La Nation Bénin...
Le
vote de la loi 2024-31 relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise
aux Afro-descendants en République du Bénin, à l’unanimité des députés présents
et représentés au parlement, continue de réchauffer le cœur des bénéficiaires,
qui expriment leur satisfecit et remercient le président Patrice Talon, pour
cet acte qui s’inscrit dans les annales de l’histoire.
A
l’occasion de la célébration de la Journée internationale du souvenir de la
traite négrière et de son abolition (Jistna) à Ouidah, le 23 août dernier, les
Afro-descendants ont fait part de la joie qui les anime depuis le vote à leur
profit de la loi 2024-31, relative à la reconnaissance de la nationalité
béninoise. Pour ces Afro-descendants qui revendiquent leurs liens avec les
terres africaines, le vote de ladite loi qui leur restitue une identité
administrative sonne comme une révolution et réduit la distance entre eux et
leurs aïeux.
Retraçant
le parcours ayant abouti à une telle avancée, le bâtonnier Georges Emmanuel
Germany, de la Martinique, portant la voix de la diaspora, à la Journée
internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition à Ouidah,
explique que lors de la visite du président Patrice Talon dans son pays en
décembre dernier, deux doléances lui furent exprimées. La première concerne une
liaison aérienne directe avec les Amériques. Quant à la deuxième, elle se
rapporte au règlement du problème administratif,
c’est-à-dire le retour dans la nationalité.
«
A votre arrivée au pouvoir, vous avez dit, plus de visa d’entrée au Bénin pour
les Africains du continent. Nous avons applaudi et avons dit et nous ? Ensuite,
vous avez pris en main le combat pour la restitution des biens volés, et quand
vous l’avez remporté, nous étions fiers, mais en pensant à nos ancêtres, qui
étaient eux aussi des biens meubles pour les esclavagistes, volés à leur terre,
et leurs enfants que nous sommes, devenant juridiquement des biens volés, nous
avons dit et nous ? ». Des préoccupations exprimées par le bâtonnier Georges
Emmanuel Germany à Patrice Talon, selon ses dires, et qui y a apporté une suite
favorable. « J’ai perdu mes papiers, il y a 300 ans, à bord d’un navire négrier.
J’aurais souhaité que le chef de l’Etat soit là. Mais le plus sûr endroit pour
les trouver à partir du vote de cette loi, c’est dans les livres d’histoire de
l’Afrique et de l’humanité », a expliqué le bâtonnier. Il relève que Joe Biden
a dans son gouvernement six ministres israélo-américains qui ont la double
nationalité. Aussi, en France, souligne-t-il, la présidente de l’Assemblée
nationale défend la position d’Israël parce qu’elle est Juive. « Imaginez au
Bénin, avec l’ensemble de cette diaspora comme armée de diplomates agissant
dans l’intérêt du Bénin et de l’Afrique. Ce n’est pas un rêve. C’est la réalité
de demain. Cet avenir de paix, d’abondance, de profit pour tous, de
développement humain mais également écologiste, nous devons ensemble apprendre
à le bâtir », a indiqué le bâtonnier Georges Emmanuel Germany.
Pour lui, l’initiative du gouvernement béninois, à travers le vote de la loi 2024-31 relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afro-descendants, fait de l’océan Atlantique une rivière qui sera facile à traverser. « Je suis venu vous dire un grand merci de la part des Afrodescendants », a-t-il ajouté. Cette loi comporte 20 articles répartis en quatre chapitres consacrés, entre autres, aux conditions et modalités de la reconnaissance, à ses effets, aux conditions de retrait de ladite nationalité. Ce nouveau texte donne la possibilité d’attribuer la citoyenneté béninoise à toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain, subsaharien déporté dans le cadre de la traite des Noirs et du commerce triangulaire. Et, la nationalité béninoise par reconnaissance confère à l’Afrodescendant bénéficiaire le droit à l’établissement d’une attestation de nationalité par reconnaissance et d’un passeport béninois. « Merci pour cet acte qui nous permet d’acquérir la nationalité. C’est une reconnaissance, une manière de nous accueillir à nouveau, de faciliter notre retour à la source, aux racines, au pays natal », a déclaré Joël Jean-Marie, Afrodescendant, originaire de la Guyane, installé au Bénin notamment à Ouidah, depuis une dizaine d’années■