La Nation Bénin...
La polémique actuelle au sujet d’une éventuelle
révision de la Constitution n’intéresse pas le gouvernement. C’est ce qu’a fait
savoir Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, lors d’une
sortie médiatique, mercredi 10 janvier dernier.
« Pour le gouvernement, ce débat n’existe pas
». Avec fermeté, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et
porte-parole du gouvernement, clarifie la position du gouvernement sur la
polémique concernant une éventuelle révision de la Constitution. Pour le
porte-parole, le gouvernement n’est nullement mêlé à ce qui se dit sur la
question. Presque accusateur, il estime que « l’opposition ne devrait pas être
là pour entretenir des polémiques inutiles ». Car à l’heure actuelle, le débat
ne porte sur aucune proposition de texte. Mieux, aucune procédure de
modification n’est amorcée.
En fait, selon les polémistes, le chef de
l’Etat aurait des ambitions de réviser la Constitution pour aller vers un
troisième quinquennat. Mais Wilfried Léandre Houngbédji s’inscrit entièrement
en faux contre ces suspicions.
Selon lui, toute hypothèse d’un troisième
mandat pour le président Patrice Talon est à écarter. Pour illustration, alors
qu’il avait l’entièreté du parlement acquise à sa cause, le chef de l’Etat, en
introduisant le projet de révision de la Constitution en octobre 2019, n’a pas
voulu se donner des avantages en levant les verrous liés aux mandats. Au
contraire, soutient le porte-parole du gouvernement, des dispositions avaient
été prises pour renforcer la limitation des mandats. La nouvelle Constitution votée
fixe ainsi que nul ne peut être de sa vie président de la République pendant
plus de deux mandats.
La Constitution ayant prévu elle-même les
conditions de sa modification, le secrétaire général adjoint du gouvernement
estime qu’il ne faut pas en faire un événement extraordinaire. D’ailleurs,
rappelle-t-il, Louis Vlavonou, président de l’Assemblée nationale, lors de la
cérémonie de son investiture, avait déjà annoncé les couleurs d’une révision de
la Constitution. « Dans un esprit de concertation, nous pourrions
courageusement porter à la Constitution, les retouches qui s’imposent, en vue
de son amélioration constante, tout en conservant les fondamentaux, notamment
l’option républicaine et démocratique et la limitation à deux du nombre de
mandats du président de la République. Les réflexions relatives à la
modification si nécessaire de la loi organique relative aux lois de finances
pourraient aussi être menées, en vue de garantir une participation encore plus
importante de l’Assemblée nationale à l’orientation et aux autres phases du
processus budgétaire», annonçait le président de l’Assemblée nationale, en
avril dernier lors de son investiture.
De ce fait, il ne serait donc pas surprenant que le débat surgisse. « Il y aura débat si le projet de révision de la Constitution prend corps et porte sur des points précis », nuance alors le porte-parole du gouvernement. Il martèle que le chef de l’Etat ne s’emploiera pas, dans ce cas, à s’offrir des possibilités d’un troisième quinquennat.