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Recensement administratif à vocation d’identification de la population: Démarrage du Ravip: Abomey-Calavi marque le pas

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Par   Maryse ASSOGBADJO, le 02 nov. 2017 à 08h03

Le Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) est entré, ce mercredi 1er novembre, dans sa phase opérationnelle. Mais à Abomey-Calavi, le démarrage n’est pas encore effectif dans la plupart des centres d’enrôlement.

Camp militaire d’Abomey-Calavi. Aux environs de 11 h, ce mercredi 1er novembre. Les trois agents disponibles sur le terrain dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) profitent allègrement du bel air. Sans perturbation. Aucun citoyen sur les lieux pour se faire recenser. Tout est calme. L’ennui se lit sur les visages des opérateurs.
« Nous n’avions fait aucun enrôlement ce matin. Les gens viennent et repartent bredouilles », explique Géraud Grimaud, agent recenseur. Il impute ce retard à l’indisponibilité du matériel de travail. Lui et ses deux collègues étaient sur place depuis 7 h 30 dans le souci de servir à temps les populations, confie-t-il. Mais ils doivent patienter, le temps que les agents chargés de remplir le formulaire les rejoignent.
« Nous ne pouvons pas démarrer l’opération sans les agents formulaires car, les données qu’ils enregistrent en amont nous servent de fil conducteur », argumente Géraud espérant que tout rentrera dans l’ordre dans l’après-midi.
Au-delà du retard noté dans le démarrage du Ravip dans ce centre d’Abomey-Calavi, il faut aussi ajouter le manque du dispositif de travail.
Gladys Nvèkounou se plaint de l’inexistence des équipements. « Nous n’avons ni chaise, ni table, encore moins le matériel de travail. Nous avons mené la démarche nécessaire en direction des agents formulaires qui nous invitent à la patience », confie-t-elle.
A quelques encablures de ce centre, celui d’Agori vit aussi les mêmes réalités. Ici, l’affluence est grande, mais le matériel de travail bloque le déroulement de l’opération.
« Nous étions présents sur les lieux dès 7 h 14. Pour la matinée, nous avons enregistré environ une centaine de citoyens venus se renseigner en attendant leur enrôlement », informe Ignace Boni, agent opérateur.
Tout comme au camp militaire, les agents opérateurs d’Agori attendent les superviseurs qui, renseigne-t-on, sont à pied d’œuvre pour acheminer le matériel de travail.
« Ce sont les agents formulaires qui font l’enregistrement et nous envoient les données enregistrées. Sans leur présence, nous ne pouvons rien faire », précise Judith Kinkinhinhou, agent opérateur.
Ce qui réconforte ici, c’est l’engouement des populations à s’imprégner de la situation et leur désir de se faire recenser. « Le chef centre doit superviser les agents formulaires relevant de son champ d’intervention avant que le staff ne soit au complet. Les populations sortent massivement pour se renseigner. Nous restons ouverts à leurs préoccupations, car elles ne cessent de faire le rond pour s’assurer du démarrage effectif de l’opération », rassure Ignace Boni.

Parcours du combattant

Noël Natta fait partie de ceux que l’on pourrait appeler des citoyens exemplaires. « Je ne me suis pas découragé. Je ferai le tour autant de fois que nécessaire pour me faire recenser », dit-il, convaincu de la nécessité du Ravip pour le Bénin.
Aussi tenace, Basile Hodonou promet de se faire enrôler ce premier jour de l’opération pour éviter les perturbations des deniers jours. « Je ne reste souvent pas stable. Je me ferai recenser aujourd’hui coûte que coûte, sinon après, l’affluence et le stress sont insupportables », jure ce père de famille qui était déjà venu pour la troisième fois en cette matinée pour s’enquérir de l’évolution de la situation.
Toutefois, ce désir de se faire enrôler des citoyens à Abomey-Calavi cache la déception de certains. « Dans plusieurs endroits, c’est le statu quo. J’ai fait le tour de plusieurs centres aujourd’hui, rien ne bouge sur le terrain. Partout, on nous demande de revenir. Ça me décourage », lâche Isaac Olouchègoun Jako, visiblement fatigué de faire la navette.
Il faut souligner qu’à Calavi, se faire enrôler au premier jour du démarrage du Ravip relève d’un parcours du combattant. Les centres de recensement annoncés dans ce cadre tardent à refléter l’ambiance recherchée. Aucun enregistrement effectué jusqu’aux environs de 12 30 h dans les centres sillonnés. D’autres comme les écoles primaires de Zoca, de Bakhita, de Quartier et le centre Anouarite, existent apparemment de noms. Aucun mouvement sur le terrain.
A l’arrondissement central d’Abomey-Calavi comme à la mairie, difficile d’avoir des précisions sur l’opération. Si ce ne sont pas des agents sous informés, c’est plutôt des portes hermétiquement fermées en ce jour férié qui accueillent en ces lieux?