La Nation Bénin...

Dans le cadre de son programme pour le dialogue politique en Afrique de l’Ouest, la Fondation Konrad Adenauer a organisé, vendredi 26 janvier dernier, un dîner-débat sur le thème «La confiance des citoyens en l’action des pouvoirs publics». Parmi les invités, on note la présence de Joseph Gnonlonfoun, médiateur de la République, dont l’institution en sait beaucoup sur les plaintes des citoyens contre l’administration publique.
Le dialogue et la confiance sont des éléments inséparables, souligne Elke Erlecke, la représentante résidente de la Fondation Konrad Adenauer. Evoquant la situation socio-politique de certains pays de la sous-région marquée par des révoltes, des crises politiques, elle souligne qu’elle rend nécessaire le dialogue entre les acteurs. Quant à la confiance, elle ne se décrète pas mais se construit entre les acteurs.
Pour Joseph Gnonlonfoun, médiateur de la République, les pouvoirs publics ont pour mission d’être au service des citoyens. Mettant en évidence la problématique du thème à débattre, il s’est demandé si toutes les entités des pouvoirs publics concourent vraiment au service de la communauté nationale. «Pourquoi l’administration fait-elle souffrir les retraités ? », s’est-il interrogé en évoquant quelques-unes des plaintes des citoyens enregistrées à son cabinet.
A travers sa communication sur le thème de la soirée, le professeur Joël Aïvo, doyen de la Faculté de droit de l’Université d’Abomey-Calavi, a noté que la confiance est une denrée immatérielle rare. Si elle ne se décrète pas, elle se construit. Elle peut accompagner un homme, les institutions. Selon lui, elle peut s’effondrer par la pratique. Ainsi, il est possible de se poser la question de la confiance sur plusieurs acteurs dont le Gouvernement, les citoyens, la classe politique, les institutions. S’agissant des institutions, il fait observer qu’on peut distinguer deux niveaux : la confiance en l’action des institutions elles-mêmes et la confiance en ceux qui les animent. Dès lors, la perte de confiance peut être due soit aux comportements des représentants des institutions publiques, soit à l’action même de ces institutions. « Une institution peut être efficace et parfaitement compétente, mais peut aussi contribuer, par la pratique de ceux qui l’animent, à détruire la confiance que les citoyens ont en elle», a insisté le communicateur. On se rend donc compte que le moteur de la confiance des citoyens en l’action des institutions est l’exemplarité.
Aussi, le professeur Joël Aïvo a-t-il indiqué qu’en tant que niveau d’acceptation des pouvoirs publics, la confiance en l’action des institutions fonde la légitimité. « Sans la confiance des citoyens, aucun pouvoir n’est légitime », a-t-il souligné en ajoutant que l’on a besoin de la confiance des citoyens pour installer un pouvoir, pour le gérer et pour le conserver. Selon lui, la cause de la crise de confiance des citoyens est liée à l’incapacité du pays à éradiquer la corruption. La conséquence pourrait, entre autres, être la désobéissance civile, la démission du Gouvernement.
Après cette présentation, des députés, des représentants de la société civile sont intervenus pour apporter leur contribution à la réflexion sur la question de la confiance des citoyens en l’action des institutions.