La Nation Bénin...
“Les chiens aboient. La caravane passe”. C’est connu. Les polémistes peuvent poursuivre leur boulot. Sale boulot, avancent certains observateurs du paysage politique national. Libre à eux. Le chef de l’État, lui, sait où il va, et ce qu’il doit faire. A quelques mois des élections générales au Bénin, les premières du Renouveau démocratique, en sa qualité de chef de l’État, le devoir lui fait obligation de jouer sa partition pour la tenue effective desdites joutes électorales. Avec diligence et conscience. Patrice Talon ne le sait que trop.
Aussi, a- t- il commencé par poser les premiers pas. A la surprise de nombre de nos concitoyens, aussi bien de la mouvance que de l’opposition. Les premiers, qui croyaient avoir réglé cette question en opposant une fin de non-recevoir aux requérants un projet sans intérêt, à leurs yeux. Les seconds, qui ne croyaient peut-être pas à la parole du chef de l’État sur ce dossier relatif à l’audit du fichier électoral.
Mercredi dernier, 19 février 2025, le locataire du palais de la Marina en fin de bail ordonna le déblocage des fonds aux fins du financement de l’audit du fichier électoral, à cor et à cri réclamé par l’opposition et une partie de la société civile.
Fondamental document, s’il en est, le fichier électoral constitue l’une des sources incubatrices de crises électorales dans les pays peu matures en démocratie.
Ce n’est pas le cas de notre pays. Le Bénin a, en d’autres circonstances, montré son ancrage dans ce système politique. Système dont les points positifs sont largement vantés par celui que d’aucuns considèrent comme le père de la démocratie, Montesquieu, pour ne pas le nommer.
Et dans quelques mois, notre pays prouvera, une fois de plus, sa foi en la démocratie. Du moins, ainsi en a décidé Patrice Talon, garant des institutions de la République. A ce titre, le chef de l’État se devait de mettre tout en œuvre pour assurer la transparence absolue des scrutins annoncés: la présidentielle, les législatives, les locales.
Un scrutin transparent, exempt de contestations, passe d’abord par un fichier électoral admis, accepté de toutes les parties concernées, engagées dans la compétition.
Fort de cette conviction, Patrice Talon a donné son aval pour que le fichier électoral devant servir à l’occasion des élections générales fût audité. Mieux, par des experts indépendants, désignés par l’opposition et assimilée.
On se souvient de la grise mine affichée par les partis politiques soutenant l’action gouvernementale. Notamment les deux grandes formations, l’Union progressiste le renouveau, l’Upr, de Joseph Djogbénou, et le Bloc républicain, Br, de Abdoulaye Bio Tchané.
Patrice Talon s’est désolidarisé de ses soutiens. La totalité des fonds sollicités par le comité de pilotage de l’audit du fichier électoral sera décaissée. On raconte que Jean Baptiste Elias, membre du fameux comité de pilotage du fichier électoral, n’en croyait pas ses yeux. Connaissant le président de la République pour sa rigueur en matière de décaissement de l’argent public.
Seulement, voilà. Talon a instruit le ministre en charge de l’Economie et des Finances, d’une part, et celui de la Législation d’autre part, afin que les 159 436 200 F Cfa tombassent dans l’escarcelle du comité de pilotage de l’audit du fichier électoral.
Ce faisant, le comité de pilotage, à travers les experts par lui commis pour la délicate mission, devra dissiper tout doute sur le fichier électoral devant servir pour les élections générales de l’année prochaine.
De sources autorisées, quatre experts, chacun dans son domaine de compétence, durant quarante - cinq jours, se chargeront d’attester que le fichier électoral rendu disponible par l’Anip est propre, limpide. Sans la moindre souillure. Un juriste, un statisticien démographe, un spécialiste de la biométrie, un spécialiste des questions électorales, ont cette charge.
En véritable homme d’État, Patrice Talon s’est désengagé de cette responsabilité d’offrir aux Béninois, en 2026, des élections irréprochables. En accomplissant sans faille sa mission: doter le comité de pilotage des moyens financiers nécessaires à l’opération. Au risque de mécontenter l’aile dure de son propre camp politique.” Fais ce que de droit, advienne que pourra”, recommande la sagesse. Recommandation parfois difficile à respecter. Mais il le faut bien. Pour sauvegarder la maison, la patrie. Patrice Talon l’a fait, avec maestria■