La Nation Bénin...
Il
n’y a pas péril en la demeure et le profil à risque du Bénin n’a pas changé
suite au rappel de l’ananas pain de sucre des rayons de certaines grandes
surfaces en France. C’est l’assurance donnée par les cadres du ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, lors d’une conférence de presse,
vendredi 12 juillet dernier à Cotonou.
On
en sait un peu plus sur l’affaire de rappel d’ananas des rayons de certaines
grandes surfaces en France. Par la voix de son directeur de cabinet, Dossa
Aguemon et du directeur général de l’Agence territoriale de développement
agricole pôle 7 (Atda 7), Prosper Sagbo Agossou, le ministère de l’Agriculture,
de l’Elevage et de la Pêche, a apporté des clarifications sur les causes
probables de ce rappel massif qui concerne 3,5 tonnes d’ananas, soit 250
cartons provenant d’un unique producteur. A en croire ces derniers, ce rappel
repose sur un dépassement des normes européennes relatives à la coloration des
fruits. Ils font savoir que les analyses auraient révélé une concentration de
5,9 milligrammes de l’agent colorant appelé éthéphon par kilogramme d’ananas,
alors que la limite autorisée est de 2 milligrammes. Ce surplus significatif a
conduit au rejet des produits sur le marché français.
Malgré cet incident, souligne Dossa Aguemon, le profil à risque du Bénin n’a pas changé. « Nous continuons d’exporter le produit sur le marché européen. Dix expéditions ont déjà eu lieu conformément aux exigences après l’incident qui fait dire à certaines personnes que notre ananas est indésirable sur le marché européen », a-t-il révélé. Il rappelle qu’en 2016, le Bénin a décidé de faire l’auto suspension d’exportation d’ananas vers le marché européen parce que le contrôle d’éthéphon devenait problématique. « Nous-mêmes, en toute responsabilité, nous avons supprimé l’exportation en cette période pour prendre des mesures afin de renforcer les conditions optimales et exporter par la suite en toute confiance», a-t-il précisé. Et il ajoute : «Il y a eu aujourd’hui un incident mais ce n’est pas suffisant pour remettre en cause la qualité de notre ananas. Il est bien désiré, bien apprécié ». Tout en saluant la vigilance des consommateurs béninois sur les différentes alertes, il reprécise que ces derniers n’ont pas à s’inquiéter quant à la qualité du produit parce que le nombre d’incidents est marginal. « Sur ces trois dernières années, on a eu que deux incidents. Le premier n’était même pas lié à l’éthéphon. Donc, il n’y a pas de raison de s’inquiéter », a-t-il rassuré.
Respect des standards
Des mesures sont prises pour sauvegarder la réputation de l’ananas béninois. Prosper Sagbo Agossou, directeur général de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 7 (Atda 7), met l’accent sur le renforcement de l’infrastructure qualité en place. « Nous avons un laboratoire des plus équipés de la sous-région et il faut qu’on prenne les dispositions pour le maintenir dans un état continu de fonctionnement, ce qui suppose l’approvisionnement régulier en intrants consommables du laboratoire pour que celui-ci puisse constamment jouer le rôle qui lui est dédié », a-t-il fait savoir. L’autre mesure concerne la mise en place de centres de conditionnement respectant les standards internationaux. «Pour le moment, les opérations de conditionnement qu’on fait dans les champs se font encore avec des moyens de bord. Le gouvernement a pris la mesure de la situation et des centres de conditionnement aux normes internationales seront mis en place afin de renforcer la qualité du produit », a-t-il indiqué. Pour s’assurer de la maîtrise et de l’application continue des bonnes pratiques, il affirme que les autorités mettront l’accent sur le renforcement des capacités des acteurs et des personnels d’encadrement et de contrôle sur la maîtrise des normes. Bien d’autres mesures sont prises pour une qualité perpétuelle du produit. Cette sortie médiatique a été aussi l’occasion pour les acteurs du ministère en charge de l’Agriculture de rappeler l’organisation de la chaîne de valeur ananas au Bénin.