Remise de lettres de créance: Huit nouveaux ambassadeurs s’installent

Ballet diplomatique, ce jeudi 13 juillet, au palais de la Marina. Huit ambassadeurs ont remis, l’un après l’autre, leurs lettres de créance à Patrice Talon, président de la République, avec toute la solennité requise. 

Premier à faire son entrée au palais de la Marina, Mesut Koç, nouvel ambassadeur de la Turquie au Bénin, a affirmé son engagement à œuvrer pour le renforcement de la coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines, surtout après le renouvellement du mandat de Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie. « La Turquie et le Bénin entretiennent des relations très importantes. Je place donc ce mandat sous le sceau de l’amélioration de nos relations bilatérales spécialement en termes d’économie et de commerce », a-t-il indiqué. Le tourisme, l’agriculture, la défense et le textile constituent de manière particulière les secteurs sur lesquels il compte axer ses actions tout au long de son séjour à Cotonou.

Né en 1971 en Allemagne, Mesut Koç est titulaire d’une licence en Sciences politiques et relations internationales obtenue en 1995 à l’Université de Bogaziçi en Türkiye et d’un master en Sciences politiques, obtenu en 1996 à l’Université d’Essex au Royaume-Uni. Dans les services extérieurs, il a occupé les fonctions de troisième secrétaire à l’ambassade de Turquie à Bakou en Azerbaïdjan, deuxième secrétaire à la Représentation permanente de la Turquie auprès de l’Organisation mondiale du commerce et sous-secrétaire à la Représentation permanente de la Turquie auprès de l’Union européenne à Bruxelles en Belgique puis Consul général de la Turquie à Munich en Allemagne. 

Les relations entre la Belgique et le Bénin sont de vieille date et portent principalement sur deux axes. D’abord, il y a la coopération pour le développement qui se mène à travers l’agence Enabel dans les secteurs de l’agriculture, la santé et la promotion des droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Depuis quelques mois, cette coopération s’est étendue au secteur para-portuaire, à la réforme de la Police républicaine, à l’appui aux organisations non gouvernementales, à la coopération décentralisée, à la coopération militaire, etc. 

Ensuite, il y a la coopération économique qui se traduit par le partenariat avec le Port d’Anvers et l’intervention de certaines entreprises belges au Bénin dans les secteurs du transport, des équipements et autres. 

C’est cette coopération bilatérale que Sandrine Platteau, nouvel ambassadeur du Royaume de Belgique près le Bénin, entend promouvoir au cours de son séjour. « Nous nous sommes toujours alignés sur les besoins de nos partenaires béninois. Nous essaierons d’accompagner les réformes très ambitieuses du gouvernement pour assurer un développement durable et inclusif », a fait savoir la diplomate belge, titulaire d’une licence en Droit public à l’Université Libre de Bruxelles en 2007 et d’un Master en Droits de l’Homme et démocratie obtenu à l’European Inter-University Center à Venise et Budapest en 2008. Elle comptera certainement, pour ce faire, sur ses expériences antérieures. Entre autres, après avoir travaillé pendant quatre ans à la Mission permanente du Royaume de Belgique près l’Office des Nations Unies et des Organisations internationales basées à Genève en qualité de première secrétaire en charge de l’Organisation mondiale du Commerce, de l’Organisation mondiale de la Propriété Intellectuelle, de l’Union internationale des Télécommunications et des dossiers numériques, elle a occupé les fonctions de conseillère d’ambassade en charge de la Politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne à la Direction de la Politique de sécurité au Service public fédéral des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement. 

Celui qui représentera désormais la République de Tanzanie au Bénin a nom Benson Alfred Bana. Il est né le 3 mars 1959 et est titulaire d’un doctorat en Gestion des Ressources humaines publiques de l’Université de Manchester au Royaume-Uni, d’une maîtrise en Sciences politiques et administration publique, ainsi que d’une licence en Education, obtenue à l’Université de Dar es Salam, en Tanzanie. Ancien président du conseil d’administration de plusieurs institutions dont l’Institut de gestion financière de Tanzanie, il était aussi maître de Conférences au département des Sciences politiques et de l’administration publique à l’Université de Dar es Salam. En tant que représentant de son pays au Bénin, il a une idée précise des principaux secteurs de coopération. « Nous sommes ensemble pour travailler et je vais m’efforcer de travailler à dynamiser la coopération autour du tourisme, du commerce et de l’investissement. Je suis très content d’avoir visité le parc industriel et je me réjouis de ce qui a été fait et dont nous allons nous inspirer », a-t-il fait savoir après la remise de ses lettres de créance au chef de l’Etat. 

Agriculture avec la Slovaquie

« Les relations entre la Slovaquie et le Bénin ont toujours été bonnes. Nous avons évoqué avec le chef de l’Etat la possibilité de développer nos actions sur l’agriculture ». C’est l’essentiel de ce qu’a déclaré Tomáš Felix, le nouvel ambassadeur slovaque au Bénin avec résidence à Abudja. Il n’exclut pas l’extension de cette coopération à d’autres secteurs d’intérêt pour les deux pays. 

Avant sa nomination pour Cotonou, Tomáš Felix était haut fonctionnaire au 7e département territorial de l’Afrique et du Moyen-Orient du ministère slovaque des Affaires étrangères.

C’est depuis Ouagadougou au Burkina Faso que Kristian K. Edinger, nouvel ambassadeur du Royaume du Danemark près le Bénin, assumera ses fonctions. Conscient de la bonne qualité des relations entre les deux pays, il promet d’œuvrer pour leur renforcement. « Nous constatons qu’il y a une dynamique de développement ici qui pourrait intéresser notre secteur privé », annonce le diplomate qui a une connaissance parfaite des réalités de son pays d’accueil pour y avoir exercé une fois. 

En fait, en 2010, il avait été nommé à l’ambassade du Danemark au Bénin où il avait exercé successivement les fonctions de chef de Coopération puis chef de mission, chargé d’affaires. Entretemps, il a été le coordonnateur Sahel au Service européen pour l’Action extérieure à Bruxelles en Belgique, chef d’équipe Affaires régionales au département Afrique au ministère des Affaires étrangères de son pays, envoyé pour le Sahel et l’Afrique au département des Politiques et du développement.

Agé de 64 ans, Kristian K. Edinger est titulaire d’un master en Etudes de langue espagnole obtenu en 1986 à l’Ecole de commerce de Copenhague, ainsi que d’un master en Education internationale et études du développement obtenu en 1997 à l’Université de Copenhague. 

« Nous avons une coopération qui est assez développée dans le domaine de l’agriculture. L’objectif sera maintenant de renforcer la coopération dans les secteurs de la santé, du numérique et de la formation professionnelle ». C’est l’ambition exprimée par Rony Yédidia-Clein, nouvel ambassadeur d’Israël près le Bénin. Titulaire d’une Licence professionnelle en Littérature anglaise obtenue à l’Université de Tel Aviv et de deux Maîtrises en Études américaines et en Politique publique, obtenues à l’Université hébraïque respectivement en 2006 et en 2013, ses expériences professionnelles antérieures ne sont pas négligeables. 

En dehors des postes occupés dans son pays, dans les services extérieurs, elle a occupé les fonctions de chef de l’Administration et du Département consulaire au Consulat général d’Israël à Istanbul, en Türkiye, chef de l’Administration à l’ambassade d’Israël à Moscou, en Russie, Consule générale adjointe au Consulat général d’Israël à Boston, en Nouvelle-Angleterre aux États-Unis d’Amérique, ministre Conseiller pour la diplomatie publique à l’ambassade d’Israël à Londres, en Grande-Bretagne. Elle occupait depuis 2020 le poste de ministre à l’ambassade d’Israël à New Delhi en Inde avant sa nomination en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’État d’Israël près la République de Côte d’Ivoire, avec juridiction sur le Bénin.

Avec le chef de l’Etat, Veluppillai Kananathan, nouvel ambassadeur de Sri Lanka près le Bénin avec résidence à Nairobi, a échangé sur l’orientation de l’action diplomatique économique entre les deux pays. Les secteurs cotonnier, des énergies renouvelables et du commerce sont aussi inscrits en lettres d’or dans la coopération qu’entend conduire le diplomate. 

Titulaire d’un doctorat honorifique décerné par l’Université de Makerere, Kampala (Ouganda) en mai 2013 et des qualifications professionnelles de l’Institute of Certified Management Accoutants (Icma), Veluppillai Kananathan a commencé sa carrière dans le secteur bancaire avant d’intégrer le secteur de l’industrie hôtelière où il a été directeur général de l’hôtel Equatoria à Kampala en Ouganda. Il est également engagé dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique. Il a une expérience de plus de 30 ans en gestion et développement hôtelier, qui lui a valu sa nomination en qualité de conseiller en investissements de l’ancien président de la République de Guinée, M. Alpha Condé. Ses réalisations, son esprit d’entreprise et ses relations avec les diplomates ainsi que les dirigeants politiques ougandais lui ont permis d’être nommé, en juin 2012, Consul honoraire du Sri Lanka en Ouganda. Sa contribution, en qualité de Consul honoraire au renforcement des relations entre son pays et les pays des Grands Lacs ainsi que l’Ouganda a amené les autorités sri lankaises à ouvrir en mai 2013, la première ambassade du Sri Lanka en Ouganda ... 

Veluppillai Kananathan fut alors nommé premier ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sri Lanka dans ce pays avec une accréditation simultanée auprès de 13 pays africains dont le Bénin de 2013 à 2015.  Après la fermeture de ladite ambassade en 2015, il fut nommé en 2017 par le nouveau gouvernement sri-lankais, Consul honoraire en Ouganda puis envoyé spécial du Premier Ministre sri-lankais en Afrique en janvier 2020. 

C’est une femme de poigne qui représente désormais la Suisse au Bénin. Comme les autres, elle a une vision claire de la manière dont elle conduira la diplomatie de son pays au Bénin. L’audience que le chef de l’Etat lui a accordée l’a davantage confortée dans ses choix. « Le Bénin est un des pays les plus importants pour nous en Afrique. Nous avons beaucoup de domaines de coopération avec ce pays », informe Simone Giger. Entre autres, elle cite la formation professionnelle avec le modèle d’éducation duale, la décentralisation, la gestion de la sédentarisation, etc. 

Diplomate et spécialiste du développement international, elle jouit d’une solide expérience en négociation, conseil, établissement et maintien de relations avec diverses parties prenantes du gouvernement, du secteur privé, de la société civile, des agences multilatérales et de la communauté internationale dans différents contextes, de même que dans la gestion des ressources humaines.

Elle a commencé sa carrière en 2004 en tant que conseillère junior en microfinance à la Banque de microfinance d’Azerbaïdjan et au Sénégal, puis conseillère bancaire au Mécanisme tajik pour les micro et petites entreprises au Tadjikistan. En 2006, elle intégra le Département fédéral des Affaires étrangères où elle assuma la fonction de directrice de programme pour les Balkans occidentaux notamment en Bulgarie et Macédoine du Nord. En 2007, elle rejoint la Banque mondiale en tant que spécialiste en gouvernance respectivement à son Office régional d’Asie centrale au Kazakhstan et à son Bureau pays en Ouzbékistan. 

Avant sa nomination en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Suisse près le Bénin, avec résidence à Accra, Mme Simone Giger était Cheffe de Division du Programme mondial Migration et Développement au Département fédéral des Affaires étrangères de son pays.