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Journée internationale de la traite transatlantique: Ouidah maintient la flamme du devoir de mémoire

Culture
Les échanges fructueux ont ravivé la mémoire des victimes de la traite Les échanges fructueux ont ravivé la mémoire des victimes de la traite

A l’instar de la communauté internationale, le Bénin a commémoré la Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, le 28 mars dernier, au Centre culturel de rencontre international John Smith à Ouidah. 

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 05 avr. 2024 à 09h52 Durée 3 min.
#Bénin #culture

« Créer une liberté mondiale: lutter contre le racisme par la justice dans les sociétés et entre les nations ». Tel est le thème de la journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, édition 2024. Au Bénin, le système des Nations Unies, le Comité de préfiguration-Musée de Ouidah et l’Agence nationale des patrimoines touristiques ont organisé un panel de discussion des acteurs-animateurs et des communautés porteuses des mémoires de la traite transatlantique à Ouidah. Ce fut un moment d’échanges avec les communautés dépositaires, de partage sur les différentes initiatives en vue de la valorisation du patrimoine culturel de la cité historique de Ouidah. L’objectif était de fédérer les acteurs-animateurs des mémoires et les communautés autour d’un message de sensibilisation sur le devoir du souvenir et son rôle dans l’éducation préventive des crimes contre l’humanité. 

Salvator Niyonzima, coordonnateur résident du système des Nations unies, a indiqué que pendant 400 ans, près de 15 à 20 millions de fils d’Afrique ont été déportés, et qu’en dépit de l’abolition de l’esclavage en 1863, il faudrait maintenir allumée la flamme du devoir de mémoire, mais aussi d’hommage. « Il faudrait faire en sorte que plus jamais çela ne se produise; et il faudra renforcer les efforts du projet de l’Unesco sur la route des personnes mises en esclavage. Faire en sorte que la mémoire de ces vies brisées soit source d’inspiration pour un monde meilleur », a insisté Salvator Niyonzima, coordonnateur résident du système des Nations unies. Pour les participants à ces assises, Ouidah regorge de multiples mémoires actives et silencieuses, de multiples traces du patrimoine culturel matériel et du patrimoine culturel immatériel. “Le gouvernement s’empare de cette mémoire, pour donner un souffle nouveau à ce parcours de la Route de l’esclave, et faire de Ouidah un musée à ciel ouvert. D’où le Comité de préfiguration de Ouidah en Cité Musée, qui accompagne le programme de réhabilitation, de restauration, de re-densification de cette cité à dimension Atlantique, puisque Ouidah appartient à cette géographie élargie des Afriques et des Amériques”, a déclaré Coline Tomson Venite, chargée de mission aux arts et à la culture, à ces assises marquant également le 30e anniversaire du programme, la Route de l’esclave. Elle ajoute : “Je me réjouis des échanges, de ces perspectives de co-construction sur une mémoire qu’il nous revient d’honorer, cette mémoire de l’abolition de la traite négrière transatlantique”.

Pour Paul Akogni, directeur du patrimoine culturel, il faut à tout prix maintenir allumée la flamme du souvenir, restaurer, valoriser les sites marquants de la route des personnes mises en esclavage. Car, “de l’autre côté vivent encore les descendants de nos parents sauvagement arrachés à leur terre, à leur vie, à la vie”, a-t-il insisté avant d’ajouter qu’il faut que vive la mémoire de ces personnes, que l’Afrique se réconcilie avec elle-même, avec ses fils.