La Nation Bénin...
Le rideau est tombé sur la cinquième édition du Salon national du Livre (Snl), un événement majeur du paysage culturel béninois qui, du 19 au 22 novembre 2025, a su placer la littérature au cœur d’un dialogue fécond entre le Bénin et sa diaspora.
Le Salon national du livre 2025 devient un puissant espace de mémoire et de dialogue, où la littérature sert de pont entre le Bénin et sa diaspora, unissant récits, identités et aspirations partagées. Cette cinquième édition a rassemblé autorités culturelles, écrivains, éditeurs, libraires, partenaires institutionnels et passionnés du livre, venus d’Afrique, des Caraïbes, du Brésil et de divers horizons. Placée sous le thème « Littérature et diaspora : tisser des liens mémoriels et réinventer un avenir partagé », l’édition 2025 a confirmé le rôle central que joue le livre dans la construction identitaire et la réconciliation mémorielle. Dès l’ouverture, Gwladys Gandaho, directrice adjointe de cabinet du ministre de la Culture, a indiqué que l’ambition est de faire du livre un véritable moteur de développement. Selon elle, la création littéraire possède une force transformatrice unique, capable de rassembler les peuples, de stimuler l’esprit citoyen et de soutenir l’économie culturelle. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer toute la chaîne du livre : auteurs, éditeurs, libraires, distributeurs, bibliothécaires. Le Salon, a-t-elle souligné, s’inscrit dans une dynamique de structuration, de modernisation et de professionnalisation du secteur, dans un pays où les pratiques de lecture gagnent du terrain et où le public montre un appétit croissant pour les œuvres littéraires.
L’édition 2025 s’inscrit profondément dans le contexte sociopolitique actuel du Bénin, marqué par l’adoption récente d’une loi facilitant l’accès à la nationalité pour les Afro-descendants issus de la déportation. Cette décision historique est un pont tendu vers les diasporas qui partagent une mémoire commune avec le Bénin. Dans ce cadre, la littérature apparaît comme un vecteur privilégié pour renouer les fils de cette histoire éclatée et pour ouvrir un dialogue fécond entre les peuples. « La littérature nous donne les mots pour renouer avec notre histoire et réinventer un avenir commun », a rappelé Gwladys Gandaho.
Le Délégué général du Salon, Florent Couao-Zotti, a, quant à lui, mis en lumière la continuité historique entre les littératures africaines et celles de la diaspora afro-descendante. Évoquant des mouvements littéraires tels que la Négritude ou L’Étudiant noir, il a montré que les sensibilités, luttes et aspirations qui traversent ces productions littéraires restent profondément liées. Pour lui, ce Salon est un espace de rencontre et de synergie, un lieu où maisons d’édition, auteurs et professionnels peuvent mutualiser leurs forces et imaginer de nouvelles formes de collaboration.
Au-delà des échanges intellectuels, le salon a proposé un riche programme d’activités : ateliers d’écriture, résidences littéraires, conférences thématiques, cafés littéraires, dédicaces, animations jeunesse et rencontres professionnelles. Une manière concrète de renforcer le secteur du livre, tout en impliquant les plus jeunes dans la transmission culturelle.
Ainsi, cette édition 2025 apparaît comme un tournant décisif. Elle consacre la littérature comme un instrument de mémoire, un trait d’union entre continents et un outil stratégique pour valoriser l’identité béninoise et ses liens historiques avec la diaspora.
Ce Salon a été un espace de rencontre et de synergie, un lieu où maisons d’édition, auteurs et professionnels peuvent mutualiser leurs forces et imaginer de nouvelles formes de collaboration