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Exposition « Gbèdoté » à la Grande place: Fusion d’artistes en hommage au sculpteur Théodore Dakpogan

Culture
Deux expositions sont en cours à la Grande place en  hommage au sculpteur Théodore Dakpogan Deux expositions sont en cours à la Grande place en hommage au sculpteur Théodore Dakpogan

Le sculpteur Théodore Dakpogan vit encore à « La Grande place » de Porto Novo à travers une double exposition. La première, dénommée «Gbèdoté» présente les œuvres de cet artiste décédé il y a peu. A travers la seconde, plus d’une quarantaine d’artistes des quatre coins du monde rendent hommage à cet orfèvre.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 26 janv. 2024 à 07h20 Durée 3 min.
#Exposition « Gbèdoté » à la Grande place
Le fer était sa passion. Le travailler était son quotidien, il est même devenu en plus de son travail artistique, adepte de la divinité Ogou, dieu du fer. A cette matière, Théodore Dakpogan voulait tout donner. Sa vie artistique s’il en a eu une sinon sa vie tout court a été dédiée à l’art, à interroger, manier, façonner le fer sous toutes ses formes. Au bois il a également touché. A « la Grande place » de Tokpota, devenue lieu emblématique et passage obligé pour les arts et les artistes dans la ville capitale, ce sont désormais ses œuvres qui parlent pour lui. De l’entrée de cette galerie au jardin en passant par les allées et les salles d’exposition, Théodore Dakpogan vit doublement. Le grand orfèvre fauché brutalement alors même qu’il en avait plein à donner à l’art, trouve une nouvelle vie à travers ses propres réalisations, mais aussi à travers celles de ses compères du monde entier. A travers l’exposition « Gbèdoté», entendez l’espoir est permis, la vie ne s’arrête jamais, la galerie célèbre son talent de grand manieur du fer. Les lieux ne lui sont pas inconnus. De son vivant, Théodore y a passé une bonne partie de son temps pour travailler mais aussi pour exposer. Avec Rafiy Okefolahan, fondateur de ce lieu de culture, il a même deux fois présenté ses œuvres au public à travers des expositions qui font encore écho. Ce qui est célébré de lui, c’est non seulement son talent, mais ses qualités humaines aussi. On dit de lui qu’il était un maniaque de la perfection mais il ne se donnait aucune prétention. La seule dont il pouvait se prévaloir, c’est son inspiration qui lui donnait de façonner à sa guise le fer pour en faire des objets les uns aussi impressionnants que les autres. L’exposition qui lui rend hommage draine des foules qui ne le connaissaient pas forcément mais qui découvrent des œuvres qui sortent quelque peu de l’ordinaire. A croire que le dieu du fer dont il a fini par devenir adepte lui a concédé une part de génie qu’il a su valoriser. « Avant sa violente mort, j’ai eu le plaisir de collaborer avec lui pendant les trois dernières années et nous avons deux fois exposé ensemble », témoigne Rafiy Okefolahan. Ses œuvres sont emblématiques et il était constamment dans la créativité. Il avait aussi une philosophie qui transparait à travers certaines de ses œuvres.   
Du 13 au 27 janvier, les salles d’exposition et bien d’autres espaces de « la Grande place » sont envahis par les œuvres d’une quarantaine d’artistes contemporains. Ils viennent du Bénin, de la sous-région, d’Afrique et d’Europe pour un hommage sans pareil à l’homme du fer, Théodore Dakpogan. Sika da Silveira, Simplice Ahouansou, Esnesto Novo, Charbel Coffi, Erick Ahouansou, Sébastien Boko, Ulrich Gbaguidi, Paako Salah, Marina Tabacco, Princesse Keirath… sans oublier Rafiy Okefolahan, ils sont nombreux à adhérer à cette exposition-hommage à leur compère à travers « la fusion des impossibles ». L’exposition « Gbèdoté » qui court depuis le 8 janvier dernier prend fin demain 27 janvier.