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Restitution du patrimoine culturel: Le comité Tidjani-Serpos fait le point des avancées

Culture
Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 26 nov. 2018 à 05h32

Le lobbying du chef de l'Etat pour la restitution du patrimoine culturel du Bénin se poursuit. Suite aux conclusions du rapport Savoy-Sarr sur la question, le comité mis en place par le gouvernement pour suivre cette opération, a tenu une séance, vendredi dernier, au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.

Faire le point des diligences effectuées et s'accorder sur les dispositions à prendre dans de meilleurs délais pour créer les conditions favorables au retour au Bénin de ses biens culturels. C'est l'objectif de la séance qui a réuni les membres du comité mis en place à cet effet par le chef de l'État en septembre dernier. Un comité constitué de cadres du ministère en charge de la Culture et du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération (Maec), de dignitaires et d'autorités culturels et religieux, d'experts... "Le président se réjouit de la bonne volonté de ce comité dont la mission est de faciliter l'opération muséale et patrimoniale entre la France et le Bénin", fait savoir le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci.
Les conclusions du rapport
Savoy-Sarr remis au président Emmanuel Macron prouvent, selon lui, que le président Patrice Talon a eu raison d'estimer que les biens culturels devraient revenir sur le territoire béninois. Le ministre fait d'ailleurs savoir que le conseiller Afrique du président français lui a réaffirmé toute la bonne volonté du président Emmanuel Macron d'aller au bout de cette opération. "Nous avons une maturité qui ne nous autorise pas à aller dans une démarche conflictuelle. Le président de la République a fait l'option d'une approche consensuelle", précise le ministre Aurélien Agbénonci. Saluant cette démarche, le président du comité chargé d'accompagner le processus de restitution du patrimoine culturel, Ismaël Tidjani-Serpos, s'est réjoui du ferme engagement du président Patrice Talon qui a pris à cœur et qui croit en cette opération. C'est, selon lui, la preuve de son attachement à la valorisation du potentiel touristique culturel, du Bénin. "Les biens culturels c'est notre identité, c'est ce que nous sommes et c'est à travers eux que nos petits-enfants sauront qui nous avons été...", a-t-il ajouté. Pour rappel, le comité a été installé le 19 septembre dernier.
Impliqué dans le processus, le Garde des sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Séverin Quenum, a exprimé sa joie au regard des progrès constatés dans cette opération. "Ce qui se passe est de haute portée historique. Il faut se féliciter du rapport Savoy-Sarr ... C'est la preuve que la chose est possible. Il faudra alors travailler au retour effectif de nos biens", a-t-il indiqué.

Préparer les conditions pour le retour des biens

"Cela mettra du temps c'est vrai, mais il y a du travail que nous devons faire ici. Il s'agit de créer les conditions non seulement de réception mais aussi de créer un cadre législatif approprié", fait comprendre le chef de la Diplomatie béninoise. C'est ce que confirme le Garde des sceaux, ministre de la Justice et de la Législation, Séverin Quenum. A l'en croire, le retour des biens culturels doit s'accompagner de mesures législatives. "Il existe par exemple en France un code du patrimoine", illustre-t-il.
Par ailleurs, le comité prévoit organiser un colloque d'ici à là, un acte majeur dans le processus du retour effectif de ces biens qui étofferont l'offre touristique béninoise. Le ministre Aurélien Agbénonci fait aussi savoir que le comité a produit des éléments d'appréciation qui sont déjà soumis au chef de l'État... Selon lui, l'opération du retour des biens culturels est à une étape importante. "Mais ceci n'est qu'une étape. Il va falloir aussi créer les conditions pour que ce retour soit effectif. Il va falloir aussi coopérer avec d'autres pays pour le retour de tous les biens culturels du Bénin...", insiste-t-il. Il rassure tout de même de ce que les conditions peuvent être créées dans des délais raisonnables.