La Nation Bénin...

Tensions entre étudiants et autorités rectorales de l’UAC: Le médiateur de la République appelle au calme

Actualités
Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 10 juin 2015 à 05h18

Le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun a échangé, hier mardi 9 juin, avec une délégation d’étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). La grève déclenchée par ces derniers contre les autorités rectorales de cette université était au cœur des discussions qui se sont déroulées au siège de l’institution à Porto-Novo.

Quels sont les motifs de la grève dénommée «Campus mort» déclenchée depuis lundi 8 juin dernier par l’ensemble des trois syndicats d’étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi? C’est pour avoir une réponse à cette interrogation et tenter d’offrir ses bons offices que le médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun a jugé utile de rencontrer les responsables des syndicats d’étudiants signataires de la motion de grève de 72heures. Une motion de grève pour laquelle son institution a été ampliataire. Face à lui hier à son siège à Porto-Novo, il y avait trois représentants des syndicats estudiantins. Il y avait Fidèle Bokossa, président de l’Union nationale des étudiants du Bénin (UNEB), accompagné de son vice-président, Raymond Zonmagbo. Le troisième membre de la délégation était le président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (FNEB), Bill Soulémane Kingninouho.

Les trois responsables estudiantins ont expliqué de long en large la situation qui les oppose aux autorités en charge de l’Université d’Abomey-Calavi. Selon leurs explications, il ressort que leur grève dénommée «Campus mort » est partie de la décision du comité de direction (CoDir) de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines (FLASH) d’imposer désormais une session unique aux étudiants de cette entité. Cette décision date du 23 mars dernier mais n’a jamais reçu l’approbation des responsables d’étudiants du Bureau d’union d’entité (BUE) de la FLASH. Dès lors, si cette décision arrivait à entrer en application, la session de rattrapage communément appelée «deuxième session» n’existerait plus au niveau de cette faculté.

Menace

A en croire les hôtes du médiateur de la République, les autorités de la FLASH justifient cette décision par le temps relativement long que durent les examens au niveau de cette faculté. Et ensuite le coût trop onéreux des examens au niveau de cette faculté qu'à elle seule compte 39 000 étudiants sur un effectif de 79 000 étudiants régulièrement inscrits pour toute l’UAC. Cette mesure de suppression de la session de rattrapage au niveau de la FLASH sera ensuite soutenue par les autorités rectorales. Celles-ci menacent d’aller de main forte pour la faire appliquer à partir de cette année 2015. Ce qu’elles ont commencé par faire en déployant une horde de policiers sur le campus depuis samedi dernier. Tout ceci n’a pas été du goût des trois mouvements syndicaux de l’UAC qui ont décidé d’aller en Assemblée générale pour apprécier la situation. C’est ainsi que l’Assemblée générale de l’Intersyndicale estudiantine a décidé de déclencher ce mouvement dénommé «Campus mort», a expliqué Fidèle Bokossa de l’UNEB. Il martèle que tant que les autorités ne reviendront pas sur leur décision les étudiants aussi ne démordront pas. «La deuxième session doit exister à la FLASH», insiste-t-il avant de dire que cette revendication est non négociable tout comme celle contre la mobilisation des forces de l’ordre sur l’UAC.
Après avoir écouté attentivement les explications de ses hôtes, le médiateur de la République leur a reprécisé que son institution n’a pas de jugement de valeur à faire sur la situation. Elle est à l’étape des investigations pour comprendre les motivations de la grève. Tout comme il a écouté les responsables d’étudiants.
Joseph Gnonlonfoun échangera aussi sous peu avec les autorités rectorales de l’UAC pour entendre leur son de cloche. Ce n’est qu’après tout cela que l’institution tentera une médiation entre les deux parties. Pour l’instant, Joseph Gnonlonfoun a invité les étudiants au calme et à la paix.