La Nation Bénin...
C’est
dans une ambiance de fête, de créativité et d’émotion que le lancement officiel
des compétitions départementales des classes culturelles a eu lieu, samedi 11
octobre dernier au Ceg Gbégamey à Cotonou.
Le Ceg Gbégamey à Cotonou. Un établissement hautement symbolique, qui a vu passer sur ses bancs des légendes de la musique béninoise telles qu’Angélique Kidjo, Tohon Stan ou encore Ignace Don Métok. Lieu de révélation de talents, il est resté pour recevoir dans son enceinte, samedi 11 octobre dernier, la pépinière de talents des arts et de la culture au Bénin. Ces pépites qui émergent des classes culturelles n’en finissent pas de faire parler de leur génie artistique. Devant un public émerveillé, les jeunes apprenants ont rivalisé d’ingéniosité et de talent, mêlant danse, théâtre, musique et arts plastiques. Dès les premières notes, la magie s’opère. Chaque prestation témoigne du talent et de la sensibilité d’une génération en pleine affirmation. Ils y sont allés suivant leurs génies donnant à ce rendez-vous inédit, organisé dans le cadre du Projet de promotion des talents et renforcement des capacités dans le secteur de la culture, toute sa splendeur. Il faut y voir aussi la marque d’une nouvelle étape dans la mise en œuvre des classes culturelles, une initiative gouvernementale qui fait déjà école dans la sous-région. L’événement, marqué par des prestations artistiques éblouissantes d’élèves venus de plusieurs établissements, a confirmé que la relève culturelle du Bénin est bel et bien assurée. Les compétitions se dérouleront sur trois samedis consécutifs dans l’ensemble du pays. Le 11 octobre pour l’Alibori, l’Atlantique, le Zou et le Littoral, le 18 octobre pour le Borgou, la Donga, l’Ouémé et le Couffo et enfin le 25 octobre pour le Mono, l’Atacora et les Collines.
Pour
Blaise Tchetchao, coordonnateur du projet, cette rencontre n’est pas seulement
un concours, mais une célébration du génie créateur de la jeunesse béninoise. «
L’art est bien plus qu’un simple divertissement. Il est un langage universel,
un miroir des cultures, un moyen d’expression des émotions et des talents. Dans
nos écoles, il développe la créativité, la discipline, l’ouverture d’esprit et
l’esprit d’équipe », a-t-il déclaré, visiblement ému par la qualité des
prestations. « Plus de 4 000 apprenants issus des 89 établissements abritant
les classes culturelles prendront part à ces compétitions », a-t-il ajouté,
avant de saluer la vision du gouvernement du président Patrice Talon « pour
avoir su rendre possible cette belle aventure éducative et culturelle ».
Creuset d’une culture vivante
Véronique Tognifodé, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle a tenu pour sa part à rappeler le sens profond de cette démarche. Elle œuvre « inlassablement pour le bien-être des apprenantes et apprenants, en leur offrant des opportunités pour réaliser leur potentiel dans tous les domaines porteurs», assure-t-elle. L’introduction de l’éducation artistique et culturelle dans le système éducatif est un levier essentiel pour transmettre les valeurs fondamentales et promouvoir la confiance en soi, la cohésion sociale et la préservation de l’identité culturelle, admet la patronne de l’enseignement secondaire. Son adresse aux jeunes participants se fera sur des notes d’encouragement.
«
Les compétitions interclasses culturelles sont organisées pour vous. Vous êtes
l’avenir de notre Nation. En participant, vous avez l’occasion de révéler vos
talents artistiques, de tisser des liens, et de vivre des moments de
camaraderie et d’apprentissage qui vous marqueront à vie ». C’est une
révolution en douce dans l’éducation béninoise, apprécie la ministre. Pour
elle, les classes culturelles ne sont pas un simple programme éducatif, mais
une révolution douce, un pari sur l’avenir.
Le
ton sera aussi à l’appréciation de la part du ministre du Tourisme, de la
Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, dont l’engagement en faveur des
classes culturelles est salué de toutes parts. « Depuis le 3 février 2023, une
flamme nouvelle brille dans nos écoles. Cette flamme est celle des classes
culturelles, porteuses d’un rêve ancien, celui d’un Bénin où chaque enfant, en
plus de lire et de compter, apprend à sentir, créer, imaginer et émouvoir »,
a-t-il déclaré. Ce programme, c’est la promesse faite à nos enfants de révéler
leurs talents cachés, transformer les rêves en disciplines, les passions en
vocations et les vocations en métiers, a-t-il insisté.
Dans les compétitions à venir, la musique, la danse, le théâtre et les arts plastiques seront à l’honneur. Un règlement rigoureux encadrera les prestations, évaluées par un jury d’experts selon des critères précis comme la créativité, la technique, l’originalité et les présentations. Des prix et trophées récompenseront les meilleures performances, mais, selon le ministre Abimbola, « la plus belle victoire est celle d’oser créer et d’avoir confiance en son talent ».
L’art, école de liberté
Au-delà
de l’aspect compétitif, l’esprit de ces rencontres reste éducatif. En initiant
les jeunes à la pratique artistique, le gouvernement béninois fait le pari
d’une éducation complète, où la tête, le cœur et la main se conjuguent
harmonieusement. « L’art est une école de liberté… Il apprend à penser
autrement, à ressentir profondément, à exprimer la beauté du monde et la
dignité de l’être », a conclu Jean-Michel Abimbola. Le lancement des compétitions
départementales des classes culturelles est ainsi apparu comme un moment fort
entre rires, applaudissements et émerveillement, les jeunes talents ont prouvé
que le Bénin de demain sera aussi celui des artistes, des créateurs et des
esprits libres. Le Ceg Gbégamey, berceau de grandes voix d’hier voit naître
sous ses projecteurs ceux qui, demain, porteront haut les couleurs du Bénin sur
les scènes du monde.
Une révolution en douce dans l’éducation des classes artistique et culturelle