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Séjour au Brésil: L’émouvante visite de Talon à Salvador de Bahia

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Le chef de l’Etat Patrice Talon a été très ému en visitant Salvador de Bahia au cours de son séjour au Brésil Le chef de l’Etat Patrice Talon a été très ému en visitant Salvador de Bahia au cours de son séjour au Brésil

Poursuivant son séjour en terre brésilienne, Patrice Talon, président de la République du Bénin, s’est rendu, vendredi 24 mai, à Salvador de Bahia. Une visite pleine d’émotions et d’engagement à restaurer les relations entre les deux peuples.

 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 27 mai 2024 à 01h17 Durée 3 min.
#Diplomatie #Visite de travail au Brésil

A l’accueil de Patrice Talon, président de la République du Bénin, à Salvador de Bahia, il n’y avait pas que des autorités politiques. Il y avait surtout un bon nombre de têtes couronnées et chefs de religions endogènes. Des religions qui ne sont rien d’autres que celles emportées par les aïeux du Bénin lors de la traite négrière. C’était donc le signe palpable que le Bénin et Bahia sont un même peuple puisque ayant la même histoire. Le chef de l’Etat était donc très enthousiaste en visitant cette cité au cours de son séjour au Brésil. “Je suis ému parce que ici à Salvador, je me sens comme chez moi. Nous avons un lien historique entre Bahia et le Bénin. Pour moi, Bahia, c’est un peu le Bénin”, a déclaré Patrice Talon devant un parterre d’autorités brésiliennes. Fort de cette conviction, il ne pouvait qu’être submergé d’émotions. Mais le président de la République a aussi exprimé une certaine frustration. “ Je suis ému mais aussi frustré parce que pour deux communautés, deux régions du monde, deux peuples qui sont si proches par l’histoire, c’est dommage qu’on ne se connaisse pas assez. C’est seulement à travers les écrits, les documents, l’histoire qu’on se connait. Mais les contacts humains n’existent presque pas. Bahia ne connait pas le Bénin. C’est dommage”, a indiqué le président Patrice Talon. Sauf que tout n’est pas encore perdu. Il y a encore une possibilité de restaurer les liens entre les deux peuples pour une meilleure connaissance mutuelle. “Il n’est jamais tard pour réparer et pour faire les bonnes choses. Ma visite ici à Bahia est destinée un peu à faire cette réparation”, confesse-t-il avant d’étaler les atouts économiques du Bénin et la prédisposition de son pays à oeuvrer pour des relations fortes entre les deux peuples. “On peut faire des affaires au Bénin. On peut faire des investissements au Bénin. On peut échanger avec le Bénin. Pour faciliter les choses et permettre que les Brésiliens découvrent le Bénin et que les Béninois découvrent le Brésil, et viennent sentir ici que cette terre est également la leur, nous allons travailler à mettre en place une liaison aérienne, voire une ligne directe entre Cotonou et Salvador”, a annoncé le président de la République sous les applaudissements de ses interlocuteurs.

Avant ce déplacement à Salvador de Bahia, le chef de l’Etat avait eu des échanges avec le président brésilien à Brasilia.

Le président Patrice Talon se rendra aussi à São Luis, ville dans laquelle a vécu la mère du roi Guézo. Sur cette terre, elle avait d’ailleurs créé un temple dénommé La Casa das Minas. En ce lieu, se déroulent encore jusqu’à ce jour des rites vodun. Une preuve de la profondeur des liens séculaires et historiques entre les deux pays.

Dans l’agenda du chef de l'Etat, il est aussi prévu qu’il ait des séances de travail avec les autorités politico-administratives des villes ou Etats qu'il visitera. Des signatures d'accords sont aussi au menu de ce déplacement.

 Un tête-à-tête, une annonce forte

 Les Brésiliens et tous les Afro-descendants sont désormais officiellement informés de la bonne nouvelle qui leur venait du Bénin, la terre de leurs aieux. Et c’est Patrice Talon, président de la République en personne qui s’en est chargé, lors de son audience avec Luiz Inacio Lula da Silva, président de la République fédérative du Brésil, ce jeudi 23 mai au Planalto, le palais présidentiel du Brésil à Brasilia. « Désormais, monsieur le président vous serez Béninois ! », a lancé le chef d’Etat béninois à son homologue. Il venait à peine d’annoncer au grand public la décision de son pays d’offrir la nationalité béninoise aux Afro-descendants. « Le Bénin est un peu le Brésil, le Brésil est un peu le Bénin », a-t-il insisté tout en rappelant que les Brésiliens ont des origines dahoméennes puisque les ancêtres y ont été déportés à la faveur de la traite négrière.

Bien évidemment, cette information a été favorablement accueillie par les potentiels bénéficiaires qui n’ont pas manqué d’ovationner le porteur de la bonne nouvelle. Désormais, estiment-ils, ils ne seront plus étrangers au Bénin, leur pays d’origine.

Selon le projet de loi introduit par le gouvernement à l’assemblée nationale pour l’octroi de nationalité aux Afro-descendants, est Afro-descendant « toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain subsaharien déporté hors du continent africain dans le cadre de la traite des Noirs». Mais la nationalité ne sera pas distribuée à tout vent. A en croire le projet de loi, « la preuve de l’Afro-descendance est fournie par le demandeur au moyen de toute documentation d’état civil ou officielle, de tous témoignages constatés par acte authentique, d’un test Adn réalisé par une structure agréée au Bénin ou par tout autre moyen technique ou scientifique ».

La nationalité acquise confère à son détenteur tous les droits et obligations attachés à la nationalité béninoise, mais elle l’excepte cependant des droits politiques et de l’accès à la fonction publique béninoise.