La Nation Bénin...
La
troupe d’enfants les Pepit’arts de Mèdédjonou a perdu son maître chorégraphe
principal. Mais la perte pour la communauté des arts et culture est plus
grande. Le décès de Albert Hounga, percussionniste hors pair, formateur et
encadreur en arts, se digère difficilement depuis quelques jours.
Appelez-le
« Mon type » et il vous répond soit par une tape amicale, soit par son plus
large sourire. Mais ça, c’était avant. Désormais, pour toute appellation, il
répondra par le silence. Resteront dans les souvenirs et la mémoire collective,
l’homme, l’artiste et le percussionniste passionné qu’il a été. On ne le savait
pas malade. Albert Hounga n’avait rien perdu de sa superbe forme encore moins
de son légendaire sourire et ses rires aux éclats. Mais la faucheuse a eu
raison de lui au détour d’une petite maladie qui laisse sa famille, ses proches
et surtout le monde culturel dans l’émoi et l’effroi. Pour la troupe d’enfants
les Pépit’arts de Mèdédjonou, c’est davantage un coup dur. Les pupilles des
arts et de la culture au Bénin l’ont eu de tout temps comme mentor. Il leur a
appris à chanter et à danser. D’autre sur ses traces ont pris goût à battre le
tam-tam et le font merveilleusement bien. S’il était leur encadreur et maître
chorégraphe principal, il était aussi un père pour eux. Autant il était capable
de sermonner et de punir un instant pour certaines fautes, autant l’instant
d’après, il savait consoler les enfants par son sourire et sa main tendre. Il a
été de presque toutes les expéditions du groupe aux quatre coins du monde. Il
n’était pas rare de le voir à certaines occasions prêter main forte aux enfants
sur scène.
Le
natif de la cité lacustre des Aguégués n’a pas limité son parcours
professionnel à l’encadrement. Il a été pendant de nombreuses années en
activité lui-même en tant que batteur, danseur et percussionniste. Il a fait le
tour du monde avec ses gongs, tam-tams et castagnettes. De nombreux festivals
en Europe, en Amérique et même en Asie ont révélé son immense talent. Il a su
imposer son art au sein de nombreux groupes de percussionnistes. Il a même
séjourné un temps loin du pays avant de rentrer retrouver les siens et sa
passion. Cette passion, il l’a aussi partagée avec les pensionnaires du Centre
d’art-thérapie de Porto-Novo. Là aussi, il a formé, instruit, contribué à
révéler des talents.
Albert
Hounga laisse derrière lui sa belle carrière mais aussi un héritage que sauront
perpétuer les nombreux apprenants qui ont arpenté son chemin et à qui il aura
sans doute inoculé le virus des arts et de la culture, mais aussi la bonne
humeur, un des traits qui le caractérisaient le mieux.