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Rapport 2016 sur la sécurité humaine au Bénin : Un dispositif national de suivi et d’alerte lancé

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Par   Bruno SEWADE, le 05 mars 2018 à 17h07

Le gouvernement, à travers le ministère du Plan et du Développement, a lancé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), le Rapport national 2016 de suivi de la sécurité humaine au Bénin. C’était vendredi 2 mars dernier à Cotonou, sous la houlette du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci, en présence du médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun, et du représentant résident du Pnud, Siaka Coulibaly.

Libérer l’individu de la peur et des besoins, et lui accorder la liberté d’agir en son nom propre. C’est le sens qu’il faut donner à la sécurité humaine qui a fait l’objet d’un Rapport national 2016 lancé vendredi dernier. L’avènement de ce rapport participe du dispositif national de suivi et d’alerte sur la sécurité humaine, mis en place à la suite de la parution en 2011 du Rapport national sur le développement humain dont le thème portait sur la sécurité humaine au Bénin.
Avant le lancement officiel du rapport, Janvier Alofa, économiste national du Pnud a défini le concept de la sécurité humaine, ses fondements et le profil au Bénin. Une communication qui lui a permis de ressortir les caractéristiques de ce nouveau concept. Janvier Alofa sera suivi de Pascal Tchiwanou, coordonateur de l’Observatoire du changement social, qui a présenté le contenu du rapport.
Le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement, coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Siaka Coulibaly, a déclaré que c’est une innovation importante dans le contexte africain. Pour lui, trois raisons confirment l’actualité de ce rapport et pourraient expliquer l’intérêt de disposer d’un mécanisme opérationnel de planification du développement prenant en compte la sécurité humaine.
La première raison, selon Siaka Coulibaly, est que la croissance économique au Bénin ne s’est pas toujours accompagnée d’une réduction de la pauvreté au cours des dix dernières années. Autrement dit, souligne-t-il, la croissance économique n’a pas été inclusive. Une situation qui devrait conforter le pays à procéder à une réorientation stratégique de sa politique de développement et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Pour le représentant résident, la deuxième raison se rapporte aux stratégies de développement précédentes (les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté et les stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté). Ces stratégies ont essentiellement porté sur deux piliers principaux à savoir la croissance économique et la lutte contre la pauvreté.
La troisième raison est liée à la théorie sur l’économie du développement et les faits stylisés montrent que plusieurs facteurs interfèrent dans la relation entre la croissance économique et la réduction de la pauvreté.
Le Pnud, selon Siaka Coulibaly, dans le cadre de son Rapport mondial sur le développement humain, suggérait fortement en 1994, un cadre harmonisé et quasi exclusif d’analyse desdits obstacles à travers le concept de la sécurité humaine. Cette approche réaffirme la nécessité de mieux identifier les obstacles à la réduction de la pauvreté afin de bien les traiter par la mise en place de dispositif de protection sociale, de résilience et d’atténuation des risques et des vulnérabilités.
C’est un constat qui confirme la pertinence de la réponse du gouvernement à travers le Programme d’action du gouvernement (Pag) dont les trois piliers intègrent les dimensions de la sécurité humaine. C’est pourquoi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci, en lançant le rapport a invité tout le monde à le lire pour se poser des questions. Pour lui, des moyens seront déployés pour remédier aux problèmes qui ont été soulevés par ce rapport qui est le premier dans sa catégorie.

Les dix communes du Bénin à la traîne

Selon le Rapport sur la sécurité humaine, les résultats obtenus au niveau communal sont en ligne avec les observations relevées au niveau des départements. Le niveau d’indice factuel de la Sécurité humaine (Ifsh), est inférieur à la moyenne (0,5) dans toutes les communes. Cela indique qu’en définitive, la situation de la sécurité humaine est précaire aux trois niveaux d’analyse considérés, c’est-à-dire à la fois aux plans national, départemental et communal. Il s’ensuit que les enjeux en matière de sécurité humaine au Bénin s’étendent à toutes les localités, quand bien même la situation semble plus critique dans certaines communes.
La classification des communes au regard des valeurs de l’Ifsh met également en évidence une dizaine de communes qui sont relativement à la traîne en matière de sécurité humaine en 2015. Il s’agit de Karimama, Ouèssè, Djakotomey, Banikoara, Toucountouna, Péhunco, Toffo, Boukoumbé, Gogounou et Cobly?