La Nation Bénin...

Promotion des langues nationales et éducation des adultes: L’alphabétisation réclame 2% du budget de l’Education nationale

Culture
Par   Maryse ASSOGBADJO, le 02 juil. 2015 à 21h42

Le Réseau national des opérateurs privés pour la promotion des langues nationales (ReNOPAL), plaide pour une augmentation du budget alloué au sous-secteur de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales. C’est ce qui ressort de la conférence de presse qu’il a animée hier, jeudi 2 juillet, au Codiam de Cotonou.

Le sous-secteur de l’alphabétisation est laissé pour compte. Le montant à lui accordé est insignifiant et décroit d’année en année. Cette situation fait actuellement l’objet de lobbying. C'est à cette fin, qu'une conférence de presse, animée hier par le Réseau national des opérateurs privés pour la promotion des langues nationales (ReNOPAL), qui appelle les pouvoirs publics au secours dudit sous-secteur. Les conférenciers ont présenté, documents à l’appui, l’état calamiteux dans lequel végète ce sous-secteur depuis 2009. Il en ressort que le montant le plus élevé à lui alloué a été 0,49% du budget de l’éducation en 2009, contre 0,36% l’année qui a suivi. Depuis, la courbe est restée décroissante. Le pourcentage dont bénéficie actuellement le sous-secteur de l’alphabétisation est réduit à 0,16, se désolent-ils.

Ce tableau peu reluisant, constitue selon eux, une «descente aux enfers du sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes». Cette situation, argumentent-ils, dérange un domaine de souveraineté et de fierté nationales.
Elle est d’autant plus inquiétante que leur préoccupation prend en compte plus de 63% de la population béninoise, alerte le secrétaire exécutif du ReNOPAL, Franck Sèdjro.
Fondant son argumentaire sur quatre points essentiels, le chargé d’étude du Cercle de réflexions et d’actions pour le développement de l’éducation non formelle, Blaise Djihouessi, fera également remarquer qu’il existe une indifférence notoire «face à tout ce qui menace la volonté des populations à sortir de l’analphabétisme».
Aussi, les membres dudit réseau se désolent-ils du fait que les recommandations et engagements nationaux et internationaux relatifs au sous-secteur sont en déphasage avec la situation qui prévaut au plan national.
Pour le directeur exécutif de l’ONG Sian’son, Salomon Balogoun, «la régression drastique du budget alloué au sous-secteur de l’alphabétisation est une négation de tous les efforts de développement», car, insiste-t-il, les langues nationales revêtent une priorité pour les populations à la base et constituent un pilier important dans le processus de développement du Bénin.
Autant de facteurs qui ont amené les conférenciers à la conclusion selon laquelle, aucun pays ne saurait se développer « avec un taux d’analphabétisme élevé ».
Au regard de cette situation, le ReNOPAL estime que l’heure est grave et qu’il faut parer au plus pressé. D’où son énième cri de cœur à l’endroit de tous les acteurs du système éducatif formel, du ministre en charge de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales, des députés et du président de la République.
Il plaide pour qu’un minimum de 2% du budget de l’éducation soit accordé à ce sous-secteur ainsi qu’à la promotion des langues nationales.
«L’aboutissement de ce plaidoyer pourrait avoir comme effet direct le renforcement de l’appui des partenaires techniques et financiers au processus d’alphabétisation et à l’éducation non formelle», avance-t-il. Si rien n’est fait, a-t-il averti, l’histoire retiendra la complicité des pouvoirs publics dans la mort programmée dudit sous-secteur.