La Nation Bénin...
Introduction
Le 13 mars 2013, le cardinal Jorge Mario Bergoglio devenait le 266ᵉ pape de l’Église catholique sous le nom de François. Premier souverain pontife issu d’Amérique latine et premier jésuite à occuper cette fonction, son élection a marqué le début d’un pontificat placé sous le signe de la simplicité, de la proximité avec les plus vulnérables et d’une réforme en profondeur de l’Église.
1/
Profil spirituel
Depuis
son élection en mars 2013, le Pape François s’est imposé comme un guide
spirituel profondément enraciné dans l’Évangile et inspiré par la miséricorde
divine. Son pontificat a été marqué par un appel constant à l’amour, à
l’humilité et au service des plus vulnérables. À travers des encycliques
majeures telles que Evangelii Gaudium (2013), Laudato Si’(2015) et Fratelli
Tutti (2020), il a rappelé l’importance de la mission évangélique, de
l’écologie intégrale et de la fraternité universelle.
François
a également accordé une place centrale à la réforme spirituelle de l’Église,
insistant sur une foi vécue dans la simplicité et l’authenticité. Son jubilé de
la Miséricorde (2015-2016) a symbolisé cet engagement en mettant l’accent sur
le pardon, l’accueil et la proximité avec ceux qui souffrent.
Le Jubilé de la Miséricorde a été une Année Sainte extraordinaire proclamée par le Pape François. Il s’est déroulé du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016 et avait pour thème central la miséricorde de Dieu.
Origine
et objectifs
Le Pape François a annoncé ce jubilé le 13 mars 2015, dans la bulle Misericordiae Vultus (Le Visage de la Miséricorde). Il souhaitait mettre l’accent sur l’amour et la miséricorde divine, encourageant les croyants à pardonner et à être compatissants.
Éléments
clés du Jubilé
1.
L’ouverture de la Porte Sainte:
Traditionnellement, à chaque jubilé, la Porte Sainte de la basilique
Saint-Pierre à Rome est ouverte.
Pour la première fois, des «Portes de la Miséricorde» ont également été ouvertes dans les cathédrales et sanctuaires du monde entier.
2.
Les indulgences :
o Les fidèles pouvaient obtenir une indulgence plénière en franchissant une Porte Sainte, en se confessant, en recevant l’Eucharistie et en priant aux intentions du Pape.
3.
Les Missionnaires de la Miséricorde :
o Des prêtres spécialement envoyés à travers le monde pour prêcher et confesser, avec la faculté d’absoudre certains péchés normalement réservés au Siège apostolique.
4.
Les œuvres de miséricorde :
Un appel à pratiquer les œuvres de miséricorde corporelles (nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus…) et spirituelles (pardonner, consoler, enseigner…).
5.
Des événements spécifiques :
Rencontres avec les pauvres et les prisonniers.
Un jubilé des jeunes, des malades, des catéchistes, des volontaires…
La canonisation de Mère Teresa le 4 septembre 2016.
Clôture
du Jubilé
Le
20 novembre 2016, en la fête du Christ-Roi, le Pape François a refermé la Porte
Sainte de la basilique Saint-Pierre et a publié la lettre Misericordia et
Misera, encourageant l’Église à continuer de vivre la miséricorde au quotidien.
Le Jubilé de la Miséricorde a marqué un moment fort dans l’Église catholique, mettant en avant un message central du pontificat du Pape François : «Dieu ne se lasse jamais de pardonner.»
2/
Profil humain
Le
Pape François est reconnu pour sa proximité avec le peuple, son humilité et son
refus des privilèges liés à sa fonction. Dès le début de son pontificat, il a
choisi de vivre à la Maison Sainte-Marthe plutôt que dans les appartements
pontificaux, incarnant ainsi un style de vie sobre et accessible. Il a montré
un amour particulier pour les pauvres, les migrants et les exclus, visitant les
prisons, lavant les pieds de détenus et plaidant pour une Église «en sortie»,
proche des périphéries humaines et sociales.
Sa
bienveillance et sa compassion se manifestent également dans sa capacité
d’écoute et de dialogue. Il a multiplié les rencontres interreligieuses et
œcuméniques, s’efforçant de bâtir des ponts entre les différentes confessions
et cultures, notamment à travers son Document sur la Fraternité humaine signé à
Abu Dhabi en 2019.
En
effet, le pape François s’est distingué par son engagement en faveur du
dialogue interreligieux et œcuménique, faisant de la fraternité humaine un axe
central de son pontificat. Son approche repose sur la conviction que la paix et
la compréhension mutuelle entre les peuples passent par la rencontre, l’écoute
et la coopération entre les différentes traditions religieuses.
L’un
des moments clés de cette démarche a été la signature du Document sur la
Fraternité humaine à Abu Dhabi, en février 2019, aux côtés du Grand Imam
d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb. Ce texte historique appelle à la promotion d’une
culture du respect mutuel et de la coexistence pacifique, en dénonçant les
violences commises au nom de la religion. Il insiste également sur la nécessité
d’une collaboration accrue entre les fidèles des différentes confessions pour
répondre aux défis contemporains, comme la pauvreté, les inégalités et les
conflits.
Au-delà
de cet événement marquant, le pape François a multiplié les gestes concrets en
faveur du rapprochement interreligieux. Il a rencontré de nombreuses
personnalités de diverses traditions, y compris des chefs spirituels musulmans,
juifs, bouddhistes et hindous. Il a également renforcé les liens avec les
autres Églises chrétiennes, notamment à travers ses rencontres avec le Patriarche
œcuménique Bartholomée 1er et d’autres dirigeants orthodoxes et protestants.
Son
voyage en Irak en 2021 a aussi été un symbole fort de ce dialogue. Lors de sa
visite à Ur, ville natale supposée d’Abraham, figure centrale des traditions
monothéistes, il a plaidé pour une fraternité entre chrétiens, musulmans et
autres communautés religieuses du pays, marquées par des décennies de tensions.
Par ces actions, le pape François s’efforce de bâtir des ponts là où des divisions subsistent, cherchant à faire de la religion un facteur d’unité et de paix plutôt que de conflit. Son engagement interreligieux illustre ainsi une volonté de dépasser les différences doctrinales pour œuvrer ensemble au service de l’humanité.
3/
Profil intellectuel
Doté
d’une grande intelligence et d’une pensée innovante, le Pape François a su
allier tradition et modernité pour répondre aux défis contemporains. Son
approche théologique s’inspire de la doctrine sociale de l’Église, intégrant
les questions de justice sociale, de sauvegarde de la Création et d’économie
solidaire. Son encyclique Laudato Si’, qui aborde la crise écologique sous un
angle spirituel et social, est devenue une référence mondiale.
Son
leadership intellectuel se manifeste également par sa capacité à stimuler le débat
au sein de l’Église, notamment à travers le Synode sur la synodalité, qui
invite à une gouvernance plus participative et inclusive. Il a encouragé une
réflexion renouvelée sur des sujets sensibles comme la place des femmes, le
rôle des laïcs et l’accueil des personnes en situation de fragilité dans
l’Église.
Le Synode sur la synodalité lancé par le Pape François est un processus majeur dans l’Église catholique visant à renforcer la participation, la communion et la mission de tous les fidèles. Il s’agit d’un synode inédit, car il ne se limite pas à une réunion d’évêques, mais implique une large consultation du peuple de Dieu à travers le monde.
Les
gandes étapes du Synode :
1.
Phase diocésaine (octobre 2021 - avril 2022) : consultation des fidèles au
niveau local.
2.
Phase continentale (2023) : synthèse des réflexions locales et discussions
régionales.
3.
Phase universelle (octobre 2023 et octobre 2024) : Assemblées à Rome avec les
évêques, religieux et laïcs.
4.Objectif principal : une Église plus synodale.
Le
Pape François veut une Église où chacun, pas seulement les évêques et prêtres,
participe aux décisions. La synodalité signifie «marcher ensemble» et suppose
une écoute mutuelle.
Sujets
abordés
•
Rôle des laïcs, des femmes et des jeunes.
•
Place des marginalisés et des minorités.
•
Réformes possibles dans la gouvernance de l’Église.
•
Dialogue avec le monde moderne.
Ce synode est un moment clé pour l’avenir de l’Église catholique. Il pourrait aboutir à des réformes importantes dans la manière dont l’Église prend ses décisions et inclut les fidèles.
Conclusion
En douze ans de pontificat, le Pape François a incarné une Église ouverte, miséricordieuse et engagée dans les défis du monde moderne. Son témoignage spirituel, sa proximité humaine et son intelligence pastorale ont marqué son règne d’une empreinte profonde, faisant de lui une figure prophétique pour notre époque.