La Nation Bénin...
Les
Vodun days sont une institution au cœur de la fête annuelle des religions
traditionnelles au Bénin, fait savoir le professeur Mahougnon Kakpo, président
du Comité des rites vodun. Il évoque les raisons du choix de la ville de Ouidah
pour abriter ces manifestations.
Relevant
l’ancrage juridique de la commémoration de la fête des religions
traditionnelles, le professeur Mahougnon Kakpo, président du Comité des rites
vodun, justifie le choix de la ville de Ouidah. « La loi votée et
promulguée par le chef de l’État est intitulée, loi fixant la fête des
religions traditionnelles au Bénin. C’est dans l’expression, la manifestation
ou l’exécution de cette fête, que nous avons institué les Vodun days, placés à
Ouidah », a expliqué le professeur.
Le
choix de Ouidah se justifie, selon ses dires, sous quelques prismes. A en
croire Mahougnon Kakpo, la première raison est historique en ce sens que
l’Afrique a subi le drame de l’esclavage, de la traite des Noirs, et au Bénin,
Ouidah a servi de port pour faire partir nos ancêtres dans l’Outre-Atlantique.
« Ceux-là étaient partis avec comme seul effet qu’ils avaient dans cette
valise qui était leur cœur, le vodun. Quand ils se sont retrouvés dans l’autre
monde, pour survivre, ils avaient fait sortir cet effet-là qui est le vodun,
qu’ils ont commencé à déployer, à expérimenter avec les autres peuples qu’ils
avaient rencontrés. C’est pour cela qu’aujourd’hui, le vodun est pratiqué en
Haïti, dans les Caraïbes, aux Antilles, partout. Le vodun est aussi pratiqué au
Brésil, à Cuba, aux États-Unis, surtout à la Nouvelle-Orléans. Et en Europe
occidentale aujourd’hui, le vodun est une pratique évidente », a expliqué
le président du Comité des rites Vodun. Selon lui, si le vodun est reconnu hors
du Bénin et de l’Afrique et Outre-Atlantique aujourd’hui, c’est grâce ou à
cause de la traite, qui est partie du Bénin par le port de Ouidah.
Un
autre élément historique qui justifie le choix de Ouidah, selon le professeur,
c’est la manifestation de Ouidah 92, qui en réalité a eu lieu en 93, mais dont
l’expression reste Ouidah 92, et qui est le premier festival mondial des arts
et cultures vodun, organisé du 8 au 13 février 1993 à Ouidah, sans oublier la
route des esclaves. « Ces éléments historiques étaient nécessaires mais
les vodun ne sont pas que pour Ouidah, mais pour le Bénin », nuance le
professeur. D’ailleurs, pour l’édition 2025 des Vodun days, des Vodun sont
venus du nord Bénin dont le Vodun Koro de l’arrondissement de Wara, commune de
Gogounou. « C’est tout le pays qui est ainsi représenté dans la
manifestation des Vodun days », soutient Mahougnon Kakpo.
Il
fait aussi savoir que “Vodun days” n’est pas qu’un festival. C’est la
manifestation du vodun dans sa nature. « A l’intérieur des Vodun days, en
parallèle aux manifestations traditionnelles, il y a toute une programmation
festive, qui ressemble un peu à un festival à savoir un ballet du Brésil, de la
gastronomie, peut-être des artistes, des animations de DJ, etc., mais ce n’est
pas un festival. Il faut que les gens, petit à petit, viennent découvrir les
Vodun days. Et pour le faire, vous n’allez pas tout de suite tout mettre
Vodun », a déclaré Mahougnon Kakpo. Il ajoute : « Vous venez
peut-être pour tel ou tel artiste, mais en y allant, vous découvrez une
manifestation Vodun, vous y allez pour regarder, et ça vous émerveille. Lorsque
vous prenez l’habitude de venir, vous verrez que tous les autres événements ne
seront plus, au fur et à mesure qu’on va évoluer, que des événements purement
Vodun ».
Selon le professeur, au cours des manifestations Vodun, il n’y a pas une démonstration, une manifestation du culte, mais de la culture, même si le culte lui-même est dans la culture, parce que la culture porte ces éléments-là.