La Nation Bénin...
Le
gouvernement s’emploie à faciliter l’accès des citoyens à la justice à travers
l’instauration de l’aide juridique. Il en est de même en ce qui concerne la
mise en œuvre des peines alternatives qui permettent aux citoyens en conflit
avec la loi de mettre leurs connaissances au service du développement.
C’est
connu que l'ennui en prison peut avoir des effets négatifs sur la santé mentale
et physique des détenus, notamment l'anxiété, la dépression et l'agressivité.
Il favorise l'isolement social, la perte de capacités cognitives et la
dégradation physique, tout en compliquant la réinsertion sociale. En cela, les
peines alternatives qui sont désormais de mise dans la législation béninoise,
humanisent davantage le verdict dans les cours et tribunaux.
La
prise du décret organisant le travail pénitentiaire ouvre ainsi la voie à la
possibilité de mettre les détenus au travail. Ce qui n’est pas sans avantages
pour les personnes incarcérées. En fait, ledit décret vise à traduire dans la
réalité, la vocation corrective de l’emprisonnement en ce qu’il permet de
créer, dans l’univers carcéral, une possibilité d’exercer des activités de
production de biens et de services sans occulter le volet formation et ce, en
adéquation avec les normes internationales établies en la matière.
En
fait, le travail pénitentiaire est un outil qui joue un rôle clé dans la
réhabilitation des détenus, la réduction de la récidive et l’amélioration des
conditions de vie en prison. Lorsqu'il est bien encadré, il permet aux
personnes incarcérées d’acquérir des compétences utiles à leur réinsertion,
tout en répondant à des enjeux économiques et sociaux pour la société dans son
ensemble. Si le travail pénitentiaire doit encore faire l'objet de réformes
pour garantir son efficacité et sa dignité, il reste un pilier fondamental de
toute politique carcérale orientée vers la réinsertion et la réduction de la
récidive.
Dans
les détails, le travail pénitentiaire, souvent perçu comme une simple mesure
disciplinaire ou une forme de punition, a en réalité des objectifs multiples
qui vont bien au-delà de la simple rétribution ou de l'occupation forcée des
détenus. Il s'inscrit dans une logique de réinsertion sociale, d'amélioration
des conditions de détention et de responsabilisation des personnes incarcérées.
Ainsi,
ce type de travail favorise la réinsertion sociale des détenus à travers
l'acquisition de compétences professionnelles, car la majorité des personnes
incarcérées ont souvent été éloignées du marché du travail, et le travail en
prison peut leur offrir une nouvelle chance. Les formations professionnelles,
les apprentissages de métiers spécifiques, ou encore les tâches administratives
réalisées en milieu carcéral permettent aux détenus de retrouver une forme
d'autonomie tout en les préparant à leur réintégration une fois leur peine
purgée.
De
plus, cette expérience professionnelle, bien encadrée, peut renforcer la
confiance en soi et aider à lutter contre la stigmatisation à laquelle sont
confrontées les personnes ex-détenues sur le marché du travail, à leur sortie
de prison.
Aussi,
le travail pénitentiaire permet-il de responsabiliser les détenus en leur
inculquant des valeurs telles que la ponctualité, le respect des horaires, la
hiérarchie et la gestion de l’effort. Il s'agit là d'une étape importante dans
le processus de réadaptation des individus, souvent marqué par des
comportements de non-respect des normes sociales.
Dans un contexte général où le surpeuplement carcéral est une réalité, le travail pénitentiaire peut également jouer un rôle important dans la gestion des tensions en prison. Les prisons, souvent surpeuplées et confrontées à des problématiques de violence, bénéficient du travail comme d'un moyen d’occuper les détenus et de canaliser leur énergie de manière positive. Selon les spécialistes, en offrant une structure d’activité régulière, le travail réduit les risques d’ennui, de frustration et de comportements déviants, contribuant ainsi à maintenir l’ordre et la sécurité à l'intérieur des établissements pénitentiaires.
Justice pour tous
Au
Bénin, l’aide juridique est devenue réalité à travers le décret n°2024-1275 du
23 octobre 2024 portant règlementation de l’aide juridique en République du
Bénin. L’Etat met ainsi à disposition des spécialistes pour l’effectivité de
l’accès de tous les citoyens à la justice. En effet, ils sont nombreux les
citoyens qui n’ont aucune notion des procédures de saisine de la justice. Ils
sont également nombreux ceux-là qui, pour diverses raisons, ne comprennent ni
le fonctionnement de la justice, ni même leurs droits voire leurs devoirs. En
cela, l’accès à la justice n’était réellement possible que pour ceux qui s’y
connaissent ou ceux qui, de fait, sont contraints d’avoir recours aux instances
judiciaires.
Mais
ce constat peu reluisant sera dans les prochains jours, conjugué au passé.
En
fait, le dispositif d’aide juridique vise à offrir un soutien et des conseils
juridiques aux personnes qui, en raison de leurs moyens financiers ou d’autres
situations, ne peuvent pas se permettre de rémunérer un avocat. Cette aide
permet de garantir une égalité devant la loi et un accès équitable à la justice
pour tous, indépendamment de leur situation économique.
De
manière plus globale, l'aide juridique désigne un ensemble de services offerts
aux personnes qui ont besoin d’assistance dans leurs démarches judiciaires. Ces
services comprennent des conseils juridiques, la rédaction de documents, et la
représentation en justice. L'aide juridique peut être fournie gratuitement ou à
tarif réduit, en fonction des ressources du demandeur.
En
général, l’aide juridique est accessible à des citoyens dont les revenus sont
en dessous d'un certain seuil, qu’il s’agisse de familles en difficulté, de
personnes au chômage, ou encore de victimes de violences ou de discrimination.
Cette aide couvre une variété de domaines tels que le droit de la famille, le
droit pénal, le droit du travail, ou encore le droit des étrangers.
Selon
le Conseil des ministres, l'un des principaux objectifs de l'aide juridique est
de permettre à chaque individu de faire valoir ses droits, peu importe sa
situation économique. Car en l'absence de cette assistance, de nombreuses personnes
risqueraient de renoncer à défendre leurs droits, faute de moyens pour couvrir
les frais d’un avocat ou les coûts d’une procédure judiciaire.
Aussi,
les personnes en situation de précarité, les femmes victimes de violences, les
mineurs, les demandeurs d’asile, et bien d'autres groupes vulnérables, ont
souvent besoin d'aide juridique pour se défendre. C’est souvent le cas par
exemple dans des affaires de garde d'enfants, de harcèlement au travail, ou de
demande de statut de réfugié, où les concernés ont besoin d'un accompagnement
spécifique pour comprendre les procédures légales et faire valoir leurs droits.
Un autre aspect de l'aide juridique, selon les spécialistes, c’est la prévention des conflits. En offrant des conseils juridiques dès les premières étapes d’un litige, les avocats et conseillers peuvent orienter les parties vers des solutions amiables, évitant ainsi de longs et coûteux procès. Par exemple, dans les litiges liés au droit du travail ou aux problèmes de voisinage, un conseil juridique précoce peut permettre de trouver un compromis satisfaisant pour toutes les parties, sans passer par le tribunal.