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Reconnaissance de nationalité: Les Afrodescendants décernent un satisfecit à Talon

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Georges Emmanuel Germany, porte-voix des Afrodescendants Ph : G. CAPO Georges Emmanuel Germany, porte-voix des Afrodescendants Ph : G. CAPO

Le vote de la loi 2024-31 relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afro-descendants en République du Bénin, à l’unanimité des députés présents et représentés au parlement, continue de réchauffer le cœur des bénéficiaires, qui expriment leur satisfecit et remercient le président Patrice Talon, pour cet acte qui s’inscrit dans les annales de l’histoire.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 27 août 2024 à 06h07 Durée 2 min.
#reconnaissance de la nationalité aux Afro-descendants

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (Jistna) à Ouidah, le 23 août dernier, les Afro-descendants ont fait part de la joie qui les anime depuis le vote à leur profit de la loi 2024-31, relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise. Pour ces Afro-descendants qui revendiquent leurs liens avec les terres africaines, le vote de ladite loi qui leur restitue une identité administrative sonne comme une révolution et réduit la distance entre eux et leurs aïeux.

Retraçant le parcours ayant abouti à une telle avancée, le bâtonnier Georges Emmanuel Germany, de la Martinique, portant la voix de la diaspora, à la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition à Ouidah, explique que lors de la visite du président Patrice Talon dans son pays en décembre dernier, deux doléances lui furent exprimées. La première concerne une liaison aérienne directe avec les Amériques. Quant à la deuxième, elle se rapporte au  règlement du problème administratif, c’est-à-dire le retour dans la nationalité.

« A votre arrivée au pouvoir, vous avez dit, plus de visa d’entrée au Bénin pour les Africains du continent. Nous avons applaudi et avons dit et nous ? Ensuite, vous avez pris en main le combat pour la restitution des biens volés, et quand vous l’avez remporté, nous étions fiers, mais en pensant à nos ancêtres, qui étaient eux aussi des biens meubles pour les esclavagistes, volés à leur terre, et leurs enfants que nous sommes, devenant juridiquement des biens volés, nous avons dit et nous ? ». Des préoccupations exprimées par le bâtonnier Georges Emmanuel Germany à Patrice Talon, selon ses dires, et qui y a apporté une suite favorable. « J’ai perdu mes papiers, il y a 300 ans, à bord d’un navire négrier. J’aurais souhaité que le chef de l’Etat soit là. Mais le plus sûr endroit pour les trouver à partir du vote de cette loi, c’est dans les livres d’histoire de l’Afrique et de l’humanité », a expliqué le bâtonnier. Il relève que Joe Biden a dans son gouvernement six ministres israélo-américains qui ont la double nationalité. Aussi, en France, souligne-t-il, la présidente de l’Assemblée nationale défend la position d’Israël parce qu’elle est Juive. « Imaginez au Bénin, avec l’ensemble de cette diaspora comme armée de diplomates agissant dans l’intérêt du Bénin et de l’Afrique. Ce n’est pas un rêve. C’est la réalité de demain. Cet avenir de paix, d’abondance, de profit pour tous, de développement humain mais également écologiste, nous devons ensemble apprendre à le bâtir », a indiqué le bâtonnier Georges Emmanuel Germany.

Pour lui, l’initiative du gouvernement béninois, à travers le vote de la loi 2024-31 relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afro-descendants, fait de l’océan Atlantique une rivière qui sera facile à traverser. « Je suis venu vous dire un grand merci de la part des Afrodescendants », a-t-il ajouté. Cette loi comporte 20 articles répartis en quatre chapitres consacrés, entre autres, aux conditions et modalités de la reconnaissance, à ses effets, aux conditions de retrait de ladite nationalité. Ce nouveau texte donne la possibilité d’attribuer la citoyenneté béninoise à toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain, subsaharien déporté dans le cadre de la traite des Noirs et du commerce triangulaire. Et, la nationalité béninoise par reconnaissance confère à l’Afrodescendant bénéficiaire le droit à l’établissement d’une attestation de nationalité par reconnaissance et d’un passeport béninois. « Merci pour cet acte qui nous permet d’acquérir la nationalité. C’est une reconnaissance, une manière de nous accueillir à nouveau, de faciliter notre retour à la source, aux racines, au pays natal », a déclaré Joël Jean-Marie, Afrodescendant, originaire de la Guyane, installé au Bénin notamment à Ouidah, depuis une dizaine d’années■