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L’activité de taxi-moto communément appelée «?zémidjan?» est complexe mais attire plus de jeunes et d’adultes. Dans l’Atacora, les acteurs rencontrent des difficultés liées notamment à leur effectif et à l’état des voies.
Les conducteurs de taxi-moto de l’Atacora rencontrent assez de difficultés. La conduite devient de plus en plus complexe dans ce département pour ces acteurs communément appelés zémidjan. Le quotidien n’est pas aisé pour les jeunes et adultes qui y exercent.
« Les difficultés que nous rencontrons sont liées à l’impraticabilité des voies. Toutes les voies ne sont pas bitumées et ne sont non plus éclairées»,fait savoir Yacouba Latchéga, secrétaire général des conducteurs de taxi-moto de la commune de Natitingou. Il ajoute que l’insécurité, les braquages et vols de motos font aussi partie des difficultés que vivent les 1 574 conducteurs de la commune de Natitingou. Au-delà de Natitingou, l’état des voies dans les communes de l’Atacora à savoir Cobly, Matéri, Tanguiéta, Kérou Kouadé, Péhunco ne leur facilite pas non plus l’activité.
« Au niveau de la commune de Natitingou, nous sommes 1 574 conducteurs de taxi-moto appelés Zémidjan. Il y a des zones ici où à 19 heures, je ne pense pas qu’un zémidjan puisse aller même si le client lui propose 500 f. C’est le cas de la rue de l’ancienne brigade, celles du délégué Yimporima, de la station du général et de la forêt. Ces rues ne sont pas éclairées. Nous appelons les différentes autorités à nous aider. Ce n’est pas la mairie seule qui peut le faire, mais toutes les personnalités. Nous suggérons de renforcer la sécurité aussi. C’est cela qui est primordial pour nous », détaille Yacouba Latchéga. Ses compères partagent son avis sur ces différents points énumérés par le syndicaliste et ajoutent le manque d’organisation au sein des conducteurs.
Abdoulaye Wahab, alias Volume, l’un des conducteurs de taxi-moto, soutient que le nombre qu’ils font par rapport aux clients de la ville de
Natitingou constitue une difficulté. « La première des choses est par rapport à notre nombre quand on voit les clients de la ville de Natitingou. Le nombre de conducteurs de taxi-moto est trop élevé. La deuxième difficulté est l’inorganisation des taxis-motos. Si on est organisé, on devrait avoir un nombre limité de conducteurs. Cela pèse sur nous-mêmes », a-t-il indiqué. Selon lui, il n’est pas facile de s’asseoir sur une moto du matin au soir en quête de son pain. De 2008 où il a commencé cette activité à ce jour, beaucoup de choses ont changé, selon ses explications. Insistant sur la réorganisation du secteur au niveau de la commune de Natitingou, il invite la mairie à travers ses différents services à agir au plus tôt. La mairie devra accompagner les huit associations de zémidjan de la commune.
Cela a l’avantage, soutient Abdoulaye Wahab, d’assainir le secteur et d’en extirper les brebis galeuses qui dérobent les colis et les sous des citoyens qui leur confient des commandes. Ce sont des problèmes que le bureau des conducteurs de taxi-moto gère souvent et cela jette du discrédit sur la corporation. Pour ce faire, il suggère que chaque acteur se fasse enregistrer dans le registre des associations avant de se faire attribuer un numéro par la mairie.
Bien que ces difficultés impactent négativement le revenu des conducteurs, chacun en tire, autant que faire se peut, profit. « On ne peut pas dire que l’activité de zémidjan ne nous rapporte rien. Elle nous rapporte beaucoup. On arrive à satisfaire nos besoins. C’est grâce à elle que nous entretenons nos familles », confie Yacouba Latchéga.