La Nation Bénin...
Le député Assan Séïbou,
auteur de la proposition de loi portant révision de la Constitution, ne veut
pas retirer ladite proposition de loi au Parlement. Il compte aller jusqu’au
bout de la procédure parlementaire en dépit des réserves du chef de l’Etat sur
le dossier.
La réaction du député
Assan Séïbou n’a pas tardé, après la conférence de presse du président de la
République, Patrice Talon, jeudi 8 février dernier, où le premier magistrat du
pays martèle ne pas être demandeur de la proposition de révision de la Constitution
enclenchée au Parlement. Pour l’élu du peuple, le chef de l’Etat lui a fait
part de cette réserve quand il est allé le voir pour partager avec lui son
initiative parlementaire. Assan Séïbou dit donc être satisfait de la sortie
médiatique du président de la République. « Le président de la République m’a
dit qu’il n’est pas demandeur de cette révision constitutionnelle. Je l’ai dit
partout », a martelé l’élu de la 14e circonscription électorale. Mais cette
réserve du chef de l’Etat n’émousse pas du tout sa détermination à faire
poursuivre la procédure au Parlement. Assan Séïbou n’entend pour rien au monde
retirer sa proposition de loi comme le pensent certaines personnes. L’élu du
peuple dit avoir entrepris seul son initiative et en son âme et conscience. Il
a fait sa proposition en son nom propre et non pour le compte du Groupe
parlementaire Bloc républicain (Br) qu’il dirige. L’initiative d’introduction
d’une proposition de loi est une prérogative constitutionnelle du député. « Un
seul député peut mettre cette nation en débat », a martelé Assan Séibou. Il
rassure que le processus va suivre son cours normal au Parlement. Il se réjouit
que le dossier soit déjà affecté à la commission en charge des Lois du
Parlement pour étude au fond et les quatre autres commissions permanentes pour
avis. Le rapport qui sanctionnera les travaux sera envoyé en plénière pour
examen. Le député rappelle qu’il compte poursuivre la négociation à l’interne
des groupes parlementaires en vue de l’adhésion de tous ses collègues ou tout
au moins de la majorité qualifiée des ¾ et des 4/5 des 109, nécessaire pour
l’aboutissement heureux des deux étapes du processus d’adoption du texte. Des
indiscrétions informent que la commission en charge des lois se penche sur le
dossier demain, mardi 13 février, au Parlement.
Cette proposition de
révision constitutionnelle, faut-il le rappeler, touche deux articles de la loi
n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin
telle que modifiée par la loi n°2019-40 du 7 novembre 2019. Il s’agit des articles 42 alinéa 2 et 153 de
la loi fondamentale en vigueur. Elle vise notamment à satisfaire aux principes
de l’égalité et de légitimité des députés et maires devant parrainer les
candidats à l’élection présidentielle au Bénin tels que ordonné par la Cour constitutionnelle
dans sa décision Dcc n°24-001 du 4 janvier 2024 ; à réorganiser l’ordre du
calendrier électoral de sorte à organiser l’élection présidentielle avant les
législatives et communales dès 2026 et à renforcer la limitation du nombre de
mandats présidentiels à deux.