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Troisième Sommet du Forum Inde-Afrique: Les suggestions de Boni Yayi pour booster l’axe indo-africain

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Par   LANATION, le 30 oct. 2015 à 08h51

A l’ouverture du 3e sommet Inde-Afrique hier à New Delhi, le chef de l’Etat, Boni Yayi, a partagé avec ses pairs ses suggestions pour asseoir un partenariat stratégique bénéfique à tous.

L’Inde et les pays africains ont, au sortir du 3e sommet de New Delhi, manifesté une fois encore leur désir d’avoir une communauté de destin. Le président de la République, hier devant ses pairs, soutient que cette vision devra induire une volonté politique certaine de relever certains défis communs. Le premier, suggère Boni Yayi, concerne la paix, la stabilité et la sécurité, nécessaires pour préserver la capacité de production de leurs pays respectifs. Quant au deuxième, le chef de l’Etat estime que l’énergie, puissant levier de développement économique, est indispensable à l’interconnexion des régions du continent africain. Il évoque également le défi du changement climatique, New Delhi, ville verte, ayant déjà enregistré des avancées notoires en matière de préservation de la planète. A ce propos, il lance un appel pour que l’Inde et l’Afrique parlent d’une même voix en décembre prochain à Paris à la 21e Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies pour les changements climatiques (COP21).
«C’est un impératif pour nos pays que des solutions soient trouvées aux problèmes d’adaptation, d’atténuation et de financement auxquels nous faisons face», prévient-il.
Pour Boni Yayi, il est surtout important que ce partenariat se donne les moyens de promouvoir des secteurs innovants porteurs de valeurs ajoutées pour leurs économies respectives. La promotion de l’économie numérique peut, selon lui, impulser une dynamique aux économies de nos pays et éliminer les graves obstacles à la création de la richesse. «Il faut renforcer l’intégration africaine à travers la réalisation de projets intégrateurs de référence qui passe nécessairement par le développement des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, énergétiques et des télécommunications», ajoute le chef de l’Etat. Il affirme alors que le Programme intégré pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) constitue une grande opportunité d’investissement. «La coopération triangulaire pourrait être une piste de réflexion pour la mobilisation des ressources», suggère-t-il.

Profiter de l’expertise indienne !
Le partenariat Inde-Afrique doit aussi se tourner vers le renforcement du système éducatif, dans le sens de la professionnalisation des jeunes et l’autonomisation des femmes. Il devra aussi porter la transformation structurelle comme levier de l’accélération de la croissance économique. Le président de la République préconise aussi la mise en place des mécanismes novateurs pour soutenir les Communautés économiques régionales (CER) ainsi le rapatriement des flux illicites de capitaux et l’exploitation rationnelle des ressources du sous-sol.
Pour Boni Yayi, l’expertise acquise par l’Inde dans divers domaines et la similitude des réalités socio-économiques avec l’Afrique la prédisposent à développer davantage une coopération correspondant aux besoins réels des pays africains. «Notre partenariat doit se forger une nouvelle vision culturelle afin de s’adapter à un monde en perpétuel mouvement», affirme-t-il. Le chef de l’Etat soutient que le partenariat stratégique devra définir une stratégie commune pour véritablement aider l’Afrique à progresser sur l’échelle de la valeur ajoutée pour proposer des produits compétitifs à l’exportation. «Il s’agira pour l’Inde d’accompagner l’Afrique dans la transformation de ses matières premières pour contribuer à l’élargissement de son tissu industriel», insiste-t-il. Il évoque aussi l’investissement dans la construction des barrages hydro-électriques, des centrales thermiques, des gazoducs et dans le développement des énergies renouvelables sur le continent. Ainsi, pense-t-il, l’Inde aidera non seulement l’Afrique à résoudre la question récurrente du déficit énergétique qui touche la plupart des pays africains et exerce un effet repoussoir sur les investisseurs internationaux, mais aussi sécurisera par la même occasion, ses investissements dans le domaine de la communication.
«Il nous appartient à présent de fédérer nos énergies et de mutualiser nos ressources pour assurer une bonne mise en œuvre des 17 Objectifs de développement durable retenus, tout en prenant en compte le programme d’action d’Addis Abeba», conclut le chef de l’Etat.
chefs d’Etat et de gouvernement africains ont pris part à ce 3e sommet Inde-Afrique dont la première édition s’est tenue en 2008 à New Delhi.