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Ateliers de formation à la musique: 48 heures d’apprentissage, des gains incommensurables

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 18 sept. 2015 à 05h31

Les 11 et 12 septembre derniers à Porto-Novo, des dizaines d’impétrants étaient à l’école du savoir musical. A travers une session de formation initiée par l’artiste Jean Adagbénon, ils ont approfondi leurs connaissances et appris à se mettre dans la cadence du «Mass-go» et du «Go-on», deux concepts en vogue dans l’arène musicale béninoise ces derniers mois.

Sur la même lancée que ses pairs qui s’illustrent à travers les partages d’expériences, l’artiste Jean Adagbénon et l’ONG Jaya ont organisé à la suite de la première édition tenue l’année dernière, la seconde édition du stage d’initiation et de renforcement des capacités au profit des amateurs et des artistes semi-professionnels de la musique béninoise. Ledit stage s’est déroulé au centre CEMAAC de Koutongbé à Porto-Novo autour de huit modules de formation portant entre autres sur la batterie, le clavier, la guitare, les chants, les percussions, et l’animation des Disc-jokers. En dehors de l’initiateur lui-même, huit autres moniteurs ont assuré l’animation des ateliers. Quelques défaillances ont été notées par endroits et l’effectif de dix apprenants par atelier n’a pas été atteint à tous les niveaux. Mais cela est resté sans impact sur le déroulement des activités qui se sont déroulées autour du thème «Le Mass-go et le Go-on s’installent », puisqu’au-delà du stage, il était aussi question de promouvoir ces deux variantes qui sont venues se greffer il y a peu sur le patrimoine musical national.

«Mass-go» est dérivé du Massègohoun, un rythme traditionnel propre aux régions du département de l’Ouémé et singulièrement à la localité d’Avrankou. L’un des artistes qui l’a le mieux valorisé, c’est le regretté Yédénou Adjahoui. Ce que propose depuis peu Jean Adagbénon, à travers son «Mass-go», est une forme améliorée, si non la version modernisée du Massègohoun obtenue à partir de l’ajout d’autres instruments de musique comme la guitare et les claviers. «Le Mass-go se laisse apprécier tout comme le Massègohoun qui est avant tout une danse populaire, mais aussi très prisée par les personnes de la haute et moyenne classes de la société», explique l'artiste à la fin de la formation. Et à la question de savoir pourquoi il mise autant sur ce rythme, il répond par son originalité et l’identité qu’il confère à sa région d’origine. Raison pour laquelle il a été inscrit au cœur de cette formation afin d’y familiariser très tôt les artistes en herbes et surtout ceux des régions de Porto-Novo et environs. S’agissant du «Go-on», il est tout simplement la reprise modernisée de la danse qui accompagne le rythme «Massègohoun».
Au terme des deux jours de formation, les apprenants en plus des autres connaissances acquises, sont donc repartis assez outillés sur le Mass-go et le Go-on et en ont donné la preuve à une délégation de la municipalité de la ville de Porto-Novo conduite par le conseiller François Ahlonsou, venue les visiter au cours de leur séjour. Le conseiller a d’ailleurs fortement apprécié l’initiative et en a profité pour inviter d’autres partenaires à l'appuyer afin qu’elle grandisse davantage, comme le fait la Direction du fonds d’aide à la Culture. Pour l’initiateur, Jean Adagbénon, le ton était également à la satisfaction. En dépit des difficultés rencontrées, celui-ci estime que les séances et spectacles de démonstration et de restitution offerts par les impétrants témoignent du travail de qualité abattu par les moniteurs. Désormais, c’est sur la troisième édition que lui et son partenaire, l’ONG Jaya misent pour en offrir davantage.