Santé au Bénin: Cinq hôpitaux de 65 lits à construire

En Conseil des ministres, mercredi dernier, le gouvernement a autorisé la contractualisation pour la maîtrise d’œuvre complète dans le cadre d’un vaste projet de construction, d’équipement, de réhabilitation et de modernisation d’infrastructures sanitaires sur l’ensemble du territoire national. En ligne de mire: l’amélioration de l’offre de soins et le renforcement de l’accès à des services de santé de qualité pour les populations.

Parmi les décisions phares prises à cette occasion, figurent la construction et l’équipement de cinq nouveaux hôpitaux d’une capacité de 65 lits chacun, à Lokossa, Ouidah, Cotonou 2 et 3, Dassa-Zoumè et Savalou. Ces projets marquent une étape significative dans la transformation du paysage sanitaire béninois et traduisent la volonté du gouvernement de rapprocher les soins des citoyens, notamment dans les zones à forte densité démographique ou à accès sanitaire limité.

L’objectif de cette initiative est de renforcer l’offre de soins secondaires aux niveaux départemental et communal, afin de désengorger les centres hospitaliers universitaires et d'améliorer la prise en charge des patients dans les localités éloignées. En construisant des hôpitaux modernes, bien équipés et répartis de manière stratégique, le gouvernement entend garantir une couverture sanitaire équitable et améliorer la performance du système de santé.

Chacun de ces établissements sera doté des équipements nécessaires pour assurer des soins dans les principales spécialités médicales notamment la médecine générale, la chirurgie, la pédiatrie, la gynécologie-obstétrique, ainsi que des services d’urgence, d’imagerie médicale, de laboratoire et de pharmacie hospitalière.

Interventions ciblées

En dehors de ces cinq hôpitaux, la décision gouvernementale couvre également d’autres projets sanitaires structurants. Il s’agit notamment de la construction d’un hôpital de 120 lits à Kétou, pour répondre aux besoins croissants en soins hospitaliers dans cette zone frontalière stratégique, la construction d’un centre de santé à Pobè, commune à forte croissance démographique, la réhabilitation et l’équipement du centre de santé de Kétou, en complément du nouvel hôpital et la réhabilitation/reconstruction de certains ouvrages de l’hôpital de zone de Sakété, en vue d’améliorer sa fonctionnalité et sa capacité d’accueil.

En parallèle, le gouvernement a aussi intégré à ce vaste programme la réhabilitation du Centre hospitalier universitaire départemental (Chud) du Borgou et de l’Hôpital d’instruction des Armées de Parakou, deux pôles majeurs du dispositif sanitaire national. Ces travaux viseront à moderniser les plateaux techniques, renforcer les capacités de formation des professionnels de santé, et améliorer les conditions d’accueil et de soins des patients.

Pour garantir la réussite de ces projets, le Conseil des ministres a insisté sur la nécessité de réaliser, avec rigueur et professionnalisme, toutes les prestations techniques liées à la mise en œuvre des infrastructures. Il s’agit notamment des études de conception architecturale, des études techniques détaillées, des études d’impact environnemental et social, mais également de la surveillance et du contrôle de l’exécution des travaux.

En optant pour une approche intégrée de maîtrise d’œuvre complète, le gouvernement montre sa volonté de respecter les standards de qualité et de durabilité dans le secteur de la santé. Cette démarche vise aussi à éviter les erreurs de planification, les retards de chantier, ou les dysfonctionnements liés à une mauvaise coordination technique.

Réponse adaptée

Cette série d’investissements dans le secteur sanitaire est la réponse concrète à de nombreuses doléances formulées par les populations et les élus locaux. En effet, l’accès aux soins reste un défi majeur dans plusieurs communes du Bénin, où les infrastructures sanitaires sont souvent vieillissantes, sous-équipées ou éloignées des zones d’habitation.

Avec ces nouveaux établissements, le gouvernement entend corriger les inégalités territoriales en matière de santé, tout en augmentant la résilience du système face aux urgences sanitaires (épidémies, accidents de masse, etc.). Les zones ciblées ont été identifiées sur la base de critères épidémiologiques, démographiques, géographiques et sociaux, garantissant ainsi une répartition équitable des ressources sanitaires.

Ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de développement du secteur de la santé, telle que définie dans les Plans nationaux de développement sanitaire (Pnds) et réaffirmée dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag 2021–2026). Il traduit une vision à long terme qui consiste à bâtir un système de santé performant, inclusif et aligné sur les Objectifs de développement durable (Odd), notamment l’Odd 3 relatif à la bonne santé et au bien-être.

Dans cette perspective, le gouvernement multiplie les investissements dans les infrastructures sanitaires, mais aussi dans la formation du personnel médical, l’acquisition d’équipements modernes, la digitalisation du système de santé, et l’amélioration de la gouvernance hospitalière.

Avec ce programme de construction et de réhabilitation, le Bénin franchit un cap décisif dans sa marche vers la couverture sanitaire universelle. Il ne s’agit pas seulement de bâtir des murs, mais de créer des espaces de soins humains, fonctionnels, accessibles et efficaces. La volonté politique est claire : aucune région ne doit rester en marge du progrès sanitaire.

La concrétisation de ces projets dans les délais annoncés dépendra de la rigueur de leur exécution et du suivi permanent assuré par les autorités compétentes. Mais d’ores et déjà, ces annonces nourrissent l’espoir d’une meilleure qualité de soins pour des millions de Béninois, en milieu urbain comme en zone rurale.