La Nation Bénin...
Surchauffé,
pollué et surpêché. Tel est le tableau de bord océanique. Confrontés à une
course prédatrice aux métaux critiques, les fonds marins font l’objet d’une
attention particulière des dirigeants du monde depuis ce lundi à Nice en
France. Sauront-ils panser les bobos de la mer au cours de ce sommet réunissant
une soixantaine de chefs d’État et de gouvernement?
Cette
réunion est la preuve que le multilatéralisme reste d’actualité. Il y a matière
à y croire encore, une victoire en soi, malgré tous les coups de boutoir qui
lui sont portés ces temps-ci où prévalent un certain narcissisme sur
l’échiquier géopolitique et un unilatéralisme de mauvais aloi.
Bien
entendu, ce sommet est l’occasion des appels au respect du droit international,
prononcés notamment par le secrétaire général de l’Onu, Antonio Gutteres et le
président français Emmanuel Macron. En ligne de mire de l’hôte de la conférence
et de ses pairs, la ratification du traité sur la haute mer signé en 2023.
Traité dont rien ne garantit l’observation par tous, car Donald Trump envisage
unilatéralement l’exploitation des métaux critiques dans les eaux
internationales, tout comme il entend forer des puits de pétrole comme jamais!
Et ce, en violation des traités internationaux.
D’où le coup de gueule d’Emmanuel Macron: “Les abysses ne sont pas à vendre, et pas plus que le Groenland n’est à vendre, pas plus que l’Antarctique ou la haute mer ne sont à vendre”. Une bouteille jetée à la mer? Il faut bien le craindre. Surtout craindre que la mer ne connaisse le même sort que le commerce international soumis depuis peu à des droits de douane intempestifs des Etats-Unis. A moins que l’appel à des “actes clairs” de l’Autorité internationale des fonds marins lancé par le président Lula du Brésil ne prenne forme. Rien n’est moins sûr.