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Financement du développement: Paris sonne le renouveau

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Le président Emmanuel Macron appelant à  un nouvel odre financier Le président Emmanuel Macron appelant à un nouvel odre financier

Construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire. C’est le vœu du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, ouvert ce jeudi 22 juin à Paris-Palais Brongniart. Réunissant gouvernements, institutions financières internationales et régionales, société civile et acteurs de la finance privée, cette rencontre sonne le renouveau d’une solidarité accrue dans le financement du développement, surtout du relèvement des pays vulnérables et rendus encore plus fragiles par la conjoncture et la géopolitique internationales.


Par   De Paris, Paul AMOUSSOU, le 23 juin 2023 à 08h36 Durée 4 min.
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A new day has come. Ce sommet repose sur le constat dont fait état à perfection Mia Mittley, Première ministre de la Barbade, à savoir que les réponses apportées par la communauté internationale aux États vulnérables sont aujourd’hui fragmentées, partielles et insuffisantes. Et qu’aujourd’hui, une révision profonde du logiciel grâce auquel le monde finance le développement s’impose. “Nous devons construire, ensemble, un système financier international plus réactif, plus juste, et plus solidaire, permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique, et de nous rapprocher de l’atteinte des objectifs du développement durable”, résume-t-elle. Lui faisant écho, Emmanuel Macron indique : “Nous devons nous accorder conjointement sur la meilleure façon de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement”. Il est préconisé, pour ce nouvel ordre financier qui ne dit pas encore son nom et qui se dessine, la réforme de l’ensemble des infrastructures sur lesquelles il est fondé, notamment la Banque mondiale, le Fmi. Les banques régionales de développement sont appelées à également revoir leur logiciel, ainsi que les fonds publics et privés, qui devraient s’engager à travers leurs mécanismes d’octroi, à plus de sollicitudes et de souplesse à l’égard des pays vulnérables dont les finances dernièrement sont éprouvées par la conjoncture économique. Il s’agit clairement de faire évoluer le modèle des banques multilatérales de développement pour répondre aux défis de financement du développement auxquels sont aujourd’hui confrontés les Etats. D’établir une nouvelle méthode de partenariat pour une croissance verte, d’inscrire dans une nouvelle perspective la question de la dette et l’affectation des droits de tirage spéciaux. L’ambition du meeting de Paris est aussi de créer un environnement propice aux entreprises du secteur privé des domaines des infrastructures durables, et pour un financement idoine des Pme. En vue également, il s’agit d’opter pour des instruments et des financements innovants face aux nouveaux enjeux de vulnérabilité.

Frapper fort !

 “Nous frapperons fort, car nous allons tout d’abord établir un nouveau consensus. La lutte contre la pauvreté, la décarbonation de notre économie, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, et la protection de la biodiversité sont étroitement liées”, prévient le président Macron comme pour lever tout doute quant à la détermination de la France, hôte du sommet, à faire en sorte que les résolutions qui en découlent ne soient des vœux pieux.
Sommet voulu inclusif et multi-acteurs pour imaginer un avenir plus juste et plus durable pour le monde, selon son leitmotiv, plus de 300 États, Organisations internationales et représentants de la société civile, dont une centaine de chefs d’État et de gouvernement, 70 acteurs clés du secteur privé et philanthropes notamment la Fondation Gates, sont mobilisés du 22 au 23 juin 2023 autour de six tables rondes et 50 événements associés, pour donner un contenu à cette noble ambition, qui est de bâtir l’avenir sur un fondement commun minimal. Au cœur de cette vision, se trouve la croyance en une prospérité partagée entre le Nord et le Sud, tel que martelé par le président Macron en ouverture des assises, la nécessité et l’utilité de financements concessionnels. Une dynamique qui s’impose d’autant plus que l’engagement pour la réduction de la pauvreté marque le pas, voire s’est inversé, entraînant des écarts économiques grandissants à l’échelle mondiale.

Justification  

C’est du reste la justification de ce sommet. Selon des sources introduites à l’Elysée et au quai d’Orsay, en effet, à la suite de la crise de la Covid-19, la dette publique a atteint un niveau sans précédent dans tous les pays, un tiers des pays en développement et deux tiers des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement, comme le soulignera ce jeudi à Paris Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu. L’inflation a fortement augmenté, et le resserrement de la politique monétaire engendre de la volatilité financière et réduit l’appétence des bailleurs privés pour le risque. D’où la nécessité d’un nouveau pacte financier international. Le sommet offre l’occasion d’une nouvelle “boîte à outils” pour le financement des pays, d’examiner les interactions entre réforme des banques multilatérales de développement, mobilisation des capitaux privés, financement pour le climat, infrastructures vertes et réponse aux enjeux de la dette ■