La Nation Bénin...
La première édition des Vodun Days s’est
achevée, dans la nuit du mercredi 10 janvier dernier, avec un concert
traditionnel à la taille de l’événement. Un concert qui a ému le public composé
du chef de l’Etat, du président de l’Assemblée nationale, d’autorités et
personnalités diverses, et de milliers de spectateurs.
Il n’a pas résisté à l’envie de chanter avec
Sagbohan Danialou. Très à l’aise et détendu, le chef de l’Etat a vécu avec
ferveur le concert de clôture de la première édition des Vodun Days.
Quoi de mieux pour finir en beauté ces
manifestations qu’un concert traditionnel qui rime avec l’événement et honore
les artistes béninois qui s’inspirent de la culture. Sur des airs portant
l’empreinte des traditions africaines, le public a exulté, chantant à pleine
voix et dansant spontanément. De nombreuses voix se sont élevées dans la foule
pour soutenir les artistes. Parmi ces voix, celle du président Patrice Talon,
nostalgique des refrains intemporels de Sagbohan Danialou. A cœur joie, il a
offert des vannes d’ovations à tous les artistes.
Les prestations respectives de Noussoï, Norberka, Wood Sound, Les frères Totin, Ayodélé, Les frères Guèdèhounguè, Kofo the wonderman puis Sagbohan Danialou ont offert aux spectateurs, une évasion musicale riche en couleurs. Les bois, les instruments à vent, les percussions, les cordes et les claviers ont harmonieusement résonné, faisant frémir l’assistance. Les prestations époustouflantes des frères Guèdèhounguè, du percussionniste féru nigérian Kofo the wonderman et de l’inoxydable Sagbohan Danialou ont agité le public qui n’a pas hésité à reprendre en chœur les morceaux, dominant parfois les artistes sur scène. Les populations de Ouidah n’ont presque pas voulu laisser partir les frères Guèdèhounguè dont la musique est quasiment ancrée dans leur quotidien. Puis, vint le moment tant attendu où l’homme-orchestre, le Hagbè national comme on l’appelle, fit son entrée sur scène, tout de blanc vêtu, avec la même chaleur qui caractérise son timbre vocal. Malgré l’âge, l’expérience et le talent semblent incorruptibles. Sagbohan Danialou a égayé le public, chantant, parlant parfois avec délicatesse et ironie, dansant, jouant énergiquement aux instruments et, en artiste complet, glissant subtilement des messages de paix, de réconciliation avec la culture et avec les hommes, de solidarité, d’espérance en des lendemains meilleurs… Au cœur de ce beau tableau artistique, plusieurs scènes et morceaux auront retenu l’attention. Moment particulier : dès le prélude du morceau tant clamé par la foule, l’ambiance a changé. Arrêt sur image : les présidents de la République et de l’Assemblée nationale, assis sur leurs sièges, souriants, ont entonné avec l’artiste : « A mon noudé houn dou, a mon noudé houn wa é … ». Un morceau vieux d’une quarantaine d’années mais qui ne laisse indifférent aucun mélomane. Le chant a été soutenu, intégralement, par un public extasié. C’est sans doute, le morceau qui a le plus égayé lors du concert traditionnel du mercredi 10 janvier dernier. Et c’est sur les airs savoureux de Sagbohan Danialou, que les festivaliers ont fermé la page de la première édition des Vodun Days. Les manifestations auront tenu toutes leurs promesses et retenu le public jusqu’aux dernières secondes.