Concours national de littérature réservé strictement aux auteurs béninois ayant publié chez un éditeur agréé basé au Bénin, à l’étranger ou chez un éditeur étranger, le Grand prix littéraire a connu cette année, la sélection pour sa phase finale de dix auteurs, trois maisons d’édition et deux journalistes chroniqueurs littéraires. Le face-à-face dans la catégorie « Journaliste/chroniqueur littéraire » entre Teddy Gandigbé et Edouard Katchikpè s’est soldé par la désignation du premier qui enlève ainsi le trophée de l’édition ainsi que l’enveloppe d’un million de francs Cfa l’accompagnant. Au niveau des éditeurs, « Christon Editions » a pris le dessus sur « Venus d’Ebène » et « Les Flamboyants Edition ». Sacrée ainsi meilleure maison d’édition pour le compte de l’année, il lui a été décerné un chèque de trois millions de francs Cfa ainsi qu’un trophée, symbole de son palmarès. Enfin, dans la catégorie la plus attendue, celle qui distingue le grand prix littéraire, l’auteur le plus méritant, dix challengers étaient assis dans la salle bleue du palais des congrès de Cotonou, espérant chacun un large sourire à l’heure de la délibération. Mais un seul a vu son nom gravé dans la grande enveloppe soigneusement détenue par l’huissier de justice assermenté qui a accompagné les travaux ayant conduit à la délibération.
Mouhamadou Kpaka portait « La bataille du désert », Etèka Alabi « Les contes de Atokolibé » et Claude Balogoun « Querelles de quartier ». Comme eux, Sadlay Hounyèmè était en lice avec « La ritournelle des chérubins orphelins », Elisabeth Alandji avec « L’arme du silence » et Emmanuelle Berny-Laleyè avec « L’enfant messager ». Les autres auteurs retenus dans les starting-blocks ont noms Destin Akpo auteur de « Colorant Félix », Rodrigue Gounda portant « Le retour des abeilles », Alphonse Montcho avec son œuvre « L’ombre du zombie » et enfin Florent Houndjo avec « Dans les limbes ». Au verdict final, c’est cette dernière œuvre qui a retenu l’attention des membres du jury qui ont décidé de lui octroyer le Grand prix littéraire du Bénin édition 2023. Florent Houndjo repart ainsi avec le fabuleux titré gravé dans son palmarès, mais aussi un chèque de cinq millions de francs Cfa. Le déroulement du concours suit plusieurs étapes. La publication de l’appel à candidatures fixant les conditions de participation et le règlement du concours, la réception, le dépouillement et le traitement des candidatures, la présélection des cinq finalistes toutes catégories confondues et la cérémonie de délibération et de remise des prix aux lauréats.
Révéler l’exception culturelle
« Les lauréats de ces prix ne sont pas seulement des écrivains, des chroniqueurs ou des éditeurs exceptionnels, ils sont aussi des ambassadeurs de la culture béninoise, portant nos histoires et notre créativité au-delà de nos frontières », dira le ministre en charge de la Culture Jean Michel Abimbola. Leur responsabilité et leur engagement sont déterminants, poursuit-il. « Révéler le Bénin à ses filles et fils et au monde, passe aussi par la mobilité de l’écrivain, la circulation de son œuvre et son accessibilité », indique le ministre. Mieux que par le passé, « la visibilité des lauréats et leurs œuvres se fera encore plus dans les médias à travers un programme de promotion axée sur des magazines culturels, les émissions spécialisées tant sur les médias classiques que sur les web magazines », annonce t-il. Au-delà de l’excellence, le Grand prix littéraire donne l’occasion aux lauréats de manifester publiquement leur engagement à honorer et à faire grandir les amateurs et les professionnels de la chaîne du livre, selon lui. Pour lui, cette cérémonie est une source d’espoir pour l’avenir de ce secteur dans la vision du gouvernement de révéler l’exception culturelle du pays.