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Industrie de l'humour: Le Bénin bientôt la capitale africaine du rire

Culture
Signature des documents de la convention d’objectifs  entre le Bénin et Montreux Comedy Signature des documents de la convention d’objectifs entre le Bénin et Montreux Comedy

Le gouvernement béninois et le groupe Montreux Comedy ont signé, lundi 7 avril dernier, à Cotonou, une convention d’objectifs de deux ans, visant à faire du Bénin, la capitale africaine de l’humour. L’acte n°1 de cette ambition sera l’organisation, en décembre 2025, du festival international dénommé « Cotonou Comedy Festival ».

Par   Ariel GBAGUIDI, le 09 avr. 2025 à 06h50 Durée 3 min.
#Montreux Comedy Festival

Le Bénin, hub africain du rire. Cela n’est qu’une question de temps. Le gouvernement, dans sa dynamique de promouvoir les industries culturelles créatives et le tourisme culturel, a formalisé, ce lundi, ses négociations entamées depuis quelques mois avec le groupe Montreux Comedy pour porter sur les fonts baptismaux un festival international du rire. Il est dénommé «Cotonou Comedy Festival » et aura lieu en décembre 2025. Il s’agit d’une unité conjointe de promotion de l'industrie du divertissement notamment l'humour.

« Ce que nous avons constaté en circulant en Afrique depuis quelques années, c'est qu'il manquait à l'Afrique, dans l'humour africain, une grande marque de référence. L'Afrique subsaharienne, l'Afrique continentale, continent africain, n'a pas de grand festival d'humour international », explique Grégoire Furrer, président et fondateur du groupe Montreux Comedy. Or, souligne ce dernier, la jeunesse africaine est demandeuse et consommatrice de cet art. Le projet d’organisation à Cotonou d’un grand festival d'humour est alors une belle opportunité de promouvoir les talents africains et par la même occasion, la destination Bénin.

« Moi, ce que je trouve important aujourd'hui, c'est d'écouter et entendre des humoristes africains qui ont quelque chose à raconter au monde avec leur culture africaine. Et ce qui me fascine quand je me balade en Afrique, et je passe beaucoup de temps en Afrique, c'est de voir la qualité des humoristes africains. Ce qu'ils sont capables de dire aujourd'hui, à travers la société qui est difficile comme partout dans le monde, comment les humoristes arrivent à transcender le réel, comment ils arrivent à transcender les difficultés, qu'elles soient sociales, politiques, environnementales, et de faire rire et d'embarquer les gens», indique le premier responsable de Montreux Comedy.

Aubaine 

Pour la partie béninoise, l’occasion vient à point nommé. «L'Adac vit ces moments comme une opportunité, voire une chance pour le Bénin (…). C’est une occasion pour nous de faire éclore l'humour sur l'ensemble du continent, et peut-être même au-delà », s’est réjoui William Codjo, directeur général de l’Agence de développement des arts et de la culture (Adac). Comme Grégoire Furrer, son souhait, avec ce partenariat, est que des artistes du monde entier viennent à Cotonou pour créer des états généraux de l'humour et pourquoi pas les African Comedy Awards.

Au-delà des artistes, le festival sera également le point de ralliement des producteurs, promoteurs, journalistes, influenceurs, touristes de l'Afrique, mais aussi du reste du monde de l'humour, avec les grands marchés que sont la France, le Canada, les Etats-Unis. Car, il deviendra bilingue. «C’est un événement francophone dans un premier temps, mais nous allons l’ouvrir d'ici deux ou trois ans, aux anglophones. Nous avons la chance d'être à une frontière commune avec le Nigeria, où vous avez une qualité d'humour absolument extraordinaire, et nous souhaitons faire du Bénin la grande plateforme de l'humour international, comme le Montreux Comedy pour l'Occident, avec à la fois un festival structurant et une plateforme digitale », promet Grégoire Furrer.

Les contenus produits lors du festival vont circuler à travers les réseaux sociaux, les nouveaux médias, et pour cela il faudra un bon sketch qui fera rire un Suisse, un Montreux, un Français ou un Québécois. Ce qui passe forcément par la formation des artistes. Jean Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, rappelle que le volet formation et renforcement de capacités occupe une bonne place dans le partenariat signé.

« Je voudrais que tous ensemble, les humoristes en premier, mais également le public béninois, le public continental, au moins de la sous-région, et demain, le public international, qu'on sache qu'il y a un grand rendez-vous annuel au Bénin, et que le Bénin est une place forte pour l'humour, pour l'humour de bon goût, l'humour qui peut s'exporter, l'humour qui peut se comprendre, ça peut se comprendre au Bénin, en Côte d'Ivoire, en Afrique du Sud, etc. et au-delà de l'Atlantique », a ajouté le ministre.

La cérémonie de signature de la convention a connu également la présence de plusieurs artistes comédiens et humoristes à l’instar de Gros et Métis, Chromosome, Gopal Das. Ces derniers disent accueillir à bras ouverts ce vent nouveau qui souffle sur l’industrie de l’humour au Bénin.