La Nation Bénin...
Le président de la République, Boni Yayi prend part depuis vendredi 25 septembre dernier à New York, au sommet mondial sur le développement post-2015. Un nouveau cycle de développement est ainsi adopté pour l’échéance 2030.
Une nouvelle page s’ouvre dans le concert des Nations, celle qui consacre la volonté des Etats membres de l’ONU de transformer le monde pour les peuples et la planète. Le sommet mondial sur le développement durable a tenu toutes ses promesses, avec en prime l’adoption des Objectifs de développement durable, parachevant plusieurs mois d’intenses négociations. Le Premier ministre du Danemark, Lars Løkke Rasmussen, co-président de la Réunion plénière de haut niveau qualifie l’acte d’historique. «Nous nous engageons dans un nouveau voyage qui va plus loin. Aujourd’hui chacun engage son pays à une nouvelle vision et à de nouveaux objectifs concrets. Nous devons être à la hauteur de l’engagement pris», soutient-il. L’intérêt de conclure un nouvel agenda de développement, poursuit le Premier ministre danois, découle des succès obtenus dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les chiffres qu’il avance sont assez révélateurs. En 15 ans, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté. Plus de 90% de nos populations ont désormais accès à une source d’eau potable, et d’importants progrès ont été obtenus en matière d’accès à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’à l’énergie électrique. «Derrière chacun de ces chiffres, des vies des millions de femmes et d’enfants se sont améliorées. Les OMD ont montré l’intérêt d’établir des objectifs. Mais le travail n’est pas achevé. Nous devons poursuivre nos efforts dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie et des droits des populations les plus vulnérables », insiste-t-il. Le Danemark entend poursuivre sa précieuse contribution, en travaillant à l’autonomisation de femmes et au renforcement aux droits humains et de tous les travailleurs. «Nous encourageons tout le monde à faire en sorte que dans 15 ans, nous ayons atteint nos objectifs», exhorte le Premier ministre danois.
Ne laisser personne en rade
Yoweri Museveni, président de l’Ouganda et co-président de la plénière renchérit : «Aujourd’hui pointe une nouvelle aube dans nos efforts d’élimination de la pauvreté, d’amélioration de la vie de nos concitoyens, de recherche de renforcement économique et de protection de la planète», appuie-t-il. Pour lui, le nouveau programme de développement durable est d’une portée ambitieuse d’autant que ses objectifs couvrent tous les aspects du développement intégré. «Le programme reprend tout le travail non terminé des OMD. Et de notre expérience, il ressort que pour atteindre les ODD, il faut une transformation sociale et économique», opine-t-il. Museveni souligne qu’il est intéressant de savoir que des indicateurs de croissance économique ont été retenus concernant les infrastructures, l’industrialisation, la création de la valeur ajoutée, le développement des ressources humaines, l’accès aux marchés et la participation du secteur privé. Il relève aussi qu’une action urgente de lutte contre le changement climatique a reçu la priorité dans le programme.
Le secrétaire général des Nations Unies déclare que le nouveau programme est une promesse faite par les dirigeants à tous les habitants de la planète. Ce programme qui garantit que personne ne sera laissé pour compte, conduira, espère Ban Ki-Moon, à un monde meilleur, un monde de prospérité partagée, de paix et de partenariat. S’il salue les efforts consentis dans sa conception et le génie déployé pour le rendre plus ambitieux, il reconnait que c’est au stade de la mise en œuvre qu’on saura mesurer la pleine adhésion des Etats. «Les 17 objectifs résument ce que nous devons faire pour la planète et constituent la recette du progrès. Pour y arriver, il faut un partenariat mondial renouvelé. Le programme 2030 nous oblige à voir plus loin que les frontières nationales», martèle Ban Ki-Moon qui indique l’engagement des Nations Unies à appuyer les Etats membres. «L’ONU est née sur les ruines laissées par la guerre. Le programme d’aujourd’hui incarne les aspirations des hommes et femmes du monde entier qui veulent vivre dans un monde de paix et de progrès. Engageons-nous à éclairer les voies des transformations futures», conclut-il.
Transformer le monde
Le nouveau programme de développement durable vise à promouvoir une prospérité et un bien-être partagés par tous au cours des 15 prochaines années. Approuvé par les 193 États membres de l’ONU, le programme, qui a pour titre “Transformer notre monde: Le programme de développement durable à l’horizon 2030”, se compose d’une Déclaration, de 17 Objectifs de développement durable et de 169 cibles, d’une section sur les moyens d’application et le renouvellement du partenariat mondial, et d’un cadre d’examen et de suivi.
Selon ses concepteurs, son originalité réside dans le fait qu’il appelle à l’action tous les pays, pauvres, riches et de revenu intermédiaire. Le programme reconnaît surtout que mettre fin à la pauvreté doit aller de pair avec un plan assurant la croissance économique et portant sur un éventail de besoins sociaux, notamment l’éducation, la santé, la protection sociale et les possibilités d’emploi, tout en se préoccupant des changements climatiques et de la protection de l’environnement. Il couvre aussi des questions comme l’inégalité, l’infrastructure, l’énergie, la consommation, la biodiversité, les océans et l’industrialisation.
Les 17 Objectifs du développement durable
Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.
Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.
Objectif 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
Objectif 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Objectif 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.
Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
Objectif 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.
Objectif 8 : Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.
Objectif 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation
Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.
Objectif 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.
Objectif 12 : Établir des modes de consommation et de production durables.
Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions*.
Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.
Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes.
Objectif 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser.
Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à New York