La Nation Bénin...
Au terme d’un mois de jeûne, les fidèles musulmans ont célébré aussi bien à Natitingou qu’à Djougou l’Aïd-el-Fitr. Quoique la fête n’ait pas la même envergure dans ces deux villes, elle a permis à la communauté musulmane de retrouver une vie normale mais cette fois-ci avec la conviction d’avoir conjuré les mauvaises passes et fortunes.
Tôt ce vendredi 17 juillet, les rues de Djougou étaient bondées de monde. Un beau monde en apparat tout blanc ou aux couleurs douces. Boubous et bonnets de divers tons et styles se côtoient, offrant à la vue, une parade digne des grands jours. Personne ne semble vouloir rater les premières prières de ce jour béni de Dieu. Le Ramadan à Djougou vaut aussi bien ailleurs au Bénin, son pesant d’or. Seulement qu’elle ne revêt pas la même envergure. A Natitingou, la ferveur dans le cœur des fidèles musulmans est intacte sauf que les rues sont clairsemées. Pas grand-monde à croiser contrairement à Djougou. Quelques personnes parées de chasubles blanches donnent le ton d’une célébration qui s’annonce belle. A la Place Idi de Natitingou, l’imam Ibrahim Yari invoque Allah pour ce temps solennel de carême et exhorte les fidèles musulmans à poursuivre la méditation qui a marqué ces trente jours de jeûne, tel que recommandé par le coran. «Il faut que le fidèle musulman soit un exemple dans tout ce qu’il fait. Qu’à travers ses comportements, sa pensée et sa parole, il puisse influer positivement son univers», note-t-il. Devant fidèles et autorités politico-administratives de la commune, il mettra en garde contre toute déviance et appellera à la prière permanente pour préserver la paix dans le pays.
Cette prière qui sanctionne la fin du mois de Ramadan, pour Gervais N’dah Sékou, préfet des départements de l’Atacora-Donga, raffermit davantage la foi des fidèles et participe à cette paix que le peuple béninois appelle de tous ses vœux.
A Djougou, les différentes places Idi aménagées pour accueillir la prière de l’Aïd-el-Fitr ont été prises d’assaut par des milliers de fidèles. Convaincus qu’ils sont de s’être réconciliés avec Dieu durant ses 30 jours d’abstinence et de diverses privations, ils invoquent une fois encore le pardon sous l’égide des imams. A la place Idi centrale d’Irikpè-gannan dans le troisième arrondissement, ils joindront leurs voix à celle de Dara Taïrou, substitut de l’imam central, en pèlerinage à la Mecque pour magnifier la grandeur de l’Eternel. L’intonation «Allah Akbar» résonnera de plus belle et de façon chaloupée sur cette place qui a enregistré la plus grande mobilisation. Avec la présence remarquée du ministre d’Etat en charge de l’enseignement secondaire, Alassane Soumanou Djimba, de Sa Majesté, le roi Kpétoni Koda VI et du maire Micäel Bassabi Djara. «Les fêtes musulmanes comme le Aïd-el-Fitr ne doivent pas être pour le musulman des occasions d’errance, de péché et de déviance. Le musulman doit se respecter et se faire respecter à travers l’islam, toujours s’investir dans de bonnes œuvres et privilégier l’amour du prochain, être un modèle dans la société en matière de solidarité, de l’unité, de la promotion des valeurs de paix», a exhorté le substitut de l’imam central. Invitant les fidèles à un ultime sacrifice après la célébration: accompagner une fois encore le mois de ramadan avec six jours de jeûne supplémentaire. Un appel à la modération a été lancé par les différentes autorités présentes sur les lieux.
La célébration s’est poursuivie par la suite dans les ménages et bien tard dans la nuit.