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« Humeurs d’artistes »: Plongée au cœur des mots et lettres

Culture
Par   Marius IBIKOUNLE, le 10 mars 2023 à 10h06
Les soirées poétiques jadis organisées et qui avaient disparu de la scène artistique signent leur retour à travers « Humeurs d’artistes » que porte Laboratorio arts contemporains. Un premier numéro est déjà passé et le deuxième s’annonce plus dense et tout en poésie. Jasmin Guézo et Myrtille Akofa pour leurs voix, sinon leurs plumes. Valdo Idaël et sa bande pour l’accompagnement sur scène. Casting parfait d’un soir pour une plongée dans les lettres poétiques que l’on n’entend plus depuis un moment. « La soirée m’a rendu amoureux de qui ou de quoi je ne sais pas. Tout compte fait, je sais que je suis amoureux. Je n’avais plus envie de rentrer chez moi, surtout quand le pianiste jouait en fond sonore alors que les poètes avec leurs voix fines et imposantes nous hypnotisaient avec des mots séduisants, envoûtants et excitants ». Elogieux témoignage d’un spectateur dont les mots suffisent à décrire l’état d’âme de ces dizaines de personnes qui ont effectué, il y a quelques jours, le déplacement du Bamboo Numerik pour être les témoins de « Humeurs d’artistes ». Conçue et pensée par Laboratorio arts contemporains, cette plateforme d’expression artistique reprend ses droits pour célébrer cette fois-ci la poésie. « La poésie reste et demeure silencieuse dans les livres. Une nouvelle génération de poètes nait, continue de porter le souffle poétique, mais n’a pas de répondant, pas de lecteur, pas d’écoute », déplore Jérôme-Michel Tossavi qui, il y a quelques années, rêvait d’un Bénin, capitale de la poésie mondiale. Il faut définir une tribune à la poésie pour que les artistes s’expriment autrement, suggère-t-il. « Humeurs d’artistes» sera désormais la tribune expérimentale exclusivement dédiée à la poésie et aux arts connexes. A peine le projet a-t-il déroulé sa première soirée que le public s’est annoncé et en demande encore. Conséquence, les organisateurs veulent le fidéliser et l’agrandir. Après ce premier rendez-vous, date est prise pour le 24 mars prochain. Il sera question de poésie, mais aussi de femme, mois de la femme oblige. Le projet est appelé à un meilleur avenir pour porter haut la poésie qui se meurt. Plus qu’un vœu, c’est un engagement que prend la directrice exécutive de Laboratorio, Noudeou Noëlie Houngnihin. Elle veut conjuguer au passé le manque d’espaces de dialogue pour les artistes qui, pour elle, semblent isolés, hors de la société. « On a besoin de les écouter », insiste-t-elle. Et comme Laboratorio a inscrit « l’humain au cœur de la question artistique », elle engage son équipe et son expertise pour aider les artistes, les poètes surtout à travers des tribunes aux formats légers, à dire « ce qui les tourmente et ce qui les réjouit pour extirper de la société les maux qui la minent». Après le 24 mars, le prochain rendez-vous de cette initiative qui se veut mensuelle est pour le 9 avril. A cette occasion, les artistes béninois invités seront rejoints par des artistes cubains en résidence pour dire et chanter les lettres, la beauté du verbe et le son du langage poétique■