Les prises de position des autorités béninoises par rapport à la situation politique au Niger ne sont pas unilatérales. Elles s’alignent sur les décisions prises par les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) dont le Bénin est aussi membre. A l’occasion d’une sortie médiatique, ce vendredi 4 août, Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères, et Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, ont donné des précisions sur la question.
Selon eux, le Bénin n’a pas vocation à s’éloigner de la dynamique unitaire déterminée par l’institution communautaire. «Les décisions qui sont prises au niveau de la Cedeao engagent le Bénin. Nous souscrivons aux actions diplomatiques qui sont en cours et qui restent la solution privilégiée ; mais si demain, pour quelque raison que ce soit, quelque action que ferait la Cedeao, le Bénin y souscrira», a martelé le ministre. Qu’il s’agisse donc de tractations diplomatiques ou d’intervention militaire, cela se fera sous l’égide de la Cedeao. Mais s’il est constaté que les autorités béninoises expriment publiquement la position commune dans les médias, c’est parce que dans le cas d’espèce, « il ne s’agit pas seulement d’un coup d’Etat mais d’une prise en otage », a expliqué Olushegun Adjadi Bakari, chef de la diplomatie béninoise. Certes, aucune gouvernance politique n’est parfaite mais ce qui est arrivé au Niger est d’une gravité extrême. « La démocratie comme tout système politique a ses insuffisances mais chaque acteur sociopolitique doit rester dans son camp et faire ce qui relève de sa responsabilité », a indiqué le porte-parole du gouvernement pour faire comprendre qu’en aucun cas, la Cedeao ne soutient que la gouvernance du président Mohammed Bazoum était sans reproche. D’ailleurs, poursuit-il, « même les militaires savent que ce n’est pas de leur devoir de faire des coups d’Etat pour exercer le pouvoir politique». Le ministre des Affaires étrangères appuiera cette position en faisant savoir que « nous croyons fermement que le pouvoir se transmet par les urnes ».