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Fitheb 2016/Echanges entre acteurs : Vivement que renaisse le théâtre dans les écoles !

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 24 mars 2016 à 08h14

Trois acteurs d’une autre époque, aux expériences diverses pour évoquer le théâtre d’hier, celui d’aujourd’hui et de demain. C’est le plateau offert par la direction du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) comme premier panel d’échanges dans le cadre de l’édition 2016 de la biennale du théâtre qui se déploie depuis mercredi 23 mars.

Koffi Gahou, Alou-gbine Dine, Boniface Makponsè. Pour ceux qui connaissent le théâtre béninois, ces trois noms figurent en bonne place parmi les pionniers de cet art de la scène. Même s’ils n’ont pas un parcours identique, ils ont en commun, la passion pour le théâtre et cela s’est fait ressentir tout au long de leurs carrières qui d’ailleurs se poursuivent. A l’heure du bilan du quart de siècle du renouveau théâtral au Bénin, on peut donc logiquement leur tendre la perche, et c’est ce qu’ont fait le directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Erick Hector Hounkpè et l’équipe qui l’accompagne dans sa mission. D’ailleurs pour lui, le théâtre et le renouveau démocratique au Bénin ont un destin intimement lié et l’un n’a pas pu connaître son ascension sans l’autre. Mais l’espace théâtral s’érode. Sa visibilité baisse et sa qualité s’effrite en dépit des énergies qui lui sont consacrées. Que faire alors ? Comment puiser dans le passé pour construire le présent et préserver l’avenir? Voilà l’énigme que tente de résoudre la direction du Fitheb en convoquant « ce conseil des sages » au chevet du théâtre avec la modération de Eric Totah, acteur culturel de renom.

Déjà, pour Koffi Gahou, (et il sera repris par la plupart des intervenants), il faut repartir à la base, notamment dans les écoles et redonner vie au théâtre à la base. C’est la sève du bien-être de cet art, pense-t-il. Lui qui, comme bien d’autres, reste nostalgique des coopératives scolaires. Ces instants de retrouvailles entre élèves, lycéens et collégiens d’antan pour faire éclore les talents artistiques. Géniteur des « Germes de l’authenticité africaine » avant son aventure au Gabon, Alougbine fait aussi partie des pères du théâtre moderne béninois et croit dur comme fer qu’il y a encore du travail à faire pour remettre les choses à l’endroit. Que dire de Boniface Makponsè ? Très peu de la jeune génération, mais grand acteur du théâtre qui aura indiqué le chemin à suivre à plusieurs générations.
Unanimement, ces trois acteurs ont regretté le déclin de l’engouement théâtral et ont fait observer que le regain d’intérêt pour les activités artistiques et culturelles a considérablement baissé. Koffi pour enfoncer le clou indexera même le renouveau démocratique comme un facteur qui a sérieusement grippé l’intérêt pour la chose culturelle. Très amer face au désintéressement qui s’observe au fil des ans, ces panélistes ont plaidé pour plus de financement dans ce secteur. Mais avant, ils ont soutenu que le budget qui lui est consacré actuellement peut être réorienté et mieux exploité pour plus de résultats. Mais rien de tout cela ne peut porter si l’amour du métier n’est pas inculqué aux plus jeunes, dira Boniface Makponsè . Et c’est à ce niveau que Alougbine Dine apparaît comme un visionnaire. Lui qui à ce jour, demeure le fondateur de la seule école qui forme surplace les professionnels du théâtre?