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Exposition «3 en1»: Le dialogue porté sur la toile par trois artistes de renom

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 09 déc. 2015 à 05h16

Exposition «3 en1»: Le dialogue porté sur la toile par trois artistes de renom

Le tournant politique qu’amorce le Bénin dans les prochaines semaines préoccupe certains artistes plasticiens qui prêtent déjà leurs pinceaux à la sensibilisation. Il s’agit de faire de la prochaine élection présidentielle, une expérience réussie en escamotant toute velléité à l’antipode de l’unité nationale et en travaillant pour le dialogue. Tel est le leitmotiv de l’exposition que proposent, depuis samedi 5 décembre dernier, trois plasticiens au public.

«Dialogue» ! Le thème est tout trouvé pour rappeler à la population béninoise en cette veille d’élection présidentielle, la nécessité de conserver l’unité nationale malgré les divergences d’opinions et les oppositions dans les choix politiques. Lorsque ce sont trois artistes aux talents avérés qui décident de porter un tel projet, le public ne peut qu’exulter. Et c’est ce qui a eu droit de cité, samedi 5 décembre au Centre culturel chinois de Cotonou à l'occasion du vernissage de l’exposition organisée par Erick Ahouansou, Francel Dagbéto et Etienne Arèmon. De jeunes et expérimentés pinceaux qui se sont donnés la main à travers une résidence de création dont le résultat se laisse contempler, entre tableaux et installations qui brisent la routine, tutoient l’ingéniosité, entrecroisent le génie et abordent la dextérité dans l’art. Des petits formats de Erick Ahouansou alias Dah-Jah, aux géants de Francel Dagbéto alias Aris sans oublier les installations de Etienne Arèmon, les exposants ont rivalisé d’ardeur pour laisser entrevoir sous divers prismes, des messages se rapportant au dialogue. Dialogue entre religions, entre populations, entre frères, entre dirigeants, nécessité de cohabiter, unité nationale… rien n’a été omis.

Apôtres du dialogue

Pour Etienne Arèmon, cette exposition dénommée «3 en 1» constitue déjà en lui-même, la matérialisation du dialogue. Car, venus de divers horizons avec des profils et parcours divers, ils sont tous trois décidés à travailler ensemble. Une sorte de message lancé à l’endroit de leurs pairs, prioritairement à l’endroit des populations pour leur rappeler que la fraternité, premier postulat de notre devise nationale, devrait être l’élément premier qui guide nos actions. Mais au-delà, l’exposition se propose comme le vecteur de cette sensibilisation jugée indispensable par les temps qui courent. C’est donc une œuvre de grande portée qui n’est rien d’autre que le reflet des ambitions de trois talentueux artistes dont les parcours sont plus qu’édifiants.
Erick Ahouansou alias Dah-Jah est artiste-peintre, musicien et collaborateur architecte. On dit de lui qu’il est un artiste original qui puise son inspiration dans l’art primitif et qui travaille sur l’art lié à l’éducation spirituelle. On comprend donc la prédominance du Fâ dans les œuvres qu’il propose. Mais cette sobre présentation n’est que le résumé de la riche et longue carrière de l’homme aux longs cheveux qui a déjà parcouru assez de pays avec son pinceau. Etienne Arèmon lui, n’est pas issu des écoles récentes. C’est un self-made-man qui a fini par s’imposer au fil du temps avec un niveau de réflexion artistique souvent au-delà de la normale. Ses œuvres, si non ses installations, sont d’une inspiration qui épate souvent et il en était ainsi, samedi dernier.
Le benjamin de la fratrie, Francel Dagbéto alias Aris est peintre, plasticien, auteur et compositeur. Il est venu à la peinture par la caricature. Mais depuis quelques années, ce jeune passionné de dessins s’inspire de la tradition et des croyances spirituelles pour proposer des œuvres authentiques, souvent sur de grands supports, partagées entre beauté, authenticité et révélations. Il fait beaucoup dans l’abstrait et s’illustre par de vives couleurs qui donnent à son art, éclat et attrait. Ce sont donc ces trois pinceaux qui offrent le dialogue à travers des dizaines d’œuvres ¦