La Nation Bénin...

Edito de Paul Amoussou: Une bouteille à la mer

Chroniques
Edito de Paul AMOUSSOU Edito de Paul AMOUSSOU

Surchauffé, pollué et surpêché. Tel est le tableau de bord océanique. Confrontés à une course prédatrice aux métaux critiques, les fonds marins font l’objet d’une attention particulière des dirigeants du monde depuis ce lundi à Nice en France. Sauront-ils panser les bobos de la mer au cours de ce sommet réunissant une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement?

Cette réunion est la preuve que le multilatéralisme reste d’actualité. Il y a matière à y croire encore, une victoire en soi, malgré tous les coups de boutoir qui lui sont portés ces temps-ci où prévalent un certain narcissisme sur l’échiquier géopolitique et un unilatéralisme de mauvais aloi.

Bien entendu, ce sommet est l’occasion des appels au respect du droit international, prononcés notamment par le secrétaire général de l’Onu, Antonio Gutteres et le président français Emmanuel Macron. En ligne de mire de l’hôte de la conférence et de ses pairs, la ratification du traité sur la haute mer signé en 2023. Traité dont rien ne garantit l’observation par tous, car Donald Trump envisage unilatéralement l’exploitation des métaux critiques dans les eaux internationales, tout comme il entend forer des puits de pétrole comme jamais! Et ce, en violation des traités internationaux.

D’où le coup de gueule d’Emmanuel Macron: “Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre”. Une bouteille jetée à la mer? Il faut bien le craindre. Surtout craindre que la mer ne connaisse le même sort que le commerce international soumis depuis peu à des droits de douane intempestifs des Etats-Unis. A moins que l’appel à des “actes clairs” de l’Autorité internationale des fonds marins lancé par le président Lula du Brésil ne prenne forme. Rien n’est moins sûr.

Par   Paul AMOUSSOU, le 10 juin 2025 à 19h32 Durée 2 min.
#Edito de Paul AMOUSSOU