Anne-Françoise Tasnier et Benoît Feron : Coup de foudre pour la culture vodoun
Culture
Par
Ariel GBAGUIDI, le 16 févr. 2022
à
09h25
A la découverte de la carte ethnique du Bénin qu’ils visitent pour la première fois à l’occasion de la fête des religions endogènes, édition 2022, Anne-Françoise Tasnier et Benoît Feron, un couple photographe belge, tombent sous le charme de la diversité et la richesse du vodoun.
Parmi la cinquantaine de chasseurs d’images ayant pris position pour photographier les pas de danses et autres démonstrations des adeptes du culte vodoun lors de la célébration de la fête des religions endogènes, lundi 10 janvier 2022 à Ouidah, il y avait Anne-Françoise Tasnier et Benoît Feron. Ce couple photographe belge foule le sol béninois pour la première fois. « Mon compagnon et moi sommes intéressés par la différence culturelle et la beauté de chaque culture. Nous ne connaissions pas encore le Bénin, raison pour laquelle nous sommes venus admirer la culture béninoise », explique Anne-Françoise Tasnier. Assise au bord de la loge de presse, appareil photo posé sur ses cuisses, la photographe trouve les parades très colorées et musicales. Le spectacle du jour fascine donc le couple comme au premier jour de leur descente à Cotonou quand ils ont découvert des articles de fétichisme au cours de leur visite dans un marché de la ville. « Toutes ces statuettes, ces oiseaux, … c’était une entrée en matière pour le vif du sujet », confie Anne-Françoise. Pour le couple, cette culture autour du vodoun, de toutes ces divinités, est très riche.
« Nous sommes vraiment sous le charme », lâche la photographe.
La connexion des deux photographes belges avec le Bénin et la culture vodoun n’est qu’à son début. Pendant deux semaines, ils ont eu une aventure riche et séduisante en allant à la découverte d’une partie de la carte ethnique du pays. « On est parti de Ouidah et on est monté jusqu’à Tanéka-Koko pour découvrir le pays Somba, en faisant escale à Abomey, Savalou, Djougou. On est descendu sur Ganvié. De là, on est parti à Porto-Novo. Puis, on est allé le long des frontières avec le Nigéria pour voir les Holi,… Nous nous sommes arrêtés dans beaucoup de marchés dans les villes, afin de voir différentes ethnies parce qu’il y a un brassage ethnique au Bénin qui est complètement impressionnant », soutient le couple. Sur leur chemin, les deux chasseurs d’images se sont retrouvés presque tout le temps avec le vodoun et comme par hasard sur de nombreuses cérémonies traditionnelles. A chaque fois, le couple ne se faisait pas prier. « On était allé simplement voir un atelier de poterie. On a trainé un tout petit peu, et le hasard a fait qu’en sortant de là, il y avait le plus grand prêtre vodoun de la localité qui faisait son tour des villages. Nous l’avons vu or, il ne sort qu’une fois l’an. Donc, au niveau photographie, on est revenu avec des photos vraiment magnifiques hors sentiers battus. On s’attendait à faire des photos de portrait de différentes ethnies mais on ne s’attendait pas à voir autant de couleurs, de musique en continu… », raconte le couple.
De retour à Cotonou, les deux compagnons ont été marqués par deux choses, durant leur périple. « Premièrement, c’est l’omniprésence du vodoun au Bénin. Partout où on va, il y a du vodoun. Deuxièmement, il y a une diversité de peuples tous unis autour du vodoun. C’est très surprenant ! Le vodoun, c’est l’identité du pays », remarque Benoît Feron. Le couple conclut que la fête du 10 janvier au Bénin est comme un livre sur le vodoun, et il compte revenir en 2023 pour de nouvelles expériences palpitantes.