La Nation Bénin...
La
participation des députés à la tournée gouvernementale de reddition de comptes
des huit ans de gestion du président Patrice Talon pourrait paraître, a priori,
étonnante surtout dans un régime de séparation des pouvoirs comme le nôtre au
Bénin. Sur la question, les parlementaires se défendent.
La
présence des députés dont le président de l’Assemblée nationale, Louis
Vlavonou, aux côtés des ministres en tournée gouvernementale de reddition de
comptes, semble intriguer l’opinion depuis le début de cette initiative.
Nombreuses sont les personnes qui ne comprennent pas que dans un régime de
séparation des pouvoirs, comme le nôtre au Bénin, et qui proclame que chaque
institution opère dans son couloir constitutionnel, des parlementaires,
contrôleurs de l’action gouvernementale, s’impliquent dans un périple
gouvernemental pour rendre compte des huit ans de gestion de l’Exécutif. Et
pourtant, cette présence n’est ni incestueuse, ni un mélange de genres,
explique avec force détails le président de l’Assemblée nationale. Louis
Vlavonou pense plutôt que la présence des députés sur le terrain offre des avantages
certains pour un meilleur contrôle de l'action gouvernementale. Selon lui, il
n’y a rien d’anormal si un député participe à une tournée gouvernementale de
reddition de comptes.
Bien
plus, ce périple est une rare occasion pour le député, l’élu du peuple,
d'écouter à la fois le peuple pour qui l'on gouverne et l'Exécutif. Ce qui
faciliterait un contrôle efficace de l'action gouvernementale. Ainsi, le
président de l’Assemblée nationale trouve que cette tournée gouvernementale en
cours actuellement dans les 77 communes du Bénin pour faire le point des
réalisations et de ce qui reste à faire vient à point nommé. Puisqu’elle
intervient à la veille des débats d'orientation budgétaire sur le projet de loi
de finances gestion 2025 en cours d’élaboration par le gouvernement. Lesquels
débats s'ouvrent au Parlement au plus tard le 30 juin prochain, soit dans trois
semaines. La présence des députés à la tournée gouvernementale permet ainsi à
ces derniers de prendre directement note des appréciations et surtout des besoins
non satisfaits évoqués par les populations au cours de ces séances de reddition
de comptes. Pour contrôler l'action gouvernementale, le Parlement s'assure de
l'exécution des projets pour lesquels le budget de l'État a été voté.
Une niche d’informations
« C'est le cas aujourd'hui où le gouvernement rend compte de ce qu'il a fait en huit ans. Et à l'occasion, les populations soumettent d'autres besoins. Ce sont ces préoccupations que nous retenons », a indiqué Louis Vlavonou. A l'heure des débats d’orientation budgétaire et surtout du vote du projet de loi de finances gestion 2025, l’Assemblée nationale pourrait demander des comptes au gouvernement afin de s’assurer que les besoins exprimés par les populations lors de la tournée de reddition de comptes sont effectivement pris en compte. Ce rôle ne peut être efficacement joué si les députés restent dans les quatre murs de leurs bureaux et n'écoutent pas les doléances et préoccupations soulevées, a fait savoir l’autorité parlementaire promettant que lui et ses pairs resteront vigilants quant à la prise en compte effective des besoins recueillis sur le terrain. « Alors, si nous n'avons pas pris note, comment saurions-nous que le gouvernement dit vrai ou faux ? C'est très bon que des députés soient là et vous écoutent. Ainsi ils pourront attirer, le moment venu, l'attention du gouvernement sur telle ou telle doléance qui lui aurait échappé. Donc nous ne sommes pas en promenade. Dans trois semaines, nous allons demander au gouvernement s'il a vraiment tout pris en compte », a conclu le président de l’Assemblée nationale■