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Initiative «Tolérance et amitié»: La rencontre de cinq plasticiennes autour d’un projet d’envergure

Culture
Par   Josué F. MEHOUENOU, le 22 janv. 2016 à 06h19

On a souvent fait aux femmes le procès de n’être pas en mesure de se mettre ensemble pour des actions pérennes. Quatre plasticiennes viennent d’en donner la preuve contraire à travers un projet dont le nom en dit long : «Tolérance et amitié».

Tout est parti d’une prestation du groupe Gangbé brass band en France. Et c’est à cette occasion que Marie Claire Herio manifeste son désir d’aller à la rencontre des artistes béninoises pour un brassage. Depuis lors, les choses sont allées très vite. De sorte qu’au bout de six mois après cette fatidique et fortuite rencontre, elle se retrouve déjà à Cotonou aux côtés de quatre autres plasticiennes non moins connues sur place. Le projet «Tolérance et amitié» amorce ainsi une de ses phases essentielles. Pendant une semaine, Rebecca Favi Mireille Odjo, Edwige Houéssènon, Eliane Aïsso, Blandine Eklou et Marie Claire Herio ont appris à se fréquenter et surtout à échanger sur leur approche de l’art, leur méthode de travail, leur source d’inspiration. Au bout de sept jours de résidence, elles ont réalisé des œuvres qui servent de support à l’exposition dont le vernissage a eu lieu, jeudi 21 janvier à la médiathèque des diasporas à Cotonou.

Occasion pour Jules Koukpodé, responsable des lieux, de reconnaître l’engagement au travail de ces cinq plasticiennes. Celui-ci dit avoir noté avec satisfaction l’esprit de partage qui a régné tout au long de la résidence. Cela, les artistes elles aussi ne le nient. Chacune d’elle soutient avoir appris de ses pairs et réciproquement. En tout cas, l’expérience pourrait être éditée à nouveau à la satisfaction de tous afin de créer au sein des artistes, l’envie d’apprendre et de se faire enseigner par ses collègues. «On se cherchait, on s’est retrouvé et il y a une forte envie de continuer ensemble», rit Marie Claire Herio dont les œuvres et celles des autres exposants forcent l’admiration. Elles disent avoir beaucoup travaillé au cours de cette résidence. D’ailleurs, témoigne Jules Koukpodé, plusieurs plasticiens sont allés les visiter et n’ont pas caché leur satisfaction, surtout en raison du travail de certaines. C’est le cas par exemple d’Edwige Houéssènon, une autodidacte qui ne cesse de faire des percées. Eliane Aïsso et Blandine Eklou, purs produits d’une des écoles de métiers d’art de la place quant à elles n’ont de cesse de surprendre par leurs avancées spectaculaires. Rebecca Favi Mireille Odjo en ce qui la concerne est un talent en pleine éclosion.
La vingtaine d’œuvres présentées pour l’exposition qui prend fin le 30 janvier prochain, sans être extraordinaire, laisse entrevoir néanmoins un travail de fond et une harmonie entre les couleurs mises en exergue pour peindre la tolérance. Avec leurs différents profils et expériences, elles ont néanmoins su briser la routine et l’amateurisme souvent observés chez les débutants et les amateurs. Ce projet qui repose sur une série de perspectives a en tout cas pris un bon envol, au regard du déplacement effectué par le public à l’occasion du vernissage, sans oublier la qualité du travail abattu?