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Réponse de l’AJT aux déclarations du député Janvier Yahouédéhou : «Tout est faux et demeurera faux», dixit Sévérine Lawson

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 11 juin 2015 à 06h54

Deux objectifs essentiels sont à la base de la conférence de presse animée hier, mercredi 10 juin à Cotonou, par l’Agent judiciaire du trésor (AJT) Sévérine Lawson. D’une part, elle entendait apporter une réplique aux déclarations faites la veille au Parlement par le député Janvier Yahouédéhou au sujet de l’affaire dite ICC Services et consorts. Et d’autre part, disculper le chef de l’Etat et clamer haut et fort qu’il n’a jamais touché un kopeck des fonds collectés dans ce cadre.

« Nous vous avons réunis suite à la déclaration faite mardi 9 juin 2015 par le député Janvier Yahouédéhou au sujet de l’affaire ICC services et consorts… De la déclaration du député Janvier Yahouédéhou, il ressort en substance que à l’arrivée au pouvoir du président Boni Yayi en 2006, plusieurs structures illégales de collecte de l’épargne et de placement de fonds se sont installées et ont pu opérer en collectant environ 156 milliards F CFA auprès des populations. Qu’à la naissance de la crise, plusieurs structures ont été créées pour concourir à la gestion du dossier. Il s’agit de la Commission autonome d’enquête judiciaire, du Comité de crise et du Comité de suivi… et que dans leur gestion de l’affaire, les différentes structures ont gelé au niveau des banques primaires, environ 8 milliards de FCFA… que l’ensemble des fonds issus devraient servir aux déposants et qu’au lieu de cela, à part le remboursement de quelques petits déposants, les 8 milliards ont été purement et simplement détournés par le président de la République et n’existeraient plus que sur papier…». Ce sont ces propos que l’Agent judiciaire du trésor (AJT), Sévérine Lawson par ailleurs présidente du Comité de suivi qualifie de «graves accusations et d’allégations» qui l’ont obligée selon ses dires à prendre langue avec les hommes des médias hier.

Ceci, aux fins de battre en brèche les déclarations du député Janvier Yahouédéhou et surtout de dégager la responsabilité du président de la République. Sur l’émergence des structures, «les autorités du ministère des Finances ont été saisies mais n’ont pas réagi en temps réel du fait de plusieurs dysfonctionnements administratifs…», dira-t-elle, entre autres, pour justifier que «le gouvernement a été saisi en août 2009, et non en 2006 comme allégué». S’agissant de la gestion de la crise, elle y a noté plutôt une volonté affichée du chef de l’Etat qui a d’ailleurs mis en place les structures chargées d’y faire la lumière. Lesquelles ont agi avec «dévouement et abnégation» et ont recensé les structures concernées. 48 d’entre elles seront alors encadrées et quelques 82 418 déposants ont été désintéressés selon ses explications, avec des recettes provenant des fonds dégelés, des avoirs des promoteurs et autres.
«Plus de huit milliards ont été remboursés aux déposants», souligne-t-elle alors, martelant par ailleurs qu’«aucun bien immeuble n’a été vendu depuis le début de cette crise, contrairement aux allégations colportées depuis quelques temps ». Quant «aux graves accusations du député», elle déclare qu’il s’agit d’accusations mensongères qui ne reposent sur aucun fait. «Le président n’est aucunement mêlé à la gestion opérationnelle du dossier. Il n’est informé que lorsqu’à sa demande, des points lui sont faits», clarifie Sévérine Lawson pour qui, «le tout ne suffit pas de dire qu’on détient des preuves, mais il faut les produire». En tout cas, a-t-elle clamé lors de sa rencontre avec les hommes des médias hier, «tout est faux et demeurera faux car, rien de ce qui a été dit n’est et ne sera jamais vrai».