. Aristide Talon, conseiller à la santé du président de la République, rappelle que l’exigence est venue directement des institutions financières prêtes à accompagner le Bénin dans ses ambitions sanitaires. « Elles veulent que la qualité des soins soit au rendez-vous, mais elles veulent également qu’elle soit évaluée », fait-il savoir. La formation des évaluateurs constitue donc la réponse concrète à cette double exigence de renforcer la qualité des soins et de mettre en place un outil rigoureux de mesure.
Pour le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, la portée de cette formation s’inscrit dans la vision nationale d’un système de santé régulé, performant et résilient à l’horizon 2030, fondé sur la disponibilité permanente de soins de qualité à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. « Cette formation a permis de disposer d’un pôle d’évaluateurs pour catalyser la mise en œuvre du dispositif de sécurité des patients », a-t-il déclaré. Selon lui, ces évaluateurs deviennent les acteurs clés d’un processus destiné à assainir et dynamiser l’offre de soins dans le pays. S’adressant à ces derniers, le ministre a insisté sur l’importance de la rigueur et de l’éthique dans l’accomplissement de leur mission. « Vous devez faire preuve d’excellence, d’objectivité et de pragmatisme, puisque vos rapports serviront de base aux décisions gouvernementales pour renforcer les structures en difficulté ou réorienter celles qui ne répondent pas aux standards exigés », a-t-il fait savoir. Il a également appelé les responsables des formations sanitaires, publiques comme privées, à jouer pleinement leur partition. « Le vrai diplôme de médecine, c’est celui qui est donné par les patients », a-t-il lancé, invitant particulièrement les cliniques privées à voir dans cette évaluation une chance d’améliorer leur réputation et leur attractivité.
De son côté, Lucien Dossou-Gbété, président de l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars), a insisté sur le caractère complémentaire du dispositif. Selon lui, le mécanisme de sécurité des patients ne peut produire pleinement ses effets que s'il est associé à une évaluation externe rigoureuse. « Ce dispositif sera demain ce que vous aurez voulu qu’il soit », a-t-il affirmé devant les 75 évaluateurs fraîchement formés. L’Ars, rappelle-t-il, a rempli son rôle en mettant à leur disposition les outils, les connaissances et les compétences nécessaires. Aux évaluateurs désormais de jouer leur partition en exerçant avec professionnalisme et objectivité. Le président de l’Ars a également souligné le contexte dans lequel s’inscrit cette initiative, étant donné que le secteur de la santé a longtemps été considéré comme en détresse, nécessitant une véritable réanimation institutionnelle. L’évaluation externe arrive donc comme un instrument de renouveau, un moyen d’instaurer une culture de responsabilité et de transparence dans les établissements sanitaires. « En partant d’ici, soyez fiers de faire bénéficier à vos établissements les connaissances acquises, mais aussi de porter la bonne nouvelle dans toutes les zones sanitaires » a appelé Lucien Dossou-Gbété.
Avec la mise en place de ce premier corps d’évaluateurs externes, le Bénin enclenche un processus structurant destiné à renforcer la sécurité des patients, améliorer l’expérience des usagers et accompagner les formations sanitaires vers une performance optimale. Les prochains mois seront déterminants et permettront de mesurer l’appropriation du dispositif, la collaboration des structures de santé et l’impact réel sur la qualité des prestations offertes à la population.
Les évaluateurs externes à la suite de leur formation aux côtés du ministre de la Santé et du président de l'ARS