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Laxisme dans la gestion du Covid-19 au Bénin: Cette déclaration est infondée

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Dans une publication sur Twitter, le 18 mai dernier, un internaute prétend, sur la base d’un document, que le Bénin a été moins rigoureux dans sa gestion de la Covid-19 mais n’a enregistré que 163 morts, contrairement aux Etats qui ont appliqué plus de mesures et ont eu en retour plus de décès. Sa déclaration est infondée. Voici la réalité des faits concernant le Bénin.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 26 mai 2023 à 08h32 Durée 2 min.

« Comment expliquer la surmortalité dans les pays qui ont appliqué plus de mesures et vacciné en masse alors que ceux qui ont été laxistes comme le Togo et le Bénin ont respectivement 290 et 163 morts. L’explication la plus juste est que les mesures sanitaires ont tué ». Telle est la publication d’un internaute, le 18 mai dernier, sur le réseau social Twitter. Il illustre son post par un document qui montrerait la surmortalité hebdomadaire 2020-2023 dans plusieurs pays du monde comme la France, la Belgique, le Royaume-Uni. A la date du 21 mai dernier, à 23 h 30, la publication a enregistré 7421 vues, 224 mentions j’aime et a été retweetée 68 fois.
En clair, l’internaute affirme, à travers sa publication, que le Bénin n’a pas exécuté un plan de riposte cohérent et efficace contre la Covid-19. Selon lui, malgré cet état de choses, le pays n’a enregistré que 163 morts alors que les Etats qui ont un système sanitaire bien structuré et appliqué plus de mesures, ont enregistré plus de morts. Il en déduit que ce sont les mesures sanitaires prises par les Etats qui ont tué. En effet, cet internaute est un militant anti-vaccin (d’origine africaine) vivant au Canada. Il est un habitué des publications du genre.

Des mesures drastiques

Aux premières heures de la lutte contre la Covid-19 au Bénin, le gouvernement a mis en place un cordon sanitaire qui séparait les communes touchées par le mal des autres départements du pays. Le port de masque en public a été imposé et le dispositif de lavage de mains à l’entrée des structures publiques et privées recommandé.
Aux frontières aériennes et terrestres du pays, le dispositif anti-Covid permettait de filtrer les arrivées et départs du territoire béninois. Les passagers déclarés positifs étaient placés en isolement et pris en charge par l’État (dans les centres et lieux retenus à cet effet) jusqu’à leur guérison totale. Ce même dispositif exigeait du voyageur (départ ou arrivée au Bénin) la présentation d’un document datant de 48 h, qui atteste qu’il ne souffrait pas de la Covid-19.
Des mesures de détection de potentiels cas positifs et d’accompagnement des malades ont été aussi mises en place. D’autres dispositions strictes ont été également prises telles que la vaccination, l’interdiction des spectacles publics, des rassemblements de plus de 50 personnes, de la circulation des mini bus et bus.
La gestion de la pandémie par le gouvernement béninois lui a valu des félicitations. Aussi, les certificats anti-Covid du Bénin étaient reconnus au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, aucune étude scientifique ne prouve, à ce jour, que le Bénin a été laxiste dans sa gestion de la pandémie.

Des impacts non négligeables

Les mesures sociales et de santé publique prises, dans le feu de l’action, pour faire face à la Covid-19 n’ont pas été vaines. Une étude menée par le Hub International de Recherche sur la modélisation socio-écologique et spatio-temporelle de la Covid-19 en Afrique met en lumière les impacts. « Les résultats de l’étude indiquent un effet significatif de la vaccination et des mesures sociales et de santé publique sur l’évolution du nombre quotidien de cas d’infection et du nombre de décès en Afrique de l’Ouest avec respectivement un retard d’effet de 15 et 40 jours. La vaccination a été aussi significative sur l’évolution de la pandémie avec un retard d’effet plus court avec l’augmentation du nombre de sujets vaccinés », révèle le Professeur Romain Glèlè Kakaï, directeur du Laboratoire de Biomathématiques et d’Estimations forestières (Labef) de l’Université d’Abomey-Calavi. De même, à l’en croire, un lien de causalité clair entre la vaccination et la dynamique des infections et de la Covid-19 reste à prouver du fait de l’impact possible d’autres facteurs difficilement quantifiables sur l’épidémie pendant la même période comme l’émergence de nouveaux variants du virus, la médecine traditionnelle ou encore l’immunité acquise.

Verdict

Cette déclaration faisant croire que le Bénin a été laxiste dans la gestion de la Covid-19 est infondée eu égard aux dispositions drastiques prises par le pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie ■