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Retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la Cedeao: Patrice Talon appelle à préserver la communauté des peuples

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Dans ses échanges ouverts avec les médias, le président béninois a exprimé sa peine... Dans ses échanges ouverts avec les médias, le président béninois a exprimé sa peine...

Les peuples ne doivent pas payer le prix des actes que posent leurs dirigeants. Telle est la conviction de Patrice Talon, qui plaide pour une levée des sanctions contre les Etats du Niger, du Mali et du Burkina Faso, si c’est le couloir qui s’impose pour préserver la Cedeao des peuples. Il l’a exprimé dans ses échanges ouverts avec les médias, ce jeudi 8 février à Cotonou. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 09 févr. 2024 à 04h10 Durée 3 min.
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« Les peuples ne nous ont pas élus pour les diviser. Notre rôle, c’est de conduire le destin de la communauté». Patrice Talon s’accroche au principe d’unité des peuples visé par les pères fondateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Le président béninois a exprimé sa peine sur la décision de retrait des Etats du Mali, du Niger et du Burkina Faso prise par les autorités en charge de ces pays. Il explique le bien fondé des décisions prises à l’encontre de ces Etats, des mesures qui résultent de la violation des règles de la communauté, mais il soutient que si la posture de la Cedeao doit conduire à la division des peuples, « il faut laisser tout tomber ». Patrice Talon poursuit: « La volonté des peuples, c’est de s’intégrer. Il n’y a pas de conflit entre le peuple du Bénin et le peuple du Niger ; pas de conflit entre le peuple du Bénin et celui du Burkina ou du Mali. La Cedeao des peuples n’est pas en difficulté. Aucun problème entre les peuples de l’Uemoa et de la Cedeao ».

Le président béninois relève que les dirigeants ne sont que de passage, et que les peuples sont éternels. Raison de plus pour maintenir l’idéal de la Cedeao, l’unité des peuples. «La Conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa et de la Cedeao, le Conseil des ministres de la Cedeao et de l’Uemoa, la Commission de la Cedeao, la Commission de l’Uemoa sont en charge de veiller au respect des règles par les autorités de ces pays, et personne n’a dit que le peuple nigérien, malien ou guinéen a fait quelque chose de contraire aux règles. C’est au niveau des responsables », explique Patrice Talon.

Il ajoute : « Si on ne s’entend pas, que cela génère un conflit entre nous, des heurts, même des bagarres entre nous, ce n’est pas l’affaire des peuples. Même si ces conflits, ces différends persistent, il ne faut pas que cela aboutisse à la division des peuples ». 

Retour à l’unité

Pour le président Patrice Talon, l’annonce faite par les autorités de ces trois pays de se retirer de la Communauté, sépare les peuples. Le chef de l’Etat a d’ailleurs confié aux médias, avoir échangé au téléphone avec l’un de ses homologues pour évoquer la gravité de la décision. « Je lui ai dit, c’est aller trop loin. Nous allons trop loin. Il faut qu’on se revoie. Qu’on dise, quel que soit ce qui s’est passé, balle à terre, on arrête tout et on préserve l’essentiel qui est la communauté des peuples. Tout ce qui se passe est mineur par rapport à l’intérêt des peuples. Ma position, c’est qu’il faut laisser tout tomber. Ok pour ce qu’ils veulent, pour que cette décision de séparer les peuples n’aille pas plus loin que l’intention ou la déclaration. C’est mon souhait », a fait savoir Patrice Talon. Le chef de l’Etat béninois explique que son souhait ne vient pas du fait que le Bénin se trouverait en difficulté vis-à-vis du Niger. « Nous sommes les premiers à vouloir que les sanctions s’arrêtent. Pas que cela pose des préjudices graves au Bénin, parce que ça cause plus de préjudices au Niger qu’au Bénin. Nos frères nigériens souffrent plus que nous, de ce qui se passe. Il est temps pour nous de lever ces mesures qui n’étaient pas destinées à durer», a-t-il conclu.