La Nation Bénin...
Le
secteur bancaire au Bénin affiche une embellie qui n’est pas sans impact sur la
situation économique du pays. C’est ce qu’il convient de retenir entre autres
de la troisième réunion trimestrielle de concertation entre le directeur
national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et les
directeurs généraux d'établissements de crédit, au titre de l'année 2024,
tenue, mardi 24 septembre dernier dans les locaux de l'agence principale de
l’institution financière à Cotonou.
Un
apport d’environ 3000 milliards de francs Cfa des banques de la place au
financement de l’économie nationale, soit à peu près 20 %. Et leur contribution
à la réalisation du projet de développement de la Zone industrielle de
Glo-Djigbé et autres est assez remarquable.
C’est
ce qu’il convient de retenir de la situation des banques au 30 juin 2024. Sans
ambages, Emmanuel Assilamehoo a présenté l’état du secteur bancaire national
suite à la tenue à Dakar du Comité de Politique monétaire de la Bceao. Du point
fait de ces assises à la troisième réunion trimestrielle de concertation entre
le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(Bceao) et les directeurs généraux d'établissements de crédit, au titre de
l'année 2024, il est souligné, selon le rapport de l'Autorité de supervision en
2023, que l'activité bancaire dans l'Union monétaire ouest africaine (Umoa) est
restée soutenue dans son ensemble, en dépit des contraintes liées aux tensions
inflationnistes.
En effet, les principaux indicateurs du secteur, à en croire le directeur national de la Bceao, se sont inscrits dans une dynamique haussière. Le total bilan s'est consolidé, de même que les ressources mobilisées et les emplois. Les résultats nets de l'exercice 2023 sont en progression au niveau de tous les Etats de l'Union et la plupart des établissements de crédit sont en règle vis-à-vis des normes prudentielles en vigueur. Toutefois, le déficit de trésorerie propre du système bancaire régional s'est sensiblement creusé, passant de -4.938,9 mds en 2022 à -5.957,1 mds en 2023, dû à un net déséquilibre entre les ressources et les emplois des banques. S’il relève que la situation du secteur bancaire au Bénin s’inscrit dans la même tendance que celle de l’Union, Emmanuel Assilamehoo note toutefois que les fonds propres des banques se sont consolidés, contribuant à l'amélioration de la solvabilité de la place dont le ratio est ressorti à 16,4 % à fin décembre 2023 pour une norme de 11,50% requise. Une nette amélioration de la qualité du portefeuille des banques béninoises a été observée en 2023, avec un taux brut de dégradation du portefeuille en baisse et ressorti en moyenne, à 4,8 % contre 7,1 % un an plus tôt, faisant du Bénin la meilleure place en matière de qualité de portefeuille dans l'Union, indique-t-il, soutenu par la même occasion par Jean Jacques Golou, vice-président de l’Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Bénin (Apbef-Bénin).
Ce
taux est ressorti pour la deuxième année consécutive en dessous de la moyenne
régionale de 8,5 %. De même, le rendement des fonds propres a connu un bond
qualitatif en ressortant à 17,9 % en 2023, plaçant le Bénin en deuxième
meilleure place de l'Union derrière la Côte d'Ivoire. En revanche, les banques
béninoises affichent un déficit de trésorerie propre s'élevant à 1.127,6 mds,
le deuxième niveau le plus élevé de l'Union. Ce besoin de trésorerie a été entièrement
couvert par la Bceao dont l'encours de refinancement en leur faveur s'est
établi à 1.257,5 mds de francs Cfa à fin décembre 2023.
Toutes
choses qui appellent à un certain nombre de défis à relever par le système
bancaire au nombre desquels le renforcement des ressources propres pour un
meilleur équilibre ressources-emplois des banques et mieux faire face aux
importants besoins de financement des économies de l'Union et du Bénin en
particulier; la consolidation de la rentabilité de la place, au regard du
niveau relativement faible du rendement des actifs ; la poursuite du
renforcement des capacités des agents techniques des établissements de crédit
de la place en vue d'une meilleure conformité aux exigences réglementaires en
vigueur■