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Echanges à cœur ouvert avec les associations de consommateurs: MTN Bénin expose ses contingences pour ne pas être en porte-à-faux

Culture
Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 25 janv. 2016 à 05h43

Comme il en a fait une tradition depuis quelque temps, MTN Bénin a tenu, vendredi 22 janvier dernier au siège de sa direction générale sise à Ganhi, à Cotonou, une rencontre avec les associations de consommateurs. L’occasion lui a permis de leur former ses vœux du nouvel an, puis de partager avec elles ses projets pour cette nouvelle année et d’échanger sur ses inquiétudes par rapport à un certain nombre de difficultés auxquelles il est confronté.

Les associations de consommateurs ont honoré de leur présence cette 3e rencontre initiée à leur intention par MTN Bénin, vendredi 22 janvier dernier à Cotonou. En décidant de les rencontrer tous les deux mois, c’est pour faire le point du choix de ses activités et connaître aussi leurs besoins ou préoccupations, ainsi que l’appréciation qu’elles font de ses prestations et services.

Occasion d’échanges des vœux

De ces séances de travail et d’échanges, MTN Bénin sait ce qu’il en tire d’intéressant et de constructif, avouera le directeur du Corporate Services, Nicolas Gomez. Cette rencontre étant la toute première de l’année, il a saisi l’occasion pour leur présenter ses vœux. « Nous allons demander pour nous-mêmes et notre pays, par rapport aux échéances prochaines, la paix et la santé. Dans cette marche que nous faisons ensemble, que les associations de consommateurs soient encore plus fortes et mieux outillées. C’est pourquoi, au cours de cette année, nous allons voir dans quelle mesure il faudra vous assister. Vous représentez plus de trois millions d’abonnés », a poursuivi Nicolas Gomez. MTN Bénin, a-t-il aussi rassuré, va s’organiser pour que 2016 soit réellement avec elles, l’année d'une bonne collaboration.
«L’année 2016 est très importante pour MTN et notre pays. Nous vous assurons qu’il y aura beaucoup d’améliorations au niveau de nos services Mobile money et LTE 4G. Le plus important pour nous, c’est qu’il faut joindre l’acte à la parole, montrer le chemin. C’est l’amélioration de la qualité du réseau et du service qualité. Pour ce faire, nous devons travailler avec tout le monde y compris les associations des consommateurs que vous représentez. Soyons audacieux», a pour sa part insisté le directeur général Stephen Blewett. L’ambition de MTN Bénin, a-t-il réaffirmé, est de grandir avec les consommateurs de ses produits et prestations. «MTN est au Bénin depuis 10 ans et nous voulons être ici pour les 5 prochaines années à venir. Pour pouvoir rester et maintenir notre place de leader dans le domaine de la téléphonie mobile, nous devrons toujours continuer à investir», a également tenu à préciser le directeur général.
A leur tour, les associations de consommateurs par la voix de leur porte-parole, Narcisse Simon Holonou, ont formé leurs vœux à MTN Bénin, à son personnel et à ses responsables. Ils apprécient l’initiative prise, depuis l’année dernière, par l’opérateur GSM de les rencontrer régulièrement. Leur souhait, est que cette collaboration aille de l’avant et permette de régler les problèmes qui pourraient survenir.

Le décret aux nombreuses conséquences

Lors de leur dernière rencontre en septembre dernier, la question du décret que le gouvernement a introduit dans le secteur de la téléphonie mobile, pour augmenter un certain nombre de redevances et de charges, avait déjà été évoquée. A ce sujet, MTN Bénin a fait aux associations de consommateurs, le point des discussions qu’il a eues avec le gouvernement. Il a montré l’impact que ce décret aura sur le fonctionnement de l’industrie des télécommunications et les consommateurs. Malheureusement, fera constater l’opérateur, et ce, malgré toutes ses approches, ce décret est entériné par l’Assemblée nationale, à travers la loi de finances. Ce qui fait que depuis le 1er janvier dernier, la redevance sur les obligations passant de 3 à 5 F CFA la minute, puis de 20 à 53 F CFA la minute sur les appels internationaux entrant, a été instituée. Mais également, pour compter de la même date, chaque SMS sera frappé aujourd’hui d’une redevance de 2 F CFA. Pour finir, il y a eu aussi l’institution d’une taxe spécifique dénommée contribution au développement de 2% du chiffre d’affaires hors taxe et hors charges qui vient s’ajouter aux 3% du chiffre d’affaires qui étaient jusque-là versés par les opérateurs à titre de divers accompagnements au gouvernement, en terme de recherches, de formations ou de fonctionnement de l’ARCEP.
Avec les nouvelles taxes et autres redevances, Robin Accrombessi, président du Conseil national des associations de consommateurs, craint pour les abonnés. Selon lui, l’opérateur de téléphonie mobile saura trouver de nouvelles astuces pour s’en sortir afin de leur faire subir les coûts. A sa suite, Georgette Akuesson, présidente de l’Association Vie et Développement au Bénin, indiquera que les consommateurs ne sont pas encore sortis de l’auberge. Son souhait était de voir le coût sur la communication connaître une réduction au lieu d’augmenter avec ce décret. Rien n’a été fait pour soulager les consommateurs. Les jours à venir, ils seront appelés à mener des actions pour obliger le gouvernement à réagir, a laissé entendre Georgette Akuesson.

Problèmes de fréquences et d’interférences

Comme conséquence, le budget de MTN Bénin pour les trois prochaines années a déjà été revu à la baisse, parce qu’il y a des engagements qu’il était en train de prendre et qu'il ne pourra plus réaliser, ont déploré les responsables de l’opérateur GSM. «Il y a des réalisations qui étaient en cours et que nous serons obligés d’abandonner ou de revoir à la baisse, notamment la création d’emplois avec le recrutement en personnel», se sont-ils voulus plus explicites. L’objectif que MTN Bénin vise, ont-ils rappelé, est la satisfaction de ses abonnés. Ils sont revenus sur ce qu’ils ont fait au cours des deux derniers mois, par rapport à l’occupation du terrain. Elle a consisté au déploiement d’un total de 31 sites LTE 4G un peu partout à Cotonou et Abomey-Calavi. Parlant des difficultés, MTN Bénin en a été confronté en termes d’obtention de fréquences et de leur utilisation pour la satisfaction des consommateurs. La plus importante, selon son technicien Borgias Houndékon, est due aux problèmes d’interférences dans la plus petite bande qui est la 900. «Figurez-vous que jusqu’ici, nous n’avons déployé la 4G uniquement, pour les 31 sites, que dans la petite bande de fréquence. Nous n’avons pas encore la convention de l’autorité pour lancer les sites 4G dans la grande bande qui est celle de 2600. Il y a des équipements installés mais qui sont déjà amortis et que nous n’avons même pas utilisés une seule fois. On les allume et on ne peut pas les faire fonctionner à cause des problèmes d’interférence. Par ailleurs, nous n’avons pas l’autorisation pour déployer la fibre optique, quand bien même, MTN a obtenu la licence de le faire. Et pourtant, tout cela se trouve dans la licence de 50 milliards F CFA que nous avons payée», a expliqué Borgias Houndékon.
«Nous n’avons aucune intention de nous dédouaner des problèmes de réseau de qualité exceptionnelle auxquels nous sommes confrontés. MTN Bénin n’a aucun plaisir à ce que ses abonnés se plaignent et que sa collaboration avec leurs associations se transforme en bataille», a conclu Nicolas Gomez?