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Rentrée littéraire à Artisttik Africa: Trois nouveaux ouvrages d’Ousmane Alédji aux lecteurs

Culture
Ousmane Alédji marque la rentrée littéraire à Artisttik Africa avec le lancement de  trois nouveaux ouvrages Ousmane Alédji marque la rentrée littéraire à Artisttik Africa avec le lancement de trois nouveaux ouvrages

Le dramaturge béninois Ousmane Alédji, promoteur du centre culturel Artisttik Africa, n’a pas voulu faire de la réouverture de son espace, un simple événement. Comme le disent les Anglais, l’écrivain a fait du ‘‘4 in 1’’, samedi 4 novembre dernier, en y associant le lancement de trois ouvrages dont un recueil de cinq nouvelles ; une première pour l’auteur.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 06 nov. 2023 à 09h16 Durée 3 min.
#Ousmane Alédji #Rentrée littéraire à Artisttik Africa
J’ai souhaité ouvrir plusieurs champs parce que j’ai estimé que la rupture avec le public a duré très longtemps, et donc, il fallait rameuter tout le monde à la fois pour que les fidélités se refassent ». Ain si explique Ousmane Alédji le couplage de la réouverture de son centre culturel Artisttik Africa et du lancement de ses trois nouveaux ouvrages « Tragédie de Césaire & Négrititudes », « Remember Rwanda » et « Comment organiser un festival international : cas du plus grand festival de théâtre d’Afrique ». Présentant le premier ouvrage, samedi dernier, Judith N. Bidouzo renseigne que l’œuvre est scindée en deux parties comme le démontre d’ailleurs son titre. La première est inspirée, dit-elle, de la célèbre pièce d’Aimé Césaire « La tragédie du roi Christophe ». La pièce d’Ousmane Alédji couvre 48 pages réparties en six mouvements.« Cette pièce nous plonge dans un contexte de guerre. Césaire et Hounto Sonon Dan Man Liabessé sont les deux personnages principaux convoqués pour dérouler la fable de ladite pièce. Le roi Césaire malgré le poids de l’âge, l’infirmité et la maladie, s’efforce de ramener à l’ordre son peuple, représenté par son aide de camp Hounto. Refusant d’admettre la férocité de ses adversaires (…), le roi Césaire s’efforce de s’accrocher à la vie et se donne pour obligation morale d’inculquer à son peuple, le sens de l’engagement, le devoir de la résistance… », informe Judith N. Bidouzo. Elle apprécie le ‘‘Cut up’’ observé dans l’ouvrage et signale que malgré cela, l’auteur a réussi à créer du sens dans les discours de ses personnages. Pour Ousmane Alédji, il s’agit de rendre Césaire disponible et facile à lire, à jouer et à comprendre (…), notamment par la jeunesse. La seconde partie de la pièce rappelle le mouvement de revendication des noirs après la deuxième guerre mondiale. Là, le lecteur a en face de lui un monologue à travers lequel Césaire tient en haleine des militants. Cette partie dévoile « toute la philosophie d’Aimé Césaire. On voit ‘‘l’appel à la jeunesse africaine’’, ‘‘l’heure d’aller au rendez-vous avec nous-mêmes a sonné’’. Pour ceux qui ont l’habitude de dire que Césaire est fermé, je crois qu’avec Ousmane Alédji, nous avons la clé pour ouvrir ses portes et accéder à ce paradis livresque », affirme Judith N. Bidouzo. Le deuxième ouvrage présenté au public, « Remember Rwanda», est un recueil de cinq nouvelles à savoir « La justice des hommes », « Mort », « Arabe» et « Egbèkou de Fifadji ».
Le 3e ouvrage, un outil didactique 

« Comment organiser un festival international : cas du plus grand festival de théâtre d’Afrique ». C’est le troisième ouvrage d’Ousmane Alédji. Très intéressante et très bien présentée, selon Tanguy Agoï, présentateur, l’œuvre parle de ce qu’est un festival, ses objectifs et intérêts, de comment élaborer sa feuille de route. Le livre révèle également deux secrets pour réussir l’organisation d’un festival international. « Le premier secret, c’est de travailler à un dépassement de soi », informe Tanguy Agoï, soulignant le fait que certains organisateurs d’événements, au Bénin, par exemple, préfèrent se mettre en avant plutôt que de mettre l’événement en avant. Le deuxième secret que partage l’auteur, affirme le présentateur, c’est que pour réussir un festival, il faut d’abord penser aux hommes qui vont participer à la réussite de l’événement plutôt qu’à l’argent qui sera dépensé. « …Un festival qui est une vitrine pour nos pays, c’est d’abord une décision politique ; ce n’est pas l’argent. C’est la décision et après les différents arbitrages peuvent se faire. Le service public doit s’engager et réaliser que là, il tient une vitrine de promotion, de perfectionnement, de formation et même aussi de vente des produits locaux de toutes sortes… », a souligné Ousmane Alédji. Au-delà de ces trois œuvres, d’autres ouvrages sont à découvrir à Artisttik Africa. Le promoteur du centre place cette saison sous le signe de la maturité avec diverses programmations artistiques. Ainsi, l’agenda des lectures, théâtres, cinémas d’Afrique et des diasporas, arts visuels et performances, musiques, a été savamment établi pour rendre la fin d’année 2023 attrayante et riche en émotions et en enseignements pour le public.