La Nation Bénin...
Nikki, la capitale du royaume des Baatombou et Boo a été
prise d’assaut, ce jeudi 28 septembre, par des milliers de festivaliers venus
vivre l’édition 2023 de la Gaani ou «Sonnirou ». Cette édition est caractérisée
par une ferveur particulière car elle est la première sous le règne de Son
Altesse impériale Séro Torou Touko Sari, depuis son intronisation dimanche 15
janvier dernier.
La longue nuit de la Gaani à Nikki, suite aux différents concerts qui ont duré jusqu’à l’aube, n’a pas émoussé l’ardeur des festivaliers enthousiasmés à l’idée de voir, ce jeudi 28 septembre, à quoi allait ressembler la première Gaani célébrée sous le règne du nouvel empereur Séro Torou Touko Sari. En lieu et place du Sinaboko, Sabi Naïna III, alors souffrant lors de la précédente édition, c’était son petit frère le roi de Sandilo Sina Dérou, auquel il avait exceptionnellement délégué ses pouvoirs, qui avait effectué le parcours rituel. Cette fois-ci, c’est sur la sortie en cette occasion solennelle de son successeur désigné, que toutes les attentions se sont focalisées.
En effet, il sonnait 13 h 03 lorsque, sous les ovations de
l’assistance, l’empereur Séro Torou Touko Sari, lunettes noires bien fixées sur
le visage, frais comme un jeune, malgré ses 85 ans révolus, fit sa sortie du
palais, porté par un cheval bien paré. Accompagné par un cortège composé des
cavaliers de Nikki auxquels se sont joints ceux de Parakou et de Djougou, d’une
équipe de griots Ganku et Barobu qui faisaient ses louanges en jouant de gros
tam-tams et tambourins à aisselle non sacrés, il va sacrifier à ce rituel en
faisant le tour des différents sites. Le premier ministre, Sina Dounwirou, le chef
des Kiriku ou des récades à la cour, le chargé de la sécurité et du protocole,
les trompettistes, ainsi qu’une immense foule de curieux étaient également à
ses côtés.
Tel un périple
Longue d’environ 12 km, la première étape de son parcours a été marquée par la visite à l’imam de la mosquée centrale Demannu et son adjoint Naimi. Il s’est ensuite rendu sur le «gros tas d’ordures » ou Yankou Bakararou, pour faire des prières selon un rituel particulier. Suivront les escales au lieu de préparation des guerres (Tem Yanku Bakaru), sur le tombeau de Séro Bétété et celui de sa sœur Baké Douwé (Dakiru), sur le tombeau de Kpé Lafia Gambarou Souanrou (Bantiaru), au niveau de l’ancien palais de Danri.
Avec sa suite, il a observé son premier passage devant les
tambours sacrés, avant de se rendre sur le tombeau de Kpé Gounou Kabawuko
(Bankpilu). Il s’est présenté une nouvelle fois devant les tambours sacrés puis
a rejoint le palais impérial et s’est installé dans la case ronde, après avoir
salué les officiels, les dignitaires et la foule qui l’attendaient. Les rituels
devant les tambours sacrés pouvaient alors commencer.
Mais un peu plus tôt, ce sont les cavaliers qui se sont
allègrement adonnés à des cavalcades avec leurs chevaux. La cérémonie a pris
fin par le ballet des allégeances, en fonction de la hiérarchie des rois et
autres dignitaires, puis les civilités des autorités. Les festivités vont se
poursuivre ce vendredi 29 septembre avec le Kayessi, la cérémonie du rasage ou
du baptême des princes et princesses Wassangari par la Gnon Kogui, ainsi que
par les hommages des chefs traditionnels et dignitaires à l’empereur. Il y aura
également les salutations et allégeances des têtes couronnées, puis les vœux de
nouvel an qui seront présentés.
Pour Roland Gounou Lafia
Joseph, maire de Nikki, le défi de l’organisation de
l’évènement est relevé au regard de la réussite de la fête de la Gaani.
Le gouvernement a été représenté par une forte délégation
composée, entre autres, des ministres Jean-Michel Abimbola et Aurélie Adam
Soulé Zoumarou. Outre la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata,
il y avait également quelques députés et bien d’autres autorités
politico-administratives?